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Les phases du développement de la seconde étape de l'enfance:

Nous avons précisé que le châtiment corporel et le type d'éducation sont fonction de la nature du développement mental (le discernement) des enfants de la seconde étape de l'enfance. Mais là il nous faudrait savoir si cette étape comporte, comme l'étape de la première enfance plusieurs phases du développement mental et quelles sont ces phases, selon la législation islamique d'une part, et d'après les investigations pédagogiques laïques, d'autre part? Lorsqu'on se réfère aux différents documents
Les phases du développement de la seconde étape de l'enfance:

Nous avons précisé que le châtiment corporel et le type d'éducation sont fonction de la nature du développement mental (le discernement) des enfants de la seconde étape de l'enfance. Mais là il nous faudrait savoir si cette étape comporte, comme l'étape de la première enfance plusieurs phases du développement mental et quelles sont ces phases, selon la législation islamique d'une part, et d'après les investigations pédagogiques laïques, d'autre part?

Lorsqu'on se réfère aux différents documents pédagogiques concernant ce sujet, une première constatation s'impose: une phase qui se situe au milieu de cette étape, c'est-à-dire à l'âge de neuf à dix ans se détache par son importance. Ainsi, selon les psychopédagogues laïcs, l'âge de neuf ans constitue la quatrième et dernière phase du développement mental de l'enfant, ces quatre phases étant dans l'ordre: l'âge d'un mois, de deux ans, de six ans et de neuf ans. Dans leur optique, cette phase de neuf ans est le trait d'union entre le début et la fin de la seconde étape de l'enfance. Ce point de vue est plus ou moins partagé par la législation islamique qui, comme nous avons pu l'apprendre à travers le document pédagogique de l'Imam al-Sâdiq (p), détermine l'âge de neuf ans comme le début de l'application du châtiment corporel pour l'apprentissage du wudhû' (ablution) et de la Prière, et dispense le tuteur de l'enfant de recourir à ce moyen pédagogique avant cet âge. Un autre texte islamique confirme le contenu de ce document pour ce qui concerne la phase de l'âge de neuf ans.

En effet l'Imam Ali (p) dit :

«On dispense les enfants jusqu'à l'âge de sept ans, on leur ordonne de prier à l'âge de neuf ans, et on les met dans des lits séparés à l'âge de dix ans».(74)

 

Il est à noter que ce dernier texte propose l'âge de neuf ans comme le début de l'entraînement sérieux à la prière, c'est-à-dire l'entraînement assorti d'obligation ou de contrainte, alors que tous les autres précédents textes que nous avons exposés fixaient la fin de l'âge de six ou sept ans comme le début de cet entraînement en général.

Ainsi, l'âge de neuf constitue une phase de développement importante dans la vie de l'enfant aussi bien du point de vue islamique que laïc.

Mais la législation islamique nous présente une autre phase de développement mental dans l'étape de la seconde enfance, et la situe à l'âge de dix ans. Et il semble que le passage de la phase de neuf ans à celle de dix ans incarne un développement mental important pour les aptitudes cognitives de l'enfant dans les différents domaines de ses activités.

Pour ce qui concerne le domaine sexuel, par exemple, on peut constater que dans le texte précité de l'Imam Ali (p), ainsi que dans des textes précédents(75), il est question de séparer les lits des enfants à l'âge de dix ans. Dans le domaine du testament également, c'est l'âge de dix ans qui est requis(76) pour sa validité. Cette phase de dix ans d'âge est retenue dans bien d'autres domaines, ce qui indique que le développement mental de l'enfant y est bien distinct de celui de l'âge de neuf ans.

En général, l'étape de la seconde enfance représente, dans ses phases, une période très importante pour l'éducation, car les aptitudes cognitives de l'enfant y atteignent le degré de discernement, lequel influe, à travers le type d'entraînement sur le comportement futur de la personnalité, ce qui est tout à l'opposé de l'étape de la première enfance, laquelle est fortement marquée par son caractère ludique.

Toutefois, il est à rappeler une fois encore qu'il ne faut pas conférer à la formation du caractère pendant toute la période de l'enfance, (dans ses deux étapes) l'aspect définitif que lui attribue la psychologie laïque (surtout en ce qui concerne la première étape).

Nous insistons à nouveau: l'éducation laïque se trompe énormément lorsqu'elle professe que la période de l'enfance prédétermine d'une façon irréversible le futur comportement de l'individu. Elle se trompe encore lorsque, certains de ses courants affirment que des pulsions, telle la pulsion sexuelle de l'enfant, déterminent sa future personnalité.(77)

Bien que l'interprétation sexuelle du courant freudien soit devenue un classique de la psychologie, elle conserve encore, cliniquement et académiquement parlant, quelques partisans irréductibles. Pourtant, l'examen de la biographie de Freud et des changements répétés de ses vues scientifiques vers la fin de sa vie, en plus de l'anomalie du milieu environnant qui lui avait inspiré sa théorie, devraient suffire à entamer le crédit de son interprétation du comportement.

Heureusement, le courant le plus contemporain tend à mettre l'accent sur ce que les psychologues laïcs dénomment la psychologie du "moi" (de la conscience) au lieu de la psychologie du "ça" (de l'inconscience) et ses énergies sexuelles.

Ce courant a établi que les activités de l'aptitude mentale, telles que l'apprentissage, la pensée, l'imagination, la mémoire etc. peuvent s'expliquer et se dérouler sans s'appuyer sur le concept sexuel. De même il a pu étudier les activités sexuelles sans faire appel, sauf dans un cadre très limité, au concept freudien. Mieux, certains courants contemporains ont rejeté tous ces concepts traditionnels pour affirmer que la conscience est capable d'effacer tout apprentissage ancien et d'entreprendre un nouvel apprentissage dans tous les domaines du comportement.

La conception islamique s'oppose à la théorie sexuelle de l'enfance surtout en deux points:

- L'interprétation sexuelle du comportement

- L'importance exagérée qu'elle attache à l'étape de l'enfance dans toutes ses phases sexuelles

Or, nous avons pu constater comment la législation islamique a dispensé la première enfance de toute activité fondée sur la sexualité ou sur toute autre chose, alors qu'elle a insisté sur de telles activités pendant la seconde étape de l'enfance et sur les possibilités qu'elles laissent leurs empreintes sur le comportement futur. En revanche, le courant sexuel a présenté une vue opposée en insistant sur la première étape de l'enfance et tout particulièrement sur les trois ou quatre premières années de la vie de l'enfant, années que la législation islamique a dépouillées de toute activité et qu'elle a destinées exclusivement aux jeux.

Puis la théorie sexuelle a conféré à la seconde étape de l'enfance le caractère d'immanence sexuelle ou de sexualité immanente (sexualité cachée, endormie ou en état potentiel), c'est-à-dire qu'elle l'a dépouillée relativement du conflit sexuel, en raison de l'occupation de l'enfant aux activités de l'apprentissage cognitive ou de savoir et à tous les autres types d'activités, alors que la législation islamique a souligné le caractère sexuel manifeste et non caché de cette étape.

Certains courants modernes ont confirmé à leur tour le caractère sexuel de cette étape de la seconde enfance, tout en considérant cette sexualité comme étant l'appendice (le prolongement) de celle de la première étape, et non comme une sexualité naissante, ce qui signifie qu'ils sont tombés, en fin de compte, dans la même erreur que les courants précédents.

Ceci concerne la latence ou la manifestation de la sexualité pendant les étapes de l'enfance.

Quant au second point d'opposition entre l'Islam et la théorie de la sexualité: l'interprétation sexuelle du comportement, nous en traiterons ailleurs dans son contexte propre. Toutefois il est opportun de signaler au passage et brièvement que le lien que cette théorie établit entre la sexualité et l'enfance, et les reflets de ce lien sur l'étape de la maturité semble très arbitraire.

En effet il est possible qu'il y ait par exemple un lien entre l'agressivité que l'enfant acquerrait en raison des contrariétés subies lors de l'allaitement (pendant le stade oral, le premier des stades du développement sexuel, selon la théorie sexuelle). Il est possible également qu'il y ait un lien quelconque de cause à effet entre la tendance à l'entêtement et la fermeté avec laquelle l'enfant a été traité (pendant le stade phallique, le deuxième stade du développement sexuel), lorsqu'on l'entraînait à la propreté en l'empêchant d'expulser à sa guise ses matières fécales, et le reflet de cet entraînement sur son comportement d'adulte.

Certes, oui, il est possible disons-nous qu'il existe un rapport entre l'entraînement ferme à l'allaitement et à la propreté, et l'émergence des tendances à l'agressivité et à l'entêtement chez l'enfant. Mais cela pourrait n'être que l'un d'une série d'éléments enchevêtrés d'entraînement qui contribuent à l'émergence desdites tendances, et non le seul facteur qui l'explique.

Certains chercheurs laïcs sont allés jusqu'à lier entre "la maladie du doute" ou "le complexe de la persécution", et le deuxième stade du développement sexuel (le stade phallique), dans lequel l'entraînement sévère et ferme à la propreté, qui inculque à l'enfant la honte de ses parties intimes ou génitales, ce qui le conduirait finalement à la perte de l'autonomie, à tomber en proie au doute et au soupçon, et même aux délires de persécution.

Or, les expériences des familles qui pratiquent la fermeté avec l'enfant et qui lui inculquent le sentiment de pudeur vis-à-vis de ses parties génitales démentent cette explication sexuelle qui prétend que "la fermeté" et "la pudeur" engendreraient chez l'individu la phobie de choses et de personnes fictives qui le poursuivraient, ou en un mot le complexe de persécution.

Le délire de la persécution est tributaire de la nature de la constitution du système nerveux de la personnalité ou d'un choc violent précédé d'une prédisposition congénitale ou héréditaire, ou encore elle fait suite à une série de graves expériences successives d'échecs et de pressions. L'attribuer à une simple éducation sexuelle incorrecte, c'est faire une interprétation réductrice d'une situation complexe.

La théorie de la sexualité pousse son aberration à son plus haut degré lorsqu'elle lie entre l'enfance sexuelle et ses reflets sur l'étape de la maturité, en exagérant l'interprétation oedipienne qui caractérise le troisième stade du développement psychophysique, selon laquelle l'enfant entre l'âge de trois et cinq ans ressent le rôle du père avec sa mère et développe par conséquent un sentiment de haine pour lui et un désir pour sa mère. (...) Ce complexe oedipien laisserait des traces sur sa vie future.(78)

À notre avis, jamais l'histoire de la science n'a connu un revers aussi cinglant que celui qu'a subi cette doctrine et tout particulièrement dans son volet de "stade oedipien". Cependant, bien que les disciples et les collègues de son fondateur, Freud, lui aient tourné le dos, convaincus qu'ils étaient de la fragilité d'une théorie dont la véracité scientifique n'atteint pas le degré de la probabilité et encore moins de la certitude, et bien que les patients du théoricien, fussent tous, de l'avis unanime de ses biographes, issus d'un milieu social dévié, et que sa théorie elle-même ait fait l'objet de plusieurs modifications de son vivant, et enfin bien que les néo-psychanalystes freudiens aient abandonné à leur tour les lignes déviées de sa thèse, pour ne s'en tenir qu'au caractère analytique général, malgré toutes ces traverses, la théorie freudienne trouve de temps en temps certains partisans qui tentent de la faire revivre.

Heureusement, ceux-ci ne sont pas de chercheurs originaux par leurs découvertes scientifiques, mais des disciples intellectuellement soumis et dépendants, c'est-à-dire qu'ils constituent des instruments de l'application d'une théorie et non des théoriciens convaincus de leur thèse.


source : sibtayn
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