C'est une enquête hors norme. Par sa nature et son ampleur. Pendant 18 mois, les entretiens ayant été réalisés entre juillet 2014 et juin 2015 - soit avant et après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher -, Ipsos a sondé les Français sur le "vivre ensemble" en n'éludant aucun sujet : religion, racisme, antisémitisme, terrorisme… Particularité supplémentaire de cette étude : elle donne la parole aux juifs et aux musulmans, même si la France refuse de découper sa population en catégories ethnico-religieuses. Pour Brice Teinturier d'Ipsos, "la meilleure façon de procéder" pour obtenir l'échantillon "le moins biaisé" était "de partir de la définition par l'interviewé lui-même, quels que soient les critères qu'il mobilise pour cela : religieux, culturels, familiaux…"
Pour un tiers des Français, "une situation raciste peut se justifier"
Les résultats révèlent une France de la méfiance. Un tiers des Français "considère qu'une situation raciste peut se justifier". Un juif sur dix dit avoir été personnellement victime d'une agression physique. Quant aux musulmans, 41% d'entre eux disent avoir essuyé personnellement des remarques ou des insultes… Ariel Goldmann, président de la Fondation du judaïsme français, assure dans le JDD "avoir hésité" à rendre public cette enquête et dit avoir attendu la fin de la campagne électorale. Et d’expliquer : "Cette étude n'est ni accusatrice, ni généraliste. Elle est une mesure des maux qui nous rongent en tant que Français."
source : abna24