La très influente Organisation islamique sénégalaise Jamra et l’Observatoire de veille et de défense des valeurs culturelles et religieuses ont exhorté début février les pays membres de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), qui réunit les pays musulmans du monde entier, à se « réunir d’urgence » pour affronter ensemble le cas du nouveau président américain Donald Trump, « l’homme à l’ADN foncièrement conflictuel ».
Parce que « si l’on n’y prend pas garde, il risque de semer de graves zizanies » entre les pays du Nord et du Sud, par ses actes « d’ostracisme, porteurs de germes de mésentente, préjudiciables à l’équilibre des relations internationales et à l’unité des pays de la Oummah islamique », estiment les organisations islamiques sénégalaises, inquiètes des restrictions que Donald Trump a voulu imposer à l’arrivée de personnes en provenance de plusieurs pays musulmans sur le sol américain.
L’imam Massamba Diop, directeur exécutif de Jamra, encourage ainsi les pays victimes « des premières foudres de Trump » à s’inspirer de la « digne réaction » de l’Iran, un pays « qui a courageusement démontré » qu’il était possible de faire face à l’hégémonie de la nouvelle diplomatie américaine en lui appliquant simplement la réciprocité.
Aux yeux de ces organisations musulmanes, Donald Trump est le « seul et unique » chef de l’exécutif des États-Unis à avoir réussi la « prouesse de cristalliser » sur sa personne, en moins d’un mois au pouvoir, autant « d’indignation et de désapprobation inédites », depuis son décret antimusulman sur l’immigration.