Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : Depuis ses premiers assauts très prometteurs donnés, au fil de l’épée, à l’âge de 13 ans, la jeune femme de 29 ans a acquis une dextérité qui l’a hissée irrésistiblement au sommet, parmi la fine fleur de l’escrime Outre-Atlantique. Mais qui pourrait imaginer que sous son hijab se cache une musulmane et sportive accomplie à la double casquette ?
En effet, derrière cette fine lame qui se projette déjà en 2016, aux JO de Rio, en espérant porter l’estocade sous les couleurs de la bannière étoilée et devenir ainsi la première athlète américaine voilée, s’épanouit et prospère l’égérie et la gérante d’une petite entreprise de mode « Louella », entièrement dédiée à la femme musulmane, qui ne manque ni d’audace ni de créativité.
Fidèle à l’éthique et aux valeurs musulmanes dans lesquelles elle puise sa force intérieure, Ibtihaj Muhammad est parvenue à concilier le maniement du sabre à haut niveau et des études supérieures en relations internationales, sa recherche de l’excellence étant doublement couronnée de succès, tant sur la piste d’escrime que sur le banc des amphithéâtres.
"Le sport m'a appris tant de choses sur moi-même, notamment sur le plan de la gestion du temps", a confié au site USA Today l’étoile montante du sabre US qui se félicite de n’avoir jamais perdu pied avec la réalité, troquant sa cuirasse d’escrimeuse pour ses atours raffinés de styliste d’une ligne de vêtements destinés à la gent féminine musulmane, pleinement consciente qu’il y a une vie et une reconversion à réussir après le sport de compétition.
"J’ai vu tellement d'athlètes quitter le sport et lutter pour se frayer un chemin dans la vie active, et pas seulement pour trouver un emploi, mais pour trouver leur voie ", a-t-elle souligné, en précisant que le soin apporté au choix de ses propres tenues vestimentaires lui avait toujours valu des éloges flatteurs et même des encouragements pressants, de ses proches mais aussi de ses supporters, pour exploiter son sens inné de l’esthétique, son goût des formes et des étoffes.
"J’ai eu de la chance d’avoir une autre passion en dehors de l’escrime, et c’était la mode. J’apprécie beaucoup de pouvoir travailler en étroite collaboration avec mes frères et sœurs, et de répondre aux attentes pressantes des femmes musulmanes américaines qui éprouvaient une réelle frustration en matière de vêtements et d’accessoires élégants qui soient islamiquement corrects", a-t-elle expliqué, en se réjouissant de voir sa jeune société prendre son envol et son chiffre d'affaires décoller sur sa boutique en ligne.
Son sabre rangé méticuleusement dans son fourreau et munie de son indispensable ordinateur portable, l’escrimeuse de talent, classée n°11 mondiale, et businesswoman hyperconnectée sillonne ainsi l’Amérique et la surface du globe, parée de son voile qui abolit les murs des préjugés avec une aisance confondante.
Alors que 2016 se profile à l’horizon et fait naître des rêves de médailles olympiques, Ibtihaj Muhammad, cette travailleuse acharnée, persévérante et rigoureuse qui se fait fort de respecter scrupuleusement les enseignements coraniques dans tout ce qu’elle entreprend, compte bien mener de front ses deux disciplines de prédilection et atteindre ses trois objectifs suprêmes: se qualifier pour les championnats du monde de sabre, concourir aux JO et faire entrer sa petite entreprise « Louella » dans une nouvelle dimension exaltante.
Sollicitée par emails interposés par de nombreux parents admiratifs devant son parcours sans faute et son extraordinaire capacité à franchir les obstacles qui jalonnent immanquablement sa route, Ibtihaj Muhammad aspire par-dessus tout à se montrer digne de la confiance placée en elle par ses coreligionnaires, plus que jamais déterminée à ouvrir la voie à la jeune génération musulmane.
source : abna