Honni dans le climat vicié hexagonal, sous un ciel rendu électrique par les éclairs du populisme qui le déchirent sans discontinuer, le voile islamique est désormais autorisé dans la Gendarmerie royale du Canada. Une telle décision prise dans notre République laïciste, recroquevillée dans sa crispation identitaire, et c’est la foudre qui s’abattrait aussitôt sur celles qui le portent !
Point de tout cela au pays de l’érable, où le gouvernement canadien s’est fait un devoir d’annoncer cette grande première à marquer d’une pierre blanche. « Cette addition à l'uniforme » de la police montée a été voulue récemment par le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Bob Paulson, a indiqué à l'AFP Scott Bardsley, porte-parole du ministère de la Sécurité publique.
La décision « de permettre aux membres féminins de confession musulmane de porter le hijab, si elles le désirent », vise à encourager ces dernières « à envisager une carrière au sein de la Gendarmerie royale du Canada », s'est-il félicité, en soulignant que le turban revêtu par les Sikhs a devancé le port du voile au sein de la GCR, depuis plus de vingt ans déjà.
Ce dernier a tenu également à rappeler, non sans fierté, que les services de police de Toronto, la plus grande ville du Canada, et d'Edmonton, la cité phare de l'Alberta, ont été des précurseurs pour intégrer des musulmanes voilées dans leurs rangs, sans oublier certains corps policiers au Royaume-Uni, en Suède, en Norvège, et dans quelques États américains qui ont permis à de nombreuses citoyennes en hijab de réaliser leur rêve d’uniforme, paru longtemps inaccessible.
Testé et approuvé par la police fédérale, le voile spécialement conçu pour compléter la tenue des policières canadiennes de confession musulmane est léger et présente l’avantage de se retirer rapidement, sans aucun risque de quelque nature que ce soit pour celles qui l’arboreront.
L’entrée officielle du hijab dans la Gendarmerie royale du Canada n’a pas provoqué le coup de tonnerre qui aurait résonné avec fracas en pareil cas en France, éclaircissant un peu plus un ciel clément, quelques jours à peine après que le Premier ministre, Justin Trudeau, se soit fait l’avocat de la liberté de porter le burkini, restant attaché à ses valeurs, loin de la violente tempête politicienne franco-française.
source : abna24