L’homme moderne répugne à la polygamie, non qu’il veuille se contenter d’une seule femme, mais parce qu’il veut satisfaire son goût de la diversité en commettant un nombre illimité d’adultères dont l’accès est facile et qui lui évitent toute responsabilité. Le péché et l’infidélité ont pris la place de la polygamie. C’est pourquoi l’homme moderne s’oppose à la pluralité des femmes légales, laquelle lui imposerait beaucoup d’obligations et de responsabilités, financières entre bien d’autres. Dans le passé, même pour un homme voluptueux, les occasions de péché étaient limitées. C’est pourquoi il a recouru à la polygamie, et bien qu’il ait fui beaucoup de ses devoirs, il a dû supporter certaines responsabilités vis-à-vis de ses femmes et de ses enfants. L’homme moderne, qui a d’énormes occasions de jouir, ne voit aucune nécessité de prendre le moindre engagement. De là son aversion pour la polygamie.
L’homme moderne emploie les femmes comme secrétaires, dactylos, standardistes, etc. pour son plaisir, et les fait payer par le gouvernement, la société ou l’organisation pour laquelle il travaille, sans sortir un seul centime de sa poche.
L’homme moderne change de maîtresse au bout de quelques jours sans entreprendre de formalités de dot, de pension et de divorce. M. Tshombe était violemment opposé à la polygamie, car il avait toujours à côté de lui une jeune et jolie fille qu’il changeait quand il le désirait. Dans de telles conditions, il n’avait nullement besoin du fardeau de la polygamie.
Nous lisons dans la biographie de Bertrand Russel, qui était un opposant résolu à la polygamie, que deux femmes, outre sa grand-mère, ont joué un rôle important dans sa vie. L’une était sa femme, Alice, l’autre, sa maîtresse, Morrel, qui était l’une des femmes les plus éminentes de cette période, et qui entretenait des relations amoureuses avec beaucoup d’écrivains du début du XXe siècle. Evidemment un tel homme ne supportait pas la polygamie.
Apparemment, c’est à cause de ses maîtresses que Russel a fini par divorcer de sa femme Alice, puisqu’il écrit: «Un jour, alors que j’allais à bicyclette sur un site touristique situé dans la banlieue, j’ai senti subitement que je n’aimais plus Alice.»
Source: MUTAHARI. Mortadhã, Les Droits de la femme en Islam, Traduit par al-Bostani, éd. Ansariyan, Téhéran, 2002, PP.313-314.
source : tebyan