L’âme humaine possède quatre pouvoirs distincts. Ce sont l’intellect, la colère, la passion et le pouvoir d’imagination. La purification et l’entraînement convenable de ces pouvoirs mènera vers l’émergence d’une faculté particulière chez l’être humain.
La purification et l’entraînement approprié du pouvoir de l’intellect déboucheront sur le développement de la connaissance, et par voie de conséquence, de la Sagesse, chez l’être humain. La purification du pouvoir de colère conduira à l’émergence de la faculté de Courage, et par voie de conséquence d’endurance. La purification du pouvoir de passion et de désir mènera au développement de la faculté de Chasteté, et par voie de conséquence, de la générosité. Et enfin, la purification du pouvoir d’imagination conduira à l’émergence de la faculté de Justice chez l’être humain.
Les vertus morales sont donc: la Sagesse, le Courage, la Chasteté, et la Justice. Les qualités négatives opposées à ces qualités positives sont: l’ignorance, la lâcheté, la concupiscence, l’injustice et la tyrannie.
La Sagesse signifie la possession d’une compréhension du monde qui concorde avec la réalité des choses. La présence du Courage et de la Chasteté signifie que les pouvoirs de colère et de désir sont totalement sous les ordres de l’intellect, et complètement libérés des liens de la concupiscence et de l’égoïsme. En ce qui concerne la Justice, elle se rapporte à l’état où le pouvoir d’imagination est complètement sous le commandement du pouvoir de l’intellect. Cela implique la régulation de tous les pouvoirs de l’âme par le pouvoir d’intellect. En d’autres termes, la présence de la faculté de Justice dans l’âme nécessite la présence des trois autres facultés, de Sagesse, de Courage et de Chasteté.
Une question importante doit être soulignée ici. Du point de vue de l’éthique islamique, une personne qui aura développé chez elle les quatre facultés ne sera méritante que si la possession de ces vertus profite aussi aux autres gens. C’est ce que la raison nous dit, et nous fait comprendre que les vertus purement intérieures et privées n’ont pas beaucoup de valeur, et celui qui les posséderait ne mériterait pas de louanges.