Son excellence a souri et a dit: «Ô Nawfili! Crains-tu qu’ils n’infirment mes arguments et qu’ils me convainquent ?».
Je dis: «Non, par Dieu! Je ne crains pas pour vous et je demande à Dieu de vous accorder la victoire».
Son excellence dit: «Ô Nawfili! Tu veux savoir quand Ma’mun va regretter ce qu’il a fait?».
Je dis: «oui».
Il dit: «quand je m’adresserais aux gens de la Torah selon la Torah, avec les gens de l’Evangile selon l’Evangile, avec les gens des Psaumes (Zabour) selon les psaumes, avec les Sabéens en hébreu, avec les zoroastriens en Persan, avec les romains en latin et avec chaque secte de ces savants dans leur propre langue.
Quand j’aurais convaincu tout le monde, que tous auront accepté mon argumentation, Ma’mun comprendra alors que ce qu’il cherche n’est pas son droit, c’est à ce moment qu’il regrettera ce qu’il a fait. Et il n’est de force que de Dieu l’élevé et le Très-Haut».
Le matin, Fadhl ibn Sahl se présenta à nous et dit: «que je te sois sacrifié, ton cousin vous attend ainsi que tous les savants et hôtes, quand viendrez-vous?»
Son excellence dit: «Partez d’abord, je viendrai ensuite si Dieu veut».
Puis il fit les ablutions, mangea de la soupe et nous en servit un peu. Puis nous sortîmes ensemble pour aller chez Ma’mun.
L’assemblée était pleine: Mohammad ibn Ja’far (l’oncle de l’Imam Al-Ridhã paix sur lui), accompagné d’un groupe de descendants du Prophète était présent ainsi que les commandants militaires de l’Empire.1
Note:
1.On peut imaginer la présence du commandant militaire et gouverneur du Khorasan Tãhir ibn Al-Hussayn (775-822), à moins qu’il ne soit à l’époque gouverneur de Al-Raqqa (Syrie).
Traducteur: Jean d’Agape
