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Les gens de la maison du prophète.

On ne trouve aucun désaccord parmi les Musulmans sur la validité de suivre les enseignements des gens de la maison du Prophète pour comprendre l’Islam, spécialement selon la vue Sunnite qui considère même que tous les compagnons du Prophète sont de sources valables pour comprendre l’Islam[16]. Ce fait devient encore plus clair si l’on se réfère aux traditions du Prophète sur les gens de sa maison et examinons les paroles des érudits Sunnites sur le savoir de Ali et les membres de la maiso
Les gens de la maison du prophète.

    On ne trouve aucun désaccord parmi les Musulmans sur la validité de suivre les enseignements des gens de la maison du Prophète pour comprendre l’Islam, spécialement selon la vue Sunnite qui considère même que tous les compagnons du Prophète sont de sources valables pour comprendre l’Islam[16]. Ce fait devient encore plus clair si l’on se réfère aux traditions du Prophète sur les gens de sa maison et examinons les paroles des érudits Sunnites sur le savoir de Ali et les membres de la maison du Prophète. Par exemple, Imam Malik dit : « Aucun œil n’a vu, aucune oreille n’a entendu, et aucune inspiration n’a atteint le cœur d’un être humain mieux que Ja’far b. Mohammad, qui est distingué par son savoir, sa piété, son ascétisme, et sa servitude à Dieu ». C’est ce que Ibn Taymiyah rapporte d’Imam Malik dans son livre[17]. Dans une étude sur ceux qui ont rapporté d’Imam Sadiq, Shaykh Al Moufid (mort en 413 AH) dans son Al-Irshad soutient que les rapporteurs dignes de confiance parmi les différentes écoles de pensées étaient au nombre de 4000. Ainsi, il n’y a ici aucune ambiguïté et c’est pourquoi beaucoup d’érudits Sunnis tels que feu Shaykh Shaltut ont clairement émis que chaque Musulman peut agir selon l’une des cinq écoles de pensée de fiqh : Ja’fari, Hanafi, Hanbali, Maliki et Shafi’i.

 

            La raison en est claire, car si Imam Ja’far as Sadiq, par exemple, ne possédait pas plus de savoir ou un meilleur accès au savoir du Prophète que les autres, on devra admettre qu’il devait être au moins égal aux autres, spécialement si l’on a dans l’esprit ceux qu’il a enseigné tels que Abou Hanifah, l’Imam des Musulmans Hanafis qui a suivi les cours d’Imam Ja’far As Sadiq pendant deux ans.

 
 


            Les gens qui sont instruits ou qui cherchent la vérité doivent par conséquent examiner toutes les sources islamiques disponibles, et atteignent ainsi une conclusion sur la voie qui mène les Musulmans à la vie exemplaire. L’une des sources riches est certainement les enseignements des gens de la maison du Prophète. Maintenant, voyons s’il est nécessaire de se référer aux gens de la maison du Prophète pour comprendre l’Islam. Pour répondre, je me concentrerai seulement sur des traditions du Prophète raconté par un grand narrateur Sunnite qui est accepté des érudits aussi bien Chiites que Sunnites. Mais préalablement, il faut noter que tous les enseignements des gens de la maison du Prophète étaient toujours basés sur le Glorieux Coran et la Sounnah du Prophète. Il ne faut pas penser, par exemple, qu’Imam Sadiq disait quelque chose selon son opinion personnelle sur l’Islam. Ce qu’ils ont émis, est exactement ce qu’ils ont eux-mêmes reçu du Prophète. Il y a beaucoup de traditions sur ce sujet. Par exemple, dans Usul Al Kàfi, nous trouvons qu’Imam Sadiq a dit que ce qu’il émet est ce qu’il a reçu du Prophète à travers son père et ses ancêtres.

 

            Une de ces traditions est la fameuse tradition de Thaqalayn. Cette tradition a été émise par le Prophète en différentes occasions, y compris le jour de ‘Arafat dans son dernier pèlerinage et le 18 Zilhajj à Ghadir Khoum. Malgré des différences mineures dans la formulation, l’essence reste la même dans toutes les versions. Par exemple, dans une version de la tradition, le Prophète a dit :

 

« O les gens, je laisse parmi vous deux choses précieuses : le Livre de Dieu et les gens de ma maison. Aussi longtemps que vous vous y accrocheriez vous ne vous égarerez pas ».

 

Ou dans une autre tradition le Prophète a dit :

 

« Je laisse parmi vous deux choses précieuses, auxquelles si vous vous accrochez vous ne vous égarerez pas après moi : le Livre de Dieu qui est comme une corde étendue entre le paradis et la terre, et les gens de ma maison. Ces deux choses ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’elles me retrouvent près de la fontaine, le Jour du Jugement. Prenez soin du traitement que vous leur réserverez après moi. »

 

            Cela montre que le Prophète se souciait de la façon dont les Musulmans, ou au moins une partie d’eux, allaient traiter le Coran et les gens de sa maison. Dans une autre tradition il a dit :

 

« Je laisse deux successeurs : le premier, le Livre de Dieu qui est comme une corde étendue entre le paradis et la terre, et le deuxième, les gens de ma maison. Ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils viennent à moi près de la fontaine de Kawthar. »

 

            On trouve les traditions précitées dans les sources majeures Sunnites, telles que : Sahih de Muslim (Vol. 8, p. 25, n° 2408), Musnad d’Imam Ahmad (Vol. 3, p. 388, n° 10720), Sunan de Darimi (Vol. 2, p. 432), et Sahih de Tirmidhi (Vol. 5, p. 6432, n° 3788). Elles sont aussi mentionnées dans les livres tels que Usd al-Ghabah d’Ibn Athir (Vol. 2, p. 13), Al-Sunan al-Kubra de Bayhaqi (Vol. 2, p. 198) et Kanz al-‘Ummal (Vol. 1, p. 44).

 

            Maintenant réfléchissons sur le contenu de ce hadith, c'est-à-dire le fait que le Prophète ait laissé deux choses importantes : le Coran et les gens de sa maison, et qu’aussi longtemps que les gens s’attacheront à ces deux choses, ils ne s’égareront pas. Cela montre que ces deux choses doivent toujours être en harmonie l’une et l’autre, et qu’elles ne se contrediront jamais. Sinon, le Prophète n’aurait pas donné l’instruction de les suivre toutes deux. D’ailleurs, les gens ne sauraient quoi faire si les gens de la maison du Prophète leur diraient d’aller dans une direction et le Livre de Dieu dans une autre direction. Bien que ce hadith soit implicitement incompréhensible à première vue, le Prophète l’explique lui-même explicitement en confirmant « … ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils me rejoignent près de la fontaine de Kawthar ».

 

            Ainsi, ce hadith dans toutes ces versions indique que :

·         Depuis le temps du Prophète jusqu’à la fin du monde, le Livre de Dieu et les gens de sa maison seront toujours ensemble

·         Personne ne peut dire que le Livre de Dieu est suffisant, et que nous n’avons pas besoin des gens de la maison du Prophète, et vice versa, car le Prophète a clairement dit : Je laisse deux choses importantes (lourdes de conséquence) auxquelles vous devez vous référer, et si vous vous y conformez, vous ne serez pas traduit en erreur.

·         Les gens de la maison du Prophète sont exempts d’erreurs et ils sont toujours fidèles.

·         Il est aussi intéressant de noter que selon ce hadith, les gens de la maison du Prophète, comme le Coran lui-même, resteront continuellement valables jusqu’au Jour du Jugement et le Paradis. Ainsi, les gens de la maison du Prophète ne disparaîtront jamais, même pour une courte durée.

 

L’autre hadith est celui de Safinah (bateau). Tous les Musulmans ont rapporté que le Prophète a dit :

 « Sachez qu’en vérité l’exemple des gens de ma maison parmi vous est comme l’exemple du bateau du Prophète Noé. Ceux qui sont montés à bord du bateau de Noé ont été sauvés, et ceux qui ont refusé de le faire se sont noyés ».

 

            Le hadith de Safinah dans ces différentes versions insiste sur le même fait et peut être trouvé dans différents livres Sunnites. Par exemple, on le trouve dans Mustadrak de Hakim Nishaburi, Vol. 3, pp. 149&151, Arba‘in Hadith de Nabahani, al-Sawa‘iq al-Muhriqah de Ibn Hajar entre autres.

 

            Par conséquent, selon cette série de hadith, l’appel au guidance par les gens de la maison du Prophète est une nécessité extrême.

 

Note : La tradition de Thaqalayn est mentionnée aussi bien dans les sources Chiites que Sunnites. Elle est donc agréée par tous les Musulmans. Cependant, il y a une version du hadith dans lequel on a cité le Prophète dire « ma sounnah » au lieu de « gens de ma maison ». On ne trouve cette version que dans certains livres Sunnites. A condition qu’on puisse authentifier aussi cette version, il n’y a pas de difficulté à comprendre ce que dit cette tradition. Le Prophète, dans beaucoup de traditions racontées par tous les Musulmans, a dit : « Je vous laisse deux choses précieuses qui sont le Glorieux Coran et les gens de ma maison ». Dans quelques traditions racontées seulement par un groupe particulier de Musulmans, il a dit : « … le glorieux Coran et ma Sounnah… ». Evidemment le résultat serait que, comme une part de la comparaison est la même, c'est-à-dire le Coran, l’autre part devrait aussi être identique. Par conséquent, ‘ma Sounnah’ et ‘les gens de ma maison’ doivent aussi être identiques, autrement on pourra dire qu’il n’y a pas d’harmonie dans ce que dit le Prophète. Donc, le fait d’avoir recours aux enseignements et conseils des gens de la maison du Prophète est la même chose qu’avoir recours à la Sounnah du Prophète. Ainsi la seule façon pour atteindre et comprendre la Sounnah du Prophète était de se référer à ces gens qui avaient des relations très proches avec lui et qui savaient mieux que quiconque ce qu’il  disait, faisait ou approuvait.


source : sibtayn
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