Dans une des anecdotes de son célèbre recueil Golestãn (Le jardin des roses), le poète persan Saadi raconte: «Lorsque j’entrai dans la grande mosquée de Kãchgar, je rencontrai un jeune grammairien qui me demanda: "Que connais-tu de nouveau des paroles de Saadi? Car la plupart des poèmes qui parcourent notre territoire sont des poèmes persans". »
En effet, un certain nombre des œuvres de littérature persane, en majorité des œuvres classiques, sont traduites en chinois. Parmi elles, Omar Khayyãm fait une nouvelle fois figure de poète populaire, le plus lu et admiré, fascinant les peuples des quatre coins du monde par le pouvoir de sa parole.
Une version des Quatrains de Khayyãm a été traduite en chinois en 1924. Cette traduction, réalisée de l’anglais par le célèbre poète chinois Guo Moruo (1892-1978),a été à plusieurs reprises rééditée par la suite, laissant sa trace sur la littérature chinoise moderne.
Une autre traduction chinoise des Quatrains de Khayyãm a été effectuée par un professeur de langue et littérature persanes de l’Université de Beijing, accompagnée des illustrations d’un peintre et graphiste chinois de renom.
Cette version est préfacée par le Docteur Mozaffar Bakhtiãr, professeur à l’Université de Téhéran. La préface, elle-même traduite en chinois par le traducteur, aborde les nombreuses traductions en chinois des poèmes du poète persan, vingt-trois au total, recensées par l’auteur. Il s’agit pourtant de traductions totales ou partielles, réalisées du persan ou d’autres langues, dont l’accueil a été, somme toute, inégalé. La réception de Khayyâm est alors, selon les dires du professeur Bakhtiãr, exceptionnelle en Chine comme dans les autres pays d’expression chinoise.
source : tebyan