Commentaire De La Sourate Al-Fatiha
Bismillah hir Rahmànir Rahim
(Grâce au nom d’Allah, Le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux)
Quand l’homme commence, fait ou met en pratique une action ou une idée, il a tendance par nature à immortaliser cette action en lui attribuant un titre ou un nom de quelqu’un d’important pour obtenir réussite et satisfaction.
Allah, Maître des Univers, rappelle à l’homme qu’aucun nom ou titre n’est meilleur que le Sien. Il enseigne à l’homme de commencer quoi que ce soit par Son Nom, ou Ses Noms, et garantit donc succès, immortalité et satisfaction dans ce travail.
Tout action, entreprise pour le plaisir autre que celui d’Allah est vouée au péril ou à l’échec. Il commence donc le Saint Coran par Son Nom pour signifier que sa parole est éternelle.
La formule inaugural « Bismillah hir rahmànir rahim » débute elle même par la proposition « bi » qui veut dire « avec » ou « grâce » évoquant une idée de recherche d’aide ou concours d’Allah dans le commencement d’une action. L’objectif de la Parole d’Allah, le Saint Coran étant l’enseignement et le Guide, il nous est nécessaire d’obtenir l’aide d’Allah et Sa Grâce pour assimiler Son Message, L’accepter et obtenir Sa Satisfaction (5 :16 = Par ceci (le Coran), Allah guide aux chemins du salut ceux qui cherchent Son agrément. Et Il les fait sortir des ténèbres à la lumière par Sa grâce. Et Il les guide vers un chemin droit.)
Cette formule contient d’un coup trois des Noms de Dieu : Allah , Le Clément, Le Miséricordieux. Le message de Dieu, le Saint Coran s’adresse à toutes ses créatures infidèles et fidèles pour lesquelles Il est Clément dans la vie terrestre. Mais Il est Miséricordieux pour ses créatures fidèles uniquement dans l’au-delà. Allah a définit Lui-même le Saint Coran en Sourates (10 :38 = Ou bien ils disent : “Il (Muhammad) l'a inventé ? ” Dis : “Composez donc une Sourate semblable à ceci, et appelez à votre aide n'importe qui vous pourrez, en dehors Allah, si vous êtes véridiques.), (11 :13 = Où bien ils disent : “Il l'a forgé [le Coran]” - Dis : “Apportez donc dix Sourates semblables à ceci, forgées (par vous). Et appelez qui vous pourrez (pour vous aider), hormis Allah, si vous êtes véridiques”), (9 :86 = Et lorsqu'une Sourate est révélée : “Croyez en Allah et luttez en compagnie de Son messager”, les gens qui ont tous les moyens (de combattre) parmi eux te demandent de les dispenser (du combat), et disent : “Laisse-nous avec ceux qui restent”.), (24 :1 = Voici une Sourate que Nous avons fait descendre et que Nous avons imposée, et Nous y avons fait descendre des versets explicites afin que vous vous souveniez”), bien définies et donc au début de chaque sourate il préconise la formule inaugural « Bismillah hir rahmànir rahim ». Cette formule adhère donc chaque sourate dont il est la partie intégrante. Grâce au Nom d’Allah le fidèle ou le lecteur cherche à assimiler l’enseignement contenu dans la sourate.
Pour obtenir succès dans chaque action que nous entreprenons, Allah nous recommande de prononcer cette formule, qui comprend trois des noms du Seigneur : Allah, Ar Rahmàn, Ar Rahîm.
L’enseignement des Ahloul Bayt (la famille du Saint Prophète) nous apprend que cette formule inaugurale placée au début de chaque sourate (sauf la 9ème sourate « at tawba ») en fait partie intégrante et adopte le même numéro que celui du premier verset. Ensuite il faudrait traduire « Bismillahir rahmànir rahim » par « Grâce au nom d’Allah, Le Tout-Miséricordieux, Le Très-Miséricordieux » pour souligner que lorsqu’on commence une action, on cherche l’aide et la protection d’Allah dans celle-ci. En effet, le fait de traduire par « Au nom d’Allah… », une confusion permettrait de penser qu’on agit par délégation et à la place d’Allah et de ne pas l’assimiler aux formules établies telles que « Au nom de la loi » ou « au nom du roi », ou encore « au nom du Père et du fils… ». D’autre part, les deux attributs se rapportant à Allah « Tout-Miséricordieux » et « Très-Miséricordieux » ne sont ni confondus ni égaux , mais bien distincts, car le premier se rapporte en faveur de toutes les créatures d’Allah alors que le second est spécifiquement pour ses fidèles.
Les hadiçes de nos Aiymmàh (pl. de Imàm) nous enseignent qu’à chaque fois que nous prononçons cette formule, le Satan (ennemi déclaré de l’homme) s’éloigne de nous et ne peut s’associer à notre action qu’il cherche à tout prix à altérer et polluer. Ainsi, toute action inauguré par cette formule procure l’aide et la satisfaction du Seigneur, la réussite et l’abondance. Il faut le prononcer notamment avant de manger, de boire, de conduire, de procréer, etc.. De ce fait, toutes nos actions licites deviennent des ‘Ibàdat d’Allah (swt), et notre vie entière devient vouée à l’adoration du Seigneur.
Cette habitude profonde de tout commencer par « Bismillah….. » peut nous sauver du feu de l’Enfer (Inshàllah), car comment le Seigneur pourra être satisfait d’envoyer sa créature en Enfer alors que celui-ci aura attesté tout au long de sa vie qu’Il (Allah swt) est Ar Rahmàne et Ar Rahîm !
En outre pour obtenir la réalisation des vœux licites, il est recommandé par nos Aiymmah de dire douze mille fois « Bismillahir Rahmànir Rahîme » ponctué d’un namàze (salàt) de deux rakà’ates après chaque mille « Bismillàh…. ».
La teneur de cette première sourate « al fatiha » (l’ouverture) consiste à louer Allah, Digne Maître Clément et Miséricordieux, Auquel on se soumet et qu’on adore, implorant Son aide vers le droit chemin et vers Ses bienfaits.
Dans cette sourate , le « bi » de « Bismillah » prend le sens « par la grâce de Son Nom » je me soumets à Lui. Certains ont affirmé que le « bi » prendrait le sens de « je commence au Nom d’Allah », mais ce point de vue ne paraît pas approprié au contexte de la sourate.
« al isme » est le mot qui désigne la chose ou la personne nommée. Il dérive de « as-simah » (signe, marque d’identification) ou as-soumouww » (altesse, éminence). On le traduit par le mot « nom », bien sur distinct de la personne ou chose nommée et ne dérive de l’attribut tel que « alim » (savant) car le nom peut aussi dériver des attributs de la chose nommée. Allah, le non divin vient originellement de « Al-ilah » (adoré) ou « aliha » (bien aimé). Al-ilah veut dire aussi « al ma’louh » : celui qui est adoré. Al-ilah est devenu par déformation « Allah », le nom propre du Seigneur dès le début du monde arabe, bien avant la révélation du Saint Coran. Les arabes préislamiques utilisaient ce mot pour désigner le Dieu (43 :87 = Et si tu leur demandes qui les a créés, ils diront très certainement : “Allah”. Comment se fait-il donc qu'ils se détournent), (6 :136 = Et ils assignent à Allah une part de ce qu'Il a Lui-même créé, en fait de récoltes et de bestiaux, et ils disent : “Ceci est à Allah - selon leur prétention ! - et ceci à nos divinités.” Mais ce qui est pour leurs divinités ne parvient pas à Allah, tandis que ce qui est pour Allah parvient à leurs divinités. Comme leur jugement est mauvais !).
D’autres noms divins sont utilisés comme attributs, sujets ou adjectifs de ce nom Allah, tel que Le Clément, Le Savant… mais le mot Allah n’est jamais utilisé comme adjectif ou attribut. Il est réservé pour Dieu et devient comme le nom propre au Seigneur.
Ar-Rahmàn, ar-Rahim sont deux adjectifs dérivés de « ar-rahmah » (miséricorde, bienfait), Rahmah est le bienfait qu’on souhaite pour quelqu’un dans la difficulté ou dans la maladie, pour qu’il s’en libère. C’est dans ce sens que l’attribut de Rahmàn est utilisé pour Allah. Rahim est un attribut de même ordre que Rahmàne, mais avec une idée de perpétuité. La différence entre ces deux attributs se sent dans le contexte du Saint Coran faisant ressortir qu’Allah est « Rahmàn » pour toutes Ses créatures, mais « Rahim » pour Ses serviteurs fidèles : (19 :75 = Dis : “Celui qui est dans l'égarement, que le Tout Miséricordieux prolonge sa vie pour un certain temps, jusqu'à ce qu'ils voient soit le châtiment, soit l'Heure dont ils sont menacés. Alors, ils sauront qui a la pire situation et la troupe la plus faible), (33 :43 = Il répondit : “Je vais me réfugier vers un mont qui me protégera de l'eau”. Et Noé lui dit : “Il n'y a aujourd'hui aucun protecteur contre l'ordre d'Allah. (Tous périront) sauf celui à qui Il fait miséricorde”. Et les vagues s'interposèrent entre les deux, et le fils fut alors du nombre des noyés.), (9 :117 = Allah a accueilli le repentir du Prophète, celui des Emigrés et des Auxiliaires qui l'ont suivi à un moment difficile, après que les cœurs d'un groupe d'entre eux étaient sur le point de dévier. Puis Il accueillit leur repentir car Il est Compatissant et Miséricordieux à leur égard).
source : sibtayn