Pourquoi DIEU (s.w) tient-il tant à cet homme en particulier, au point de suspendre pour lui les lois de la nature ? Pourquoi la direction du Jour Promis ne serait-elle pas confiée à un individu que l’avenir engendrerait et que les circonstances préludant à ce jour rendraient assez mûr pour surgir sur la scène et jouer le rôle qu’on attend de lui ? En un mot :
Pourquoi cette longue disparition et quelle est sa justification ? Beaucoup de gens posent ces questions et ne veulent pas entendre une réponse qui relève de la métaphysique. Certes, pour nous la réponse est évidente : nous croyons que les douze imams – auxquels nous croyons constituent un ensemble soudé dont aucune partie ne peut être remplacée(1) . Mais les interrogateurs, eux, réclament une explication sociologique de cette question, explication basée sur les vérités tangibles de la grande opération de changement qu’Al Mahdi (a.s) devra mener le Jour Promis et sur les exigences concrètes de celui-ci. (1) par conséquent, Al Mahdi (a.s), douzième imam de cet ensemble soudé et indissociable, est irremplaçable et doit jouer le rôle que la Volonté divine lui a fixé, le Jour Promis. N.D. T. (’) N. D. T.
Aussi, pour les satisfaire, laissons-nous de côté, provisoirement, notre croyance aux caractéristiques de cet ensemble de douze imams infaillibles – dont fait partie Al Mahdi (a.s) et abordons la question de la façon suivante : dans la mesure où ladite opération de changement peut s’expliquer elle-même à la lumière des lois et des expériences de la vie, il nous reste à savoir si le prolongement de l’âge du dirigeant qui devra la conduire constitue un des facteurs de son succès et de son bon déroulement ? (c’est ce qui nous permet de rester dans le domaine du concret) Nous répondons par l’affirmative à cette question, et cela pour plusieurs raisons : le grand changement radical nécessite que son dirigeant soit dans un état psychologique exceptionnellement favorable dans lequel il éprouve un sentiment de supériorité vis-à-vis des entités orgueilleuses que DIEU (s.w) l’a préparé à détruire et à remplacer par une civilisation nouvelle et un monde nouveau. Car plus la civilisation que le guide combat, lui parait banale, et plus il est conscient qu’elle ne forme qu’un point infime sur la longue trajectoire de la civilisation humaine, plus il se sent psychologiquement apte à l’affronter, à lui résister et à poursuivre sa lutte contre elle jusqu’à la victoire.
Il est évident que la force de ce sentiment doit être proportionnelle à celle de l’entité et de la civilisation qu’on veut changer : plus cette entité est solide et plus cette civilisation est enracinée et orgueilleuse, plus ce sentiment doit être fort. Étant donné que le message du Jour Promis vise à changer radicalement un monde imprégné d’injustice et d’iniquité, ainsi que toutes ses valeurs de civilisation et ses différentes entités, il est naturel qu’il (ce message) exige un exécutant dont la volonté de changement soit plus forte que le monde à changer, et qui ne soit pas né sous la civilisation qu’on veut juguler et remplacer par une civilisation de justice et de bon droit.
Autrement, un exécutant qui a grandi au sein d’une civilisation enracinée et couvrant le monde de son pouvoir, de ses valeurs et de ses idées, éprouve envers elle un sentiment d’infériorité, étant donné qu’il est né sous son règne, qu’il la voyait très grande depuis qu’il était tout petit, et qu’il ne voyait que ses différents aspects depuis qu’il avait ouvert les yeux. En revanche la situation est tout autre pour quelqu’un comme Al Mahdi (a.s) qui s’est enfoncé dans les profondeurs de l’histoire et a vécu le monde avant que cette civilisation n’ait vu la lumière, quelqu’un qui a regardé les grandes civilisations régner sur le monde l’une après l’autre avant de s’écrouler chacune à son tour ; Quelqu’un qui, après avoir vu tout cela de ses propres yeux et non à travers les livres d’histoire, et vécu toutes les phases de formation de cette civilisation (que le sort a voulu faire le dernier chapitre de l’histoire de l’homme, laquelle doit s’achever sur l’avènement du Jour Promis) puisqu’il a assisté à sa naissance sous forme de petits germes presque invisibles, à sa première phase de formation dans les entrailles de la société humaine où elle guettait l’occasion pour en sortir et se développer, à sa phase de développement lorsqu’elle commença à grandir et à essayer de ramper en trébuchant, et enfin à sa phase de redressement alors qu’elle prospérait et tendait vers le gigantisme et la domination sur le sort du monde entier.
Oui, un tel individu qui a vécu avec une sagacité et une lucidité parfaites toutes ces phases, envisage ce géant qu’il veut combattre en homme qui a vécu tangiblement et non à travers les livres d’histoire, cette longue étendue historique. Il ne considère ce géant ni comme inéluctable ni à la manière dont J.J . Rousseau regardait la monarchie en France. (En effet, on dit de Rousseau qu’il se sentait horrifié à l’idée d’une France sans roi, bien qu’il fût l’un des grands penseurs et philosophes qui appelaient à développer la situation politique en vigueur à cette époque-là et ce parce qu’il avait vécu et grandi sous la monarchie).
Contrairement à Rousseau, l’homme dont les racines s’enfoncent dans l’histoire, a le prestige et la force de celle-ci, et a le net sentiment que l’entité et la civilisation qui l’entourent, sont les produits d’un jour de l’histoire où des circonstances propices ont favorisé leur naissance, qu’un autre jour viendra où d’autres circonstances les rayeront de la carte et effaceront toutes leurs traces du passé proche et lointain, et que l’âge historique des civilisations et des entités, si long soit-il, ne constitue que des jours comptés par rapport à la longue vie de l’histoire. Avez-vous lu la sourate de la « Grotte »* qui relate l’histoire de ces jeunes gens à qui DIEU (s.w) « a accru la guidée »** après qu’ils avaient cru en LUI ’ ? Savez-vous ce que DIEU (s.w) leur a fait lorsqu’ils sont tombés dans le désespoir et la lassitude, après qu’ils s’étaient heurtés à une entité gouvernante païenne, impitoyable et déterminée à étouffer toute graine d’unicité, et qu’ils se sont réfugiés dans la grotte pour implorer DIEU (s.w) de résoudre leur problème, désespérés qu’ils étaient d’y trouver eux-mêmes une solution, et indignés de voir le Faux continuer à gouverner, à persister dans l’injustice, à avoir raison du Bon Droit et à éliminer quiconque était épris du Vrai ? DIEU (s.w) les a endormis pendant 309 ans dans cette grotte ; puis il !es a réveillés et les a rendus à la vie, après que l’entité qui les avait impressionnés de sa force et de son injustice, s’était écroulée et était devenue un souvenir historique qui n’émeut ni n’effraie personne ; et tout cela, pour que ces jeunes gens assistent à l’élimination de ce Faux dont lis ne supportaient pas l’étendue, la force et la continuation, et pour qu’ils voient de leurs propres yeux sa fin et constatent eux-mêmes sa banalité. (*) Chapitre du Coran.
(**) la fait d’être placé dans le Droit Chemin, d’être bien guidé.
Si les jeunes de la grotte ont pu assister à cette scène – qui a suscité en eux tant d’impulsion et de fierté à travers cet événement exceptionnel qui a prolongé leur vie de 300 ans, la même chose peut se réaliser pour le Guide Attendu, à travers une longue vie qui lui permettra de voir le géant alors qu’il n’était qu’un nain, l’arbre colossal, alors qu’il n’était qu’une graine, le cyclone lorsqu’il n’était qu’un souffle. En outre, l’expérience que le Guide du Jour Promis acquiert en assistant à la procession de tant de civilisations successives et en observant directement leur mouvement et leur développement, joue un rôle important dans la formation intellectuelle de ce Guide ainsi que dans l’expérience future qu’il doit mener, puisqu’elle le met au contact de beaucoup de situations qui comportent des points forts et des points faibles, des erreurs et des pertinences, et lui confèrent une plus grande capacité d’apprécier les phénomènes sociaux, étant parfaitement conscient de leurs causes et de leurs enchevêtrements historiques. L’opération de changement assignée au Guide Attendu, repose sur un message déterminé, en l’occurrence, l’islam. Il est donc naturel que cette opération exige un dirigeant proche des premières sources de l’islam et ayant une personnalité forgée indépendamment et à l’abri de toutes les influences de la civilisation qu’il est destiné à combattre. Car un individu qui naît et grandit au sein de ladite civilisation et dont les idées et les sentiments se forment dans son cadre, ne saurait généralement se débarrasser des séquelles et des impacts qu’elle laisse sur lui, même lorsqu’il est décidé de mener un combat de changement contre elle. Pour qu’un leader destiné à mener une bataille de changement dans une civilisation, ne soit sous l’influence de celle-ci, il faudrait que sa personnalité soit complètement formée dans une phase de civilisation antérieure et plus ou moins proche – dans l’esprit général et dans le principe – de celle qui doit être instaurée sous sa direction, le Jour Promis.
source : alhassanain