Retour assuré de suffisance est une des conditions de l’obligation du Pèlerinage de l’Islam. Cela signifie que le mokallaf doit s’assurer qu’après son retour du pèlerinage et après avoir dépensé dans le pèlerinage ce qu’il possédait, il a la capacité - réelle (en acte) ou en puissance - de subvenir à ses besoins et aux besoins de sa famille, et qu’il ne sera pas obligé de vivre à l’étroit, dans la difficulté et dans la gêne.
En termes plus clairs, le mokallaf doit se trouver dans une condition où il ne craint pas pour lui et pour sa famille de vivre dans le besoin et la pauvreté, une fois qu’il aura dépensé ce qu’il possède pour l’accomplissement du pèlerinage.
Par conséquent, le pèlerinage n’est pas obligatoire pour celui qui gagne sa vie essentiellement pendant la saison du pèlerinage, de telle sorte que s’il partait en pèlerinage, il serait privé de son revenu et ne pourrait s’assurer un revenu pendant toute ou une partie de l’année.
De la même façon, le pèlerinage n’est pas obligatoire pour quelqu’un qui possède une somme d’argent suffisante pour couvrir les frais du pèlerinage, si cette somme constitue le moyen de sa subsistance et de la subsistance de sa famille, et qu’il ne pourrait pas gagner sa vie d’une façon convenable pour lui.
Il ressort donc de ce qui précède, qu’on ne doit pas vendre les biens qu’on possède et dont on a besoin pour assurer sa subsistance, ou pour mener une vie convenable (quantitativement et qualitativement) pour accomplir le pèlerinage. Ainsi, on n’a à vendre, à ce effet, ni sa maison ni ses habits ou ses meubles (nécessaires à son rang social), ni les machines industrielles grâce auxquelles on gagne sa vie. Il en va de même pour les livres lorsqu’il s’agit d’un chercheur ou d’un écrivain qui en tire ses moyens de subsistance.
En somme, une personne n’est pas soumise à l’obligation du pèlerinage, lorsqu’elle possède seulement des biens dont elle a besoin pour son existence, et que, si elle venait à les dépenser dans le pèlerinage, elle sera acculée à vivre dans la difficulté et la gêne.
Toutefois, si ces biens (énumérés plus haut) dépassent ses besoins dans une proportion qui suffise à couvrir les frais du pèlerinage, elle devient soumise à cette obligation et doit par conséquent vendre, de ses biens, la portion qui dépasse ses besoins habituels pour couvrir les frais de son pèlerinage.
Par exemple si quelqu’un possède une maison dont la valeur est de dix mille dinars, et qu’il peut la vendre et en acheter une autre moins chère - sans que cela le mette dans la gêne et la difficulté, il est considéré comme étant soumis à l’obligation du pèlerinage, si la différence de prix suffit - même avec l’addition d’une autre somme disponible - à couvrir les frais du voyage aller-retour et les dépenses de sa famille.
Source: "Les Rites du Pèlerinage de la Mecque", Ayatollãh Sistãnî, Traduit et édité par Abbas Ahmad al-Bostani, éd. Canada.
source : tebyan