Dr Ali Shariati analyse dans son ouvrage Fatima est Fatima le rôle politique de Sayyida Fatima Zahra AHS. Dr Ali Shariati est né en 1933 et est décédé en 1977 à Southampton à Londres, à l’âge de 44 ans. Il a été assassiné par les hommes du Shah d’Iran. D’ailleurs, il fut emprisonné et maltraité à plusieurs reprises durant son existence. Quand son corps fut retrouvé chez lui, son ami Sayed Moussa al-Sadr demanda au président syrien de l’époque, Hafez al-Assad que Dr Ali Shariati soit enterré près de la tombe de Sayyida Zainab ahs à Damas. Shariati fait partie des grands intellectuels de la pensée islamique du 20ème siècle. On peut le mesurer à Mourtaza Moutahari et Sadr. Il a reçu son éducation aussi bien en Orient qu’en Occident. Il a fait ses études à Mashad puis en Europe, plus particulièrement en France. Ayatoullah Khamenei dit à propos de Shariati qu’il a su attirer les jeunes vers la religion dans un pays comme l’Iran où l’environnement était mauvais et où les gens étaient loin de la religion. Le principal atout qu’il avait était qu’il présentait l’Islam dans un langage moderne. Dr Ali Shariati se concentrait sur la position de la femme dans la pensée islamique. Il trouvait qu’il y avait une stagnation de la position de la femme musulmane. En effet, beaucoup de musulmanes ne se rendaient pas compte de leur rôle dans la communauté musulmane. Dr Ali Shariati était frustré car il trouvait qu’il y avait suffisamment de modèles dans l’histoire islamique sur lesquelles une femme musulmane pouvait se baser.
Shariati attribuait la responsabilité
a) aux érudits qui ne développaient pas suffisamment le rôle de la femme dans leur majaliss et leurs khoutbas.
Selon Shariati, une femme musulmane devait être active, son rôle ne se limitait pas à rester à la maison, à enfanter et à élever ses enfants.
b) aux femmes elles-mêmes
Dr Ali Shariati expliquait que c’était le devoir de chaque femme d’acquérir la Connaissance. Selon Shariati, si une femme acquiert le Savoir, il y a une vision qui se développe à partir de ce Savoir.
Dr Shariati a écrit de très nombreux ouvrages dont un recueil de quatre livres qui a été traduit en anglais par Laleh Bakhtiar. Ils sont regroupés dans un recueil intitulé Shariati on Shariati composé de :
- Woman in the Heart of Muhammad[1]
- The Islamic Modest Dress[2]
- Fatima is Fatima
- Our Expectations of the Muslim Woman[3]
En écrivant ces livres, Shariati voulait apporter la réforme complète de la vision de la femme musulmane. Il voulait que la femme ne se contente pas des traditions. Il mettait en garde les femmes sur le fait que les Occidentaux voulaient les contrôler et les manipuler comme des poupées. Il explique qu’il a lu dans un magazine qu’entre 1956 et 1966, c’est-à-dire dans une période de 10 ans, l’utilisation des produits cosmétiques à Téhéran a augmenté de 500%. Shariati explique que 500% représente un chiffre énorme, 500% est un miracle ! En effet, quand la vente d’un produit connaît une hausse, il s’agit en général d’une augmentation de 8%, de 9%, de 10%, au maximum de 20%. Mais il n’y a jamais une hausse de 500% ! Dr Ali Shariati montre que les Occidentaux veulent manipuler les femmes et veulent les rendre esclaves de ces petites choses.
Laleh Bakhtiar, qui a traduit Fatima est Fatima en anglais explique que lorsque Dr Ali Shariati a présenté Sayyida Fatima Zahra ahs comme un modèle pour l’humanité, les femmes iraniennes ont eu du courage et elles ont été très actives dans la révolution islamique au même titre que les hommes.
Dr Ali Shariati donnait des conférences à Hussainiyah Irchad à Téhéran, un institut pour les masses intellectuelles. Quand Shariati parlait à Houssainiyah Irchad, des milliers de personnes venaient pour l’écouter, à un tel point que lorsque la salle était pleine, les gens restaient dans la rue pour l’écouter. Quand le Shah d’Iran a réalisé l’impact des conférences de Shariati sur les gens, il a fait fermer l’institut pendant des années. Ce n’est que quand l’Aayatoullah Khomeini a emmené la révolution islamique en Iran que Houssainiyah Irchad fut de nouveau ouvert. Les trois principaux conférenciers qui parlaient à Hussainiyah Irchad étaient Mahmoud Taleghani, Mourtouza Moutahari et Shariati. Cet institut est devenu le centre de la pensée intellectuelle.
Dans notre analyse de l’ouvrage de Shariati, Fatima est Fatima, nous répondrons à un certain nombre de questions :
1 – Est-ce que la religion et la politique se mélangent ou non ?
2 – Les femmes arabes avaient-elles la possibilité de s’engager politiquement avant l’arrivée de l’Islam ?
3 – Que penser du hadith du Saint-Prophète saw « Une nation qui place ses affaires dans les mains d’une femme est une nation qui périra » ? D’où vient ce hadith ?
4 – Y a-t-il des femmes politiques dans le Saint-Coran ?
5 – Qui étaient les femmes importantes qui ont aidé la religion islamique à entrer dans le système politique et à se répandre ?
6 – Comment Shariati percevait-il les talents politiques de Sayyida Fatima AHS ? Comment Shariati percevait-il Fatima AHS quand il disait "Fatima est Fatima" ?
1 – Est-ce que la religion et la politique se mélangent ou non ?
Beaucoup de personnes disent que la religion et la politique ne vont pas ensemble. Avant, les gens avaient l’habitude de dire « Parlez-moi de tout ce que vous voulez mis à part de religion et de politique ».
La question "Est-ce que la religion et la politique se mélangent" est vue de façon négative pour deux raisons :
- A cause d’une certaine période que les gens aimeraient oublier
- A cause d’une citation qui a été mal interprétée (qui a été prise en dehors de son contexte)
Dans le Christianisme, il y a une citation connue « Rend à César ce qui appartient à César et rend à Dieu ce qui appartient à Dieu ». Beaucoup de chrétiens disent que cela veut dire que la religion et la politique ne doivent pas se mélanger. Le problème est qu’ils ont enlevé cette citation de son contexte. Pourquoi une telle citation a-t-elle existé ? Certains voulaient que les Romains attaquent Jésus Christ. Aussi, ils sont venus voir Jésus et lui ont dit : « Les Romains nous demandent de payer des taxes. Devons-nous leur payer des taxes ou pas ? » À ce moment-là, Prophète Issa A.S. a dit : « Donnez à César ce qui revient à César et donnez à Dieu ce qui revient à Dieu ». Cette citation n’a rien à voir avec la religion et la politique. Ce que Jésus voulait dire ici c’est que "Vous habitez dans l’Empire Romain, quand vous devez payer des taxes à César, alors donnez-les à César et quand vous êtes chrétiens, donnez à Dieu ce que vous avez à Lui donner." C’est comme nous qui, lorsque nous habitons en France, devons payer des taxes à l’État français et en même temps, nous avons des taxes à payer à Allah swt[4]. Cette citation ne signifie pas que la religion et la politique ne se mixent pas.
Si les chrétiens ont rejeté le fait de mélanger la religion et la politique, ils ne l’ont pas fait à cause de la religion mais ils l’ont fait parce que certains membres de cette religion ont utilisé la politique de façon corrompue.
Galilée a été envoyé en prison car il a dit que la terre est ronde. Les scientifiques étaient emprisonnés car ils parlaient à l’encontre de la religion et de ses membres. Les prêtres étaient corrompus. C’est pour cela que lorsque la notion de sécularisme est apparue, les gens ont commencé à montrer leur intérêt pour le sécularisme, pas parce qu’ils tenaient au sécularisme en tant que tel mais parce qu’ils en avaient marre de la corruption des religieux intégrés dans la politique. Les gens tenaient à la séparation de l’Église et de l’État.
Cela nous a affecté dans la religion de l’Islam. Rappelons-nous l’époque de Hajjaj bin Youssouf-e-Saqafi durant laquelle la religion et la politique causaient la corruption. Quand les gens ont vu que ceux qui entrent dans la politique deviennent corrompus, ils ont commencé à clamer "Nous ne voulons pas que la politique et la religion soient mélangés".
Nous pourrions retourner la question et dire "Est-ce que le sécularisme et la politique vont ensemble ?" Si nous regardons Mao Tse Toung, Nicolae Ceausescu et Staline, nous pouvons affirmer que le sécularisme et la politique ne doivent pas se mélanger car avec ces trois dictateurs, plus de 50 millions de personnes ont été tués. Parfois, la société dépourvue de religion peut être la pire société qui puisse exister.
2 – Quand Rassouloullah vint en Arabie, les femmes arabes avaient-elles la possibilité de s’engager politiquement avant l’arrivée de l’Islam ?
Pour comprendre les talents politiques de Sayyida Fatima Zahra AHS, il est important pour nous d’examiner d’abord la situation en Arabie.
Un groupe de personnes s’avancent et répondent à cette question par la négative. Elles disent qu’en Arabie, les femmes n’avaient aucun rôle politique, elles étaient considérées comme des moins que rien, la très grande majorité d’entre elles étaient enterrées vivantes. Ce n’est là qu’une partie de la vérité.
Les femmes étaient politiquement actives en Arabie car beaucoup d’hommes arabes reconnaissaient qu’une société ne peut pas s’épanouir tant qu’une femme n’a pas le même droit de parole qu’un homme. La femme a une vision de la société au même titre que l’homme.
Le parlement arabe, Dar-an-Nadva, était dirigé par Abou Lahab et Abou Soufiyane ainsi que les deux femmes qui faisaient partie de leurs vies : Oumme Jamil, la femme de Abou Lahab et la sœur d’Abou Soufiyane ainsi que Hind, la femme d’Abou Soufiyane. Elles faisaient toutes les deux partie du spectre politique. Aucune décision n’était prise en Arabie sans qu’Oumme Jamil et Hind ne disent leur mot dessus. Oumme Jamil était au cœur du système politique. Elle persuadait les gens à assassiner Rassouloullah. Elle dit au parlement à Abou Soufiyane que Rassouloullah venait rendre visite à son oncle Abou Lahab une fois par semaine[5]. Elle dit "Je vais faire intoxiquer son oncle et quand il sera inconscient, je veux que vous entrez tous dans la maison pour tuer Mouhammad". Elle savait que si Abou Lahab avait tous ses sens, il ne permettra pas de tuer son neveu car les Arabes respectaient les liens familiaux[6]. Abou Talib avait des contacts dans le parlement. Les contacts d’Abou Talib lui ont rapporté qu’on allait attaquer Mouhammad saw dans la maison d’Abou Lahab. Regardez le rôle qu’avait Oumme Jamil ! Elle a organisé tout cela sans même que son mari ne soit au courant. Cela montre qu’une femme peut s’organiser d’un point de vue politique de la même manière qu’un homme.
Voyons Hind. Elle a soulevé les masses durant la bataille d’Ohod. Pourquoi ? Parce qu’elle voulait se venger des performances d’Ali bin Abi Talib à Badr. À Badr, Imam Ali A.S. avait anéanti sa famille : il avait tué Outbah bin Rabiah, son père et Walid son frère. Dans le film al-Rissala[7], nous remarquons que lorsque Hind apprend la défaite à Badr, elle s’énerve et crie « Mouhammad, Ali, Hamza ! » Savez-vous pourquoi elle les cite dans cet ordre ? Elle appelle Wahchi[8] et lui dit : « Je veux que tu tues Mouhammad ! » Il répond : « Je ne peux pas car il y a beaucoup de personnes qui le protègent. » Elle dit : « Alors, tue Ali ! » Il répond : « Je ne peux pas le tuer non plus car Ali bin Abi Talib est comme un loup sur le champ de bataille. Quand vous lui jetez une lance, il parvient à sentir de quelle direction elle vient. » Hind dit alors : « Et Hamza ? » Wahchi répond : « Oui, je peux le tuer ! »
Les exemples d’Oumme Jamil et de Hind nous montrent que lorsque Rassouloullah a bâti l’Islam, il l’a bâti dans une Arabie où les femmes étaient politiquement actives.
3 – Comment se fait-il alors que l’on trouve ce hadith du St-Prophète SAW dans le Sahih Boukhari « Une nation qui place ses affaires dans les mains d’une femme est une nation qui périra » ?
Il y a une réponse à ce hadith. La réponse a été donnée par trois personnes différentes :
a) Dans son livre The Veil and the Male Elite[9], Fatima Mernissi dit que c’est Abou Bakra qui rapporte ce hadith. Abou Bakra était un esclave qui s’est converti à l’Islam. Abou Bakra avait une réputation de menteur[10]. Il a rapporté ce hadith lors de la bataille de Jamal. Il était dans le camp d’Aïsha mais il sentait la défaite alors il voulait soutenir Ali bin Abi Talib. Pour soutenir Imam Ali A.S., il dit : « Je me souviens qu’il y a 25 ans, Mouhammad saw a dit « La nation qui place ses affaires dans les mains d’une femme est une nation qui périra ». Elle explique que Abou Bakra a sûrement dit ceci pour plaire à Ali bin Abi Talib.
b) Le juge Aftab Hussain explique dans son ouvrage Status of Women in Islam[11] que si cet homme croyait vraiment en ce hadith, pourquoi était-il derrière[12] Aïsha dans la bataille de Jamal ?
c) Dans Al Mar’a wa al Amal al Sisya’si, Hiba Rauf Izzat nous invite à regarder le contexte de ce hadith pour comprendre que cette narration ne peut pas être acceptée. Le contexte est que Rassouloullah a entendu que les Perses ont désigné la fille de l’empereur perse, Israa, comme leur chef. Quand on est venu rapporter ces nouvelles au Saint-Prophète saw, il a répondu en disant : « Une nation qui place ses affaires dans les mains d’une femme est une nation qui périra ». Il ne voulait pas parler de toutes les nations. Non ! Il voulait simplement réagir aux nouvelles qu’on lui rapportait en disant que la nation perse périra suite à la nomination de la fille du roi à la tête du gouvernement.
Même nos frères des autres écoles de l’Islam n’acceptent pas ce hadith. Abou Hanifa et l’école Hanafie autorisent une femme à atteindre le plus haut niveau en politique. La seule position qui ne lui est pas permise est celle de juge dans le Houdoud-al-qassas c’est-à-dire dans le domaine de la punition fixe et la rétorsion.
Ibne Hajar dit dans Fath-al-Bari, le tafssir du Sahih al-Boukhari, qu’Imam Malik autorise une femme à avoir un haut rang dans la sphère politique.
Cela nous montre que ce hadith n’est pas accepté dans la religion de l’Islam. Pourquoi ? Parce que le Saint-Coran loue les femmes qui étaient politiquement actives.
4 – Quelles sont les femmes politiques dont on parle dans le Saint-Coran ?
Il y a deux reines dont on parle dans le Saint-Coran :
a) Bilkiss, la reine de Shiba, qui, bien qu’elle soit la reine d’une nation, était très humble. Son système politique était fondé sur l’humilité[13].
b) Assia, la femme de Fir’aun[14] qui défendit politiquement les magiciens qui étaient vaincus par Moïse. Politiquement, elle se prononce contre Fir’aun et elle va se faire exécuter pour avoir dénoncé l’injustice de Fir’aun.
Quand vous regardez les débuts de l’Islam, si les femmes n’étaient pas fortes d’un point de vue politique, cette religion n’aurait jamais pu être bâtie. Ce sont les femmes qui ont dénoncé l’injustice et ont soutenu les hommes.
5 – Qui étaient les femmes importantes qui ont aidé la religion islamique à entrer dans le système politique et à se répandre ?
a) Asma binte Oumays, l’épouse de Djaffar bin Abou Talib
Djaffar bin Abou Talib a du quitter Makka pour émigrer en Éthiopie selon les ordres du Saint-Prophète saw. Il y est allé avec des compagnons et Asma binte Oumays l’y a accompagné également. C’est en Afrique qu’elle donna naissance à Abdoullah ibne Djaffar, l’époux de Sayyida Zainab AHS. Abdoullah ibne Djaffar est le premier musulman à être né en Afrique. Asma binte Oumays resta avec son époux en Éthiopie, elle le soutenait et le défendait d’un point de vue politique.
Abou Moussa al-Ash’ari raconte qu’un jour Asma binte Oumays vint rendre visite à Hafssa, la fille d’Oumar al-Khatab. À ce moment-là, Oumar rentra dans la maison et vit qu’il y avait une invitée. Il demanda « Qui est cette femme-là ? » On lui répondit « C’est Asma binte Oumays ». Il demanda alors « Asma qui est allée en migration ? » On lui répondit par la positive. Il s’adressa alors à Asma : « Nous sommes meilleurs que vous car nous avons émigré en compagnie de Rassouloullah ». Le Saint-Prophète saw répliqua : « Non ! Ils sont meilleurs car ils ont subi deux migrations : une vers l’Éthiopie et une vers Médine ».
b) Oumme Salma, l’épouse de Rassouloullah
Quand le Saint-Prophète saw accepta les clauses du traité de Houdaybiya, certains des compagnons ripostèrent : « Pourquoi avez-vous signé un accord avec eux ? » À ce moment, le Saint-Prophète saw devint triste. Oumme Salma était près de Rassouloullah dans la maison. Le Saint-Prophète saw lui dit : « Regarde Oumme Salma, certaines personnes disent du mal de moi de cette façon. » Elle répondit : « Ô Rassoulallah, ne vous inquiétez pas, je suis avec vous. Votre décision politique est une sage décision. » Son épouse le consola et agit comme une colonne vertébrale pour lui.
Vous trouvez dans le Saint-Qouran et dans les hadiths de nombreuses femmes qui allient politique et religion.
C’est pour cela que lorsque Dr Ali Shariati parle de Sayyida Fatima az-Zahra ahs, il dit Fatima est Fatima.
6 – Comment Shariati percevait-il les talents politiques de Sayyida Fatima AHS ? Comment Shariati percevait-il Fatima AHS quand il dit Fatima est Fatima ?
Shariati affirme que Fatima ahs est dans la lignée de Bibi Hajra ahs. En effet, aux yeux des gens normaux, Hajra était une esclave tandis qu’aux yeux des musulmans, Hajra ahs était une femme libre et émancipée car elle est enterrée près de la Sainte-Kaaba. Combien de femmes ont-elles eu l’opportunité d’être enterrées près de la Kaaba ? De plus, le fils de Bibi Hajra ahs, Ismaïl A.S. est l’ancêtre de Bibi Fatima ahs.
Shariati explique ensuite pourquoi Sayyida Fatima ahs est appelée "kawthar" dans le Saint-Qouran dans « 'Inna 'A`taynakal-Kawthar »[15]. Kawthar signifie abondance et Bibi Fatima ahs a hérité d’une abondance de valeurs de la part de son père Rassouloullah.
Dr Ali Shariati explique que Fatima ahs a grandi dans une époque difficile et cela a développé son caractère. Cette Fatima voyait qu’on jetait le placenta d’un animal sur la tête de son père et c’est elle qui nettoyait les dégâts.
Shariati dit qu’il y a Fatima, la fille du Prophète saw[16] et Fatima az-Zahra, c’est-à-dire Fatima elle-même. L’auteur compare ensuite Fatima ahs aux autres femmes du Paradis. Il explique qu’Assia ahs éleva Moussa A.S., Maryam ahs éleva Issa A.S. et Khadidja ahs a pris soin de Mouhammad saw. Mais il n’y a pas de limites à ceux que Fatima ahs a élevés.
Ne sommes-nous pas des partisans de Fatima ahs ?
Les 90 jours qui ont suivi le décès de Rassouloullah sont les jours où Fatima devint Fatima car politiquement elle dénonça l’oppression.
Le premier endroit où Fatima ahs était active d’un point de vue politique est au moment du Moubahila. Bibi Fatima ahs avait 16 ans à ce moment-là. Pour la majorité des gens, moubahila veut dire que la malédiction de Dieu est sur la partie perdante. Mais selon Shariati, un moubahila est un moment où vous en tant que Prophète d’Allah dites « Ceux que j’emmènerai avec moi demain sont les balises de cette religion que j’ai bâtie. J’ai tellement confiance sur les personnes que je vais emmener demain que je veux reposer la vie entière de cette religion sur ces personnes. » C’est pour cela que les compagnons voulaient être à côté de Rassouloullah ce jour-là.
Le second événement durant lequel Bibi Fatima ahs a eu un rôle politique de première importance est au moment du Saqifa. Par son discours, elle a montré qu’elle a ses propres principes, son caractère à elle. Elle défendit les droits de son époux Imam Ali A.S.
Ensuite, elle a joué un rôle politique important au moment de Fadak. Ayatoullah Najafi Mar’ashi rapporte un hadith de notre 12ème Imam A.S. qui a affirmé qu’un des signes de nos partisans est qu’ils ont mémorisé le sermon de Fatima az-Zahra ahs à Fadak. En effet, le sermon de Sayyida Fatima ahs a secoué toute l’Arabie. Fatima ahs a défendu l’imamat et c’est grâce à elle que l’imamat a été préservé jusqu’à maintenant.
Rappelons-nous les sermons de Sayyida Zainab ahs à Koufa et à Sham…En écoutant les khoutbas de Bibi Zainab ahs, nous remarquons une ressemblance flagrante entre mère et fille.
Sources : Majaliss de Sayed Ammar Nakshawani (Fatemiyah 2009), Fatima is Fatima de Dr Ali Shariati et Al-Hurr, l’homme libre de Dr Ali Shariati
Traduction et synthèse par une Kaniz-e-Fatema
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[1] La femme dans le cœur de Mouhammad
[2] Le vêtement modeste islamique
[3] Nos attentes concernant la femme musulmane
[4] Le khoums par exemple
[5] Alors que son oncle est maudit dans le Saint-Qouran, le Saint-Prophète saw réfléchissait à la façon dont il pouvait l’emmener vers la religion.
[6] Sile Raham
[7] Le Message (cf http://www.shiatv.net/view_video.php?viewkey=c460a00cbb8ed5dee299 et http://www.shiatv.net/view_video.php?viewkey=b38643a0b41b981c01f6)
[8] Un esclave éthiopien qui était adroit au tir à l’arc
[9] Le voile et l’élite masculine
[10] Cf. www.guernicus.com/academics/pdf/brmernissi.pdf
[11] Statuts des femmes en Islam
[12] Dans le camp de
[13] Rappelez-vous l’histoire du Prophète Soulayman qui lui envoie une lettre l’invitant à croire en un Dieu Unique. En recevant cette lettre, elle ne prend pas sa décision seule mais demande l’avis de ses conseillers
(cf. http://shia974.fr/madressa/tarikh_7_en_power_points.html à Leçon 20 : Le Prophète Soulaymane A.S.)
[14] Étant donné que Firaun était le roi d’Égypte, son épouse Assia ahs était reine.
[15] « Nous t’avons certes accordé l’abondance » (Sourate Kawthar, n° 108, verset 1)
[16] En tant qu’être humain, nous considérons souvent une personne par rapport à son père.
source : alhassanain