Un jour, un ami et moi sommes montés dans un taxi. J’ai remarqué que le chauffeur avait déposé sur le devant de la voiture un Coran ouvert, comme le font beaucoup de conducteurs, pour se protéger contre les risques d’accidents. Mon ami fit alors une remarque pertinente et demanda au chauffeur:
- Apparemment, tu aimes le Coran et tu le vénères, autrement tu ne l’aurais pas déposé dans ta voiture
- Oui, je l’aime et je le sanctifie, mais je le mets ici surtout pour rechercher la bénédiction et pour me protéger contre les dangers, dit le chauffeur.
- Mais est-ce que tu le lis?, lui demande mon ami.
- Non, répond-il.
- Si tu avais un pot de miel pur sur une étagère de ta cuisine, l’aurais-tu laissé comme un décor sans le savourer, en sachant surtout qu’à part sa douceur, le miel est un remède pour toutes sortes de maladies?
- Certainement pas, je l’aurais dévoré, autrement je ne l’aurais pas acheté, dit le chauffeur.
- Il en va de même pour le Coran. C’est un miel pur... pourtant tu l’as laissé sur le bord de la voiture, tout comme quelqu’un qui délaisse le pot de miel. Pourquoi n’essaies-tu pas de le goûter?
Le chauffeur ayant saisi l’allusion, sourit et dit: «Je le ferai Inchã’Allãh».
un pot de miel
Pendant que ma pensée plongeait dans les propos de mon ami, je contemplais l’omniprésence de la verdure exubérante du printemps et je me demandais comment des gens pouvaient abandonner les coupes cristallines du miel coranique sur les étagères de leurs bibliothèques, de leurs maisons et les bords de leurs voitures sans tenter d’en tester la saveur. Car je suis certain que, s’ils y goûtaient, ils ne s’en détourneraient jamais au profit de quelque chose d’autre. C’est un miel qui n’est pas comme les autres miels dont la saveur disparaît dès qu’ils quittent la langue.
En effet, la douceur du miel coranique ne quitte jamais la langue de l’intellect, la langue du coeur et la langue de l’âme.
source : tebyan