Comment le coran critique-t-il ceux qui le traitent improprement?
Le Coran critique, gronde et blâme les gens qui ne le connaissent que par sa forme et son apparence. Afin que nous ne soyons pas au nombre de ces gens, nous devons éviter les attitudes honnies et condamnables suivantes vis-à-vis du Livre céleste:
1- Le délaissement du Coran:
Car Allah dit: «Le Prophète dit: Seigneur, mon peuple a pris ce Coran pour quelque chose de délaissé».(33)
Ils l'ont délaissé au bénéfice d'une autre référence en le sous-estimant, en le dépréciant, omettant de le lire, de l'entendre réciter, de le contempler, d'en faire, comme cela se doit, l'arbitre dans les affaires de leur vie, et de s'y conformer. Ils ont agi ainsi comme quelqu'un qui abandonne sa maison qui constitue un modèle de perfection sur tous les plans pour vivre dans une ruine obscure ou dans le vagabondage, ou comme quelqu'un qui délaisse la source première du savoir et de la science pour aller les rechercher dans une référence secondaire, obscure et infime.
2- La non-méditation du Coran:
Allah dit: «Ne méditent-ils pas le Coran? Ou y a-t-il des cadenas sur leurs coeurs?».(34)
Ici ce qui est incriminé et fustigé, c'est la lecture superficielle, dépourvue de toute réflexion, de toute méditation et de tout approfondissement des concepts et horizons coraniques. C'est une lecture quantitative et non qualificative. Une lecture sans âme, sans émotion ni interaction, dans laquelle les yeux du visage fixent les lignes, alors que la vue de l'intellect
et du coeur se promène ailleurs.
3- Croire en une partie du Livre et en rejeter l'autre:
Allah dit: « ... auriez-vous donc foi en une partie du Livre tout en mécroyant en une (autre) partie?».(35)
Certains Musulmans agissent comme l'ont fait avant eux les Juifs et les Chrétiens qui «ont fait du Coran des fractions diverses (afin de provoquer des discordes)»(36), en croyant dans la partie du Coran qui concorde avec leurs caprices, leurs humeurs, leurs désirs et leurs ambitions, alors qu'ils en récusent tout ce qui les contredit et s'y oppose. Le Coran condamne donc sans appel ce procédé de mise en pièces de son unité.
4- Troquer à bas prix les versets du Coran, c'est-à-dire ne pas en croire réellement ou ne pas s'y conformer dans notre vie pratique. Allah stigmatise donc cette attitude dans les termes suivants:
«Ils troquent à vil prix les Signes d'Allah (...). Leurs actes sont très mauvais».(37)
Nous devons donc considérer chaque Signe d'Allah avec toute l'attention due, essayer de comprendre tout ce qu'il dénote et connote, et en traduire le contenu dans notre comportement, notre pensée et tout au long de notre cheminement.
5- La contradiction et la dualité de la connaissance du Coran et de la non-application de ses enseignements:
Allah nous interpelle: «Et comment pouvez-vous ne pas croire, alors que les Versets d'Allah vous sont récités?».(38)
Effectivement, comment peut-on apprendre et connaître la bonne voie et emprunter par la suite une fausse piste, ou acquérir une bonne connaissance et adopter une attitude qui lui soit contraire Ceux qui sont visés et honnis par ce verset coranique connaissent le Chemin mais en dévient, voient la Lumière, mais ferment les yeux et s'en détournent, savent où se trouve la Vérité, mais persistent dans les fautes, comme en témoigne cette Parole divine:
«Vois comment Nous leur expliquons les Signes, et puis vois comment ils s'en détournent».(39)
Lorsqu'on a une carte claire et dont les indications sont indiscutables, et qu'on décide cependant de suivre, selon ses caprices, un itinéraire différent ou opposé, ne risque-t-on pas de s'éloigner de sa destination?
6- Se détourner et s'écarter des Enseignements du Coran ne pas observer ses directives et ses interdictions.
Une telle attitude ne reflète pas une contradiction entre la connaissance du Coran et sa non-application, mais plutôt l'ignorance ou la négligence pure et simple des versets coraniques. On fait comme si on ne les entendait pas ou comme si vous vous adressiez à quelqu'un qui vous entend sans vous répondre, comme si vous parliez à quelqu'un d'autre que lui ou comme s'il n'était pas concerné par la parole que vous lui adressez. Le Coran décrit cette attitude comme suit:
«Et il ne leur vient aucun des Signes (versets) d'entre les Signes de leur Seigneur, sans qu'ils ne s'en détournent».(40)
7- L'absence d'effet ou l'insensibilité:
Il y a une catégorie des lecteurs et des auditeurs du Coran chez lesquels les mots du Noble Livre entrent d'une oreille et en sortent immédiatement de l'autre sans effleurer leur esprit, leur coeur ou leur âme. Allah dit à ce sujet:
«Le moment n'est-il pas venu pour ceux qui ont cru, que leurs coeurs s'humilient à l'évocation d'Allah et devant ce qui est descendu de la vérité (Coran)?».(41)
Il arrive que vous lisiez un roman et que vous soyez ému par ses péripéties ou ses personnages au point même que des larmes perlaient dans vos yeux à cause d'une scène dramatique. Il arrive aussi qu'à la lecture d'un recueil de poèmes enflammés, votre enthousiasme monte en flèche, ou qu'un livre d'exhortations sensibilise vos sentiments et attendrisse votre coeur. Vous est-il arrivé des fois la même chose lors de la lecture du Coran? Certains versets coraniques ne vous ont-ils pas ému jusqu'aux larmes en pensant aux méfaits que vous aviez commis et qui appellent le châtiment terrible d'Allah? D'autres versets qui évoquent le Paradis et ses délices ne vous ont-ils mis dans un état d'extase et d'enchantement physiques ou affectifs? Certaines exhortations du Coran ne vous touchent-elles pas parfois droit au coeur? Telle est la différence entre une lecture attentive, alerte et émotive et une lecture machinale et apathique. Il est intéressant et instructif de méditer sur les propos suivants du Prophète (P) concernant la lecture du Coran: «Je m'étonne comment ne vieillis-je pas en lisant le Coran». C'est dire combien la lecture consciente et attentive de ce Livre céleste laisse des empreintes profondes sur l'esprit et la vie du lecteur
source : sibtayn