Tous les existants du monde sont alors des noms et des signes de Dieu, dans la mesure [où ils ne sont pas par eux-mêmes et où ils manifestent donc Celui qui les fait être]. Toutes les intelligences peuvent comprendre ce fait global et considérer [ainsi] le monde entier comme des Noms de Dieu.
Mais ici, en réalité, il n’est pas question de “donner” un nom, comme c’est le cas ailleurs [lorsque l’on parle de “nom”]. Supposons que l’on veuille faire comprendre quelque chose à quelqu’un, nous lui donnons un nom et disons la lampe, l’automobile, Zayd… : il s’agit d’une réalité concernant un existant fini dans tous ses attributs. Or, les attributs du Parfait sont infinis : Il n’a pas de limite, Il est un Etre illimité, car s’Il avait une limite, Il serait non-nécessaire. Ce qui existe et n’a aucune limite à son existence doit, selon ce qu’exige l’intelligence, réunir toutes les perfections, parce que s’il lui manquait une perfection, il serait limité et serait ainsi non-nécessaire. La différence entre le non-nécessaire et le nécessaire, c’est que [le nécessaire] est infini en tout – il est l’Etre absolu –, tandis que [les non-nécessaires] sont des existants limités. Si tous les Attributs de perfection ne sont pas de manière infinie et illimitée dans un existant, ce dernier, que nous avons pensé nécessaire, ne l’est pas, mais est non-nécessaire. Un tel Etre étant le principe de la production à l’existence, tous les existants qui trouvent l’existence de par Lui réunissent ces mêmes attributs, mais de manière imparfaite. Seulement, ils ont des degrés.
Il y a un degré supérieur, en lequel se retrouvent tous les attributs de la Réalité suprême, dans la mesure du possible toutefois, [c’est-à-dire] dans la mesure où il est possible qu’un existant les possède : [ce degré,] c’est le Nom suprême.
Le Nom suprême, c’est ce Nom et ce Signe qui possède toutes les perfections de la Réalité suprême de manière imparfaite – c’est-à-dire avec la déficience de la non-nécessité – et qui a toutes ces Perfections divines de manière parfaite par rapport aux autres existants. Ces existants viennent à la suite de ce Nom suprême et ils possèdent aussi ces perfections, seulement à la mesure de leur propre amplitude existentielle, jusqu’à ce que l’on arrive aux existants matériels, à ces existants matériels dont nous nous imaginons qu’ils sont des existants sans savoir, sans pouvoir, sans rien, sans aucune perfection. Il n’en est pas ainsi, c’est nous qui sommes dans un voile de sorte que nous ne pouvons le percevoir!
Une partie du livre "Commentaire de la Sourate d’ouverture du Coran" de l’Imam Khomeyni
source : tebyan