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Les Divorces ignobles

Les Divorces ignobles

section VII de  l'article La dot et L'entretien

 

Tout d'abord nous traiterons du problème capital de notre époque, en l'occurrence, les divorces ignobles.

En principe, l'Islam s'est opposé énergiquement au divorce. Il veut qu'il n'ait pas lieu, dans la mesure du possible. Il l'autorise seulement en dernier ressort, au cas où la séparation est inévitable. Ceux qui se marient fréquemment en divorçant d'avec leurs anciennes femmes sont dénoncés par l'Islam comme étant les ennemis d'Allah.

Le célèbre livre de Hadith -tradition- "Al-Kâfî" rapporte le récit suivant :

Le Saint Prophète demanda à un homme :

-Qu'as-tu fait de ton épousée ?

-J'ai divorcé d'avec elle, répondit l'homme.

-Avait-elle fait quelque chose de mal, demanda le Prophète (P)?

-Non, dit-il.

Quelque temps a près, l'homme en question se remaria. Le Prophète, l'ayant vu, lui demanda :

-T'es-tu remarié ?

-Oui, répondit-il.

 

-Quelque temps après, le Prophète le revit et lui demanda encore:

-Qu'as-tu fait avec ta nouvelle épouse?

-J'ai divorcé d'avec elle, répondit l'homme.

-Avait-elle fait quelque chose de mal, lui demanda le Prophète (P)?

-Non, dit l'homme

L'homme se remaria une troisième fois, et le Prophète lui demanda, s'il avait eu une nouvelle femme, question à laquelle il répondit par l'affirmative.

Après quelque temps, le Saint Prophète lui demanda encore:

-Qu'as-tu fait de ta troisième épouse ?

-J'ai divorcé d'avec elle, répondit l'homme

-Avait-elle fait quelque chose de mal, ?

-Non.

-Le Saint Prophète dit alors qu'Allah déteste l'homme qui change fréquemment de femme, et la femme qui change fréquemment de mari. De telles gens sont les ennemis d'Allah.

 

On rapporta au Saint Prophète qu'Abû Ayyûb al-Ançârî avait décidé de divorcer de sa femme. Le Prophète (P) connaissait personnellement cette femme.Il savait aussi que la décision d'Abû A yyûb n'était pas justifiée. Aussi déclara-t-il à ce propos:

Le divorce d'avec Umm Ayyûb [la femme d'Abû Ayyûb] est un péché mortel.

Le Saint Prophète dit que l'Archange Gabriel l'avait exhorté et lui avait conseillé tellement de ne pas recourir au divorce, qu'il avait pensé que divorcer d'une femme n'était autorisé que lorsqu'elle était coupable d'adultère.

L'Imam al-Sâdiq a rapporté que le Saint Prophète avait dit : «Rien n'est plus plaisant pour Allah qu'une maison où un mariage a lieu, et rien n'est plus déplaisant pour Lui qu'une maison où un divorce a  lieu.»

L'Imam al-Sâdiq a dit aussi que si le mot divorce a été mentionné à plusieurs reprises dans le Coran, c'est parce qu'Allah est contre le divorce et la séparation.

Al-Tabarsî rapporte dans Makârim al-Akhlâq que le Prophète a dit: «Mariez-vous, mais ne divorcez pas, car le divorce secoue le trône d'Allah.»

L'Imam al-Sâdiq a dit : «Il n y a pas d'acte autorisé plus déplaisant pour Allah que le divorce. Allah déteste ceux qui divorcent fréquemment.»

De tels hadith (traditons) sont relatés dans les livres sunnites aussi. Abû Dawûd a rapporté dans ses Sunan que le Prophète (P) a dit: «Allah n'a pas autorisé un acte autant détestable que le divorce». En d'autres termes, bien qu'Allah ait autorisé le divorce, IL le déteste le plus.

Les grands dirigeants religieux (les Imams) se sont abstenus du divorce dans la mesure du possible. Les cas de divorces sont extrêmement rares dans leur vie. Ils ne se sont résolus au divorce que lorsqu'ils avaient des raisons tout à fait valables pour le faire. Par exemple, l'Imam al-Bâqir s'était marié avec une femme qu'il aimait beaucoup. Mais un jour, il remarqua que cette femme était hostile à l'Imam Alî Ibn Abî Tâlib et qu'elle avait cultivé de la haine contre lui dans son cur. Il fut donc contraint de divorcer d'avec elle. Lorsqu'on lui demanda pourquoi il avait divorcé d'avec une femme qu'il aimait tellement, il a répondu qu'il ne voulait pas garder à côté de lui une pièce brûlante de l'Enfer.(8)

Une rumeur sans fondement

Il est indispensable de rapporter ici une rumeur infondée et échafaudée par les Califes Abbâssides, et largement répandue. La rumeur laissait croire que le petit-fils du Prophète et le fils de l'Imam Ali, l'Imam al-Hassan al-Mujtabâ avait l'habitude de multiplier mariages et divorces. On commença à répandre cette rumeur cent ans après le décès de l'Imam, et elle fut répandue un peu partout, y compris parmi ses partisans. Ceux-ci ne se donnèrent pas la peine de vérifier la véracité ou la fausseté de la rumeur, et sans se rendre compte qu'une telle rumeur ne pourrait pas correspondre à un homme saint qui était parti au pèlerinage à pied, qui avait partagé sa fortune plus de vingt fois avec les pauvres, en en donnant à ceux-ci la moitié et en en gardant l'autre moitié pour lui.

Pourquoi les Abbassides ont-ils répandu cette rumeur ? On sait que lorsque le Califat passa des mains des Omayyades aux mains des Abbassides, les descendants de l'Imam al-Hassan coopérèrent avec ces derniers, alors que les descendants de l'Imam al-Hussain, le frère de l'Imam al-Hassan, et à la tête desquels se trouvait l'Imam al-âdiq, s abstinrent daider les Abbassides. Ceux-ci, au début de leur prise de pouvoir, se montrèrent dociles envers les descendants dal-Hassan et ils reconnurent me quils avaient droit au califat plus queux-mêmes. Mais au fur et à mesure qu'ils consolidèrent leur pouvoir, ils trahirent leurs alliés et les éliminèrent en les tuant et en les mettant en prison d'une façon traîtresse. Pour justifier cette trahison, ils se mirent à calomnier la lignée d'al-Hassan. Parmi les rumeurs qu'ils ont répandues figure celle selon laquelle l'ancêtre de cette lignée, Abû Tâlib, l'oncle paternel du Saint Prophète et le père de l'Imam Ali, serait mort mécréant, alors qu'al-'Abbâs, l'autre oncle paternel du Prophète, et l'ancêtre des Abbassides, aurait été un bon musulman pendant sa vie et à sa mort. En s'appuyant sur cette rumeur, les Abbassides voulaient dire qu'ils méritaient le Califat mieux que les Hassanites, par le fait que leur ancêtre aurait été un musulman alors que l'ancêtre de ces derniers serait mort incroyant. Pour répandre cette rumeur, et bien d'autres qu'ils fabriquèrent de toutes pièces, ils dépensèrent des fortunes. Un groupe de sunnites ayant cru à cette rumeur déclarèrent Abu Talib mécréant. Mais heureusement, les uléma sunnites qui ont entrepris dernièrement des recherches et des vérifications à ce sujet, ont fini par être mieux éclairés à propos de cette insinuation.

La deuxième rumeur que les Abbassides répandirent à propos des Hassanites était que lorsque le grand-père de ces derniers, l'Imam al-Hassan, accéda au Califat, après l'assassinat de son père l'Imam Ali, il était trop pris par les femmes, les mariages et les divorces successifs, et il n'aurait pas pu supporter la responsabilité du Califat ; et, par suite, il aurait accepté d'y renoncer en faveur de son pire adversaire (Mu'âwiyah) en échange d'une grosse somme d'argent, afin de s'adonner, lui, aux mariages et aux divorces.

Heureusement, là encore, les investigations et les recherches des vérificateurs, faites ultérieurement, ont pu désigner celui qui se trouvait derrière cette rumeur et établir la fausseté de celle-ci. De ces vérifications, il ressort que la première personne de qui l'on ait entendu cette rumeur, était un juge nommé par un calife Abbasside, al-Mançour al-Dawânîqî, qui lui avait ordonné de la répandre. Les historiens qui n'ont pas cru à cette rumeur disent : «Si l'Imam al-Hassan s'était marié tant de fois et avec tant de femmes, où est donc passée sa progéniture ? Pourquoi n'a-t-il laissé que si peu d'enfants ? Pourtant il n'était ni impuissant ni stérile, et à l'époque ni l'avortement ni la contraception n'étaient pratiqués.»

Il est étonnant de voir comment certains compilateurs de hadith (traditions) rapportent avec une telle légèreté, d'une part des récits selon lesquels le Saint Prophète et les Saints Imams ont dit dans plusieurs récits qu'Allah a maudit les hommes qui divorcent beaucoup, et, d'autre part, d'autres récits selon lesquels l'Imam al-Hassan se serait livré à de multiples divorces. Ces rapporteurs de hadith n'ont-ils pas pensé qu'ils devaient choisir l'une des trois alternatives suivantes ? : 1 - Le divorce est une mauvaise chose. 2 - L'Imam al-Hassan n'était pas un homme à divorces. 3 - L'Imam al-Hassan n'aurait pas respecté les enseignements isla- miques. Mais, curieusement, non seulement ils croient à l'authenticité des récits indiquant qu'Allah déteste le divorce, mais aussi, tout en étant dévoués à l'Imam al-Hassan, ils se permettent de rapporter des hadith faisant de lui un homme pratiquant le divorce ! Ils rap- portent ce genre de récits sans même se donner la peine de les commenter afin d'attirer, au moins, l'attention du lecteur sur le fait que ces récits sont en contradiction avec l'ensemble de la biographie, de la personnalité et des comportements de l'Imam al-Hassan.

Certains traditionnistes(9) sont allés jusqu'à rapporter que l'Imam Ali n'était pas content de la conduite de son fils, l'Imam al-Hassan. Selon les récits qu'ils ont rapportés, l'Imam Ali aurait fait un discours public dans lequel il aurait demandé aux gens de ne pas marier leurs filles à son fils, car il serait habitué au divorce. Mais, toujours selon ces récits, les gens auraient répondu : «C'est une grande fierté pour nous que de marier nos filles, ne serait-ce que pour une courte durée, au descendant du Prophète.»

Il paraît que certaines gens sont d'avis que le divorce n'est une pas mauvaise chose, si la femme concernée et sa famille sont d'accord. Ils pensent que le divorce n'est détestable que lorsqu'une des deux parties n'est pas d'accord, et que si la femme désire obtenir l'honneur de se marier avec un homme qui ferait sa fierté, même pendant quelques jours, le divorce est acceptable.

 

En tout état de cause, telle n'est pas la vraie position de l'Islam. Le consentement d'une femme ou de ses parents n'enlève rien au caractère détestable du divorce. Celui-ci est détestable parce que l'Islam veut que le mariage soit durable et la vie familiale stable. Le consentement du couple concerné par le divorce ne change rien à ce fait. L'Islam ne considère pas le divorce comme détestable seulement pour une catégorie particulière de femmes. C'est une question de principe.

Nous avons abordé la question de l'Imam al-Hassan, non seulement dans le but de réfuter une fausse accusation historique contre une personnalité historique, mais aussi pour mettre en garde quelques gens inconscients, contre les velléités de pratiquer de tels actes et de justifier par la suite leur conduite en citant l'Imam al-Hassan comme autorité.

Il est indéniable que le divorce, en soi, est blâmable et détestable en Islam.

Pourquoi l'Islam n'a-t-il pas prohibé le divorce ?

Là, quelques autres questions se posent. Si le divorce est si haïssable et si détestable pour Allah, pourquoi n'a-t-il pas été totalement prohibé par l'Islam? L'Islam aurait pu au moins poser certaines conditions à sa validité. Auquel cas, quiconque voudrait divorcer de sa femme, serait tenu de justifier juridiquement son intention devant un tribunal.

La seconde question est : Pourquoi «le divorce est le plus détestable des actes légaux pour Allah» comme l'affirme le hadith. S'il est permis, il ne peut pas être détestable, et s'il est détestable, il ne peut pas être permis. Il y aurait là deux termes contradictoires.

Enfin, est-ce que l'appareil juridique, qui représente la société, a le droit d'intervenir dans le domaine du divorce de sorte à le retarder jusqu'à ce que le mari revienne sur sa décision ou que la société, à travers l'appareil juridique qui la représente, se rende compte qu'il n'y a aucun espoir pour que le mariage incriminé puisse durer et être vivable, et qu'il vaut mieux résilier le contrat ?

Le Droit au divorce III

Nous avons dit que, du point de vue islamique, le divorce est absolument détestable. L'Islam veut que l'union du mariage soit solide et durable. Nous avons soulevé la question de savoir, si le divorce est si détestable, pourquoi l'Islam ne l'a pas banni ? L'Islam n'a-t-il pas prohibé tout acte détestable, tel que la consommation d'alcool, les jeux de hasard, la cruauté, etc ? Si la réponse est affirmative, pourquoi n'a-t-il donc pas prohibé totalement le divorce par la promulgation d'une loi d'interdiction ? Il est fondamentalement illogique de dire que le divorce est permis, mais en même temps, qu'il est détestable. S'il est permis, comment peut -il être détestable ? S'il est détestable pourquoi devrait-il être permis. L'Islam condamne l'homme qui pratique le divorce et blâme son action, d'une part, mais, d'autre part, il ne met aucun obstacle juridique devant lui pour l'empêcher de divorcer d'avec sa femme quand il le désirerait. Pourquoi ?

C'est là une question très pertinente, et elle est la clé de tous les problèmes du divorce. En fait, le mariage est une relation naturelle et non pas contractuelle. La nature lui a fixé des règles spécifiques. D'autres contrats sociaux, tels que la vente, la location, l'hypothèque, la réconciliation, la procuration, etc. sont de simples accords. La nature et l'instinct n'ont rien à avoir avec eux. Il n'y a pas de loi naturelle les concernant. En revanche, le contrat de mariage a un mécanisme particulier. Il doit être organisé selon le désir naturel des deux parties.

De là, il n'est pas surprenant que le contrat de mariage ait des règles spéciales, qui sont différentes de celles de tous les autres contrats.

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