Pendant cette étape postnatale, l'alimentation sélective, en l'occurrence, le lait, est de la première importance, car elle se répercute sur les traits mentaux et psychiques de l'enfant. C'est pourquoi la législation islamique insiste tout particulièrement sur cette étape et sur le choix et la qualité du lait dont est nourri l'enfant. Ainsi, les recommandations islamiques mettent en évidence tout d'abord, la nécessité de nourrir le bébé essentiellement du lait de sa mère, car «il n'y a rien de mieux pour le nourrisson que le lait de sa mère».(29)-(30)
Cette recommandation revêt une importance éducative et doit être donc observée scrupuleusement. Elle nous invite à ne pas recourir à d'autres laits, sauf en cas de force majeure. Il ne suffit donc pas que la mère souffre d'un malaise bénin ou d'un petit ennui de santé, ou encore qu'elle ait quelques raisons sociales ou familiales, pour abandonner l'allaitement maternel.
Et en cas de force majeure, privant le bébé du lait maternel, la législation islamique, insiste sur le choix adéquat de la nourrice, en raison de l'influence de celle-ci, par lait interposé, sur le comportement futur du nourrisson :
«Prenez garde en choisissant les nourrices de vos enfants, car ceux-ci acquerront des traits de celles-là».(31)
La stupidité est l'un des traits de la personnalité, que la législation islamique désigne comme pouvant être transmis par l'allaitement. L'Imam al-Bâqer (p) dit à cet égard :
«N'allaitez pas votre enfant au sein d'une sotte, car ce lait a des effets transmissibles...».(32)
Mais la législation islamique ne limite pas le risque de la transmission de caractères, par l'allaitement au sein, à ce trait seulement. Elle le généralise à tous les traits psychiques et psycholo-giques. Elle nous prévient par exemple contre le lait de la prostituée, de l'alcoolique, de la mangeuse de la viande de porc etc.: «N'amène pas ton bébé chez elles».(33) Ce texte nous demande de ne pas confier nos nourrissons à de telles nourrices, afin d'éviter que l'allaitement à leur sein ne coïncide avec leur consommation de l'alcool ou de la viande de porc.
Récapitulons : ces recommandations, qu'elles se rapportent à l'allaitement ou aux lochies, constituent un prolongement de celles relatives aux étapes prénatales, et toutes contribuent à l'amélioration de la progéniture à travers l'hérédité accidentelle.
Quant au facteur de l'éducation sociale ou du milieu, les recommandations de la législation islamique revêtent une autre forme, étant donné que la fonction ou la tâche cultuelle de l'être humain se réalise essentiellement à travers l'éducation, laquelle se divise en deux étapes :
1- L'étape de la pré-maturité
2- L'étape de la maturité et suivant
Il est à remarquer que cette division des étapes de l'éducation faite par la législation islamique est fonction du principe de la récompense et du châtiment, c'est-à-dire de l'assujettissement (taklîf)(34) et du non-assujettissement de l'individu aux instructions de la Loi islamique. Dans la première étape, celle de la prématurité, l'individu est soustrait à ce principe, lequel prend effet à partir de la seconde étape. Mais en dehors du cadre de l'assujettissement et du non-assujettissement la législation islamique fait interférer les deux étapes, en soumettant la période de (ce que la recherche laïque appelle) l'adolescence à l'étape du pré-assujettissement aussi, pour ce qui concerne l'importance de l'éducation et les traces qu'elle laisse sur la future personnalité. Elle concorde ainsi, sur ce plan, avec la recherche laïque qui aborde l'éducation pendant les étapes de l'enfance et de l'adolescence. Et c'est ce que nous allons montrer dans notre développement du point de vue islamique sur ce sujet dans les prochains chapitres.
source : sibtayn