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La Ville de Rey et le Sanctuaire de Shâh Abdol’azim

La Ville de Rey et le Sanctuaire de Shâh Abdol’azim



la ville de Rey, parfois surnommée "Ancêtre de la Perse antique", compte aujourd’hui parmi les villes religieuses du pays visitées par de nombreux shiites du fait de la présence de sanctuaires, tombeaux et cimetières. Le monument attirant le plus de pèlerins demeure le sanctuaire de Shâh Abdol’azim.
Le sanctuaire de Shâh Abdol’azim (p)

Ce dernier était l’un des descendants du deuxième Imam shiite, l’Imam Hassan. Il s’enfuit de son pays natal pour fuir des persécutions politiques et se mit à parcourir les villes en tant que messager [1]. Après son arrivée à Rey, il y résida de façon cachée.

Selon Mantaghalat-ot-tâlebiet, il vint de Tabarestân et disparut à Rey. Ce grand homme fut l’un des compagnons des neuvième et dixième Imams shiites.

D’après le livre Jannat-on-naiim, Shâh Abdol’azim émigra de Samarra à l’époque du calife abbaside Almo’taz bellâh et mourut à Rey vers l’an 250 de l’hégire, au VIIIe siècle.

Ce grand mausolée somptueux comporte un dôme doré, de hauts minarets, une vaste cour et un sanctuaire avec un balcon orné de morceaux de miroir. Le bâtiment principal du sanctuaire fut reconstitué par Mohammad, le fils de Dâ’ei Alavi, vers la fin du VIIIe siècle. La construction du seuil principal de l’entrée se situant vers le nord fut d’abord complétée sur ordre des rois bouïdes et par la suite grâce aux efforts de Majdolmolk Qomi.

Les archéologues ont mené des recherches sur les murs en brique du seuil de l’entrée principale, au-dessus de laquelle on peut également voir une épigraphe datant de l’époque seldjoukide. Selon eux, certaines parties de ces murs furent construites selon le style architectural de la dynastie bouïde, c’est pourquoi il est possible que tout l’ensemble de ces murs ait été construit par les Bouïdes, et aurait été ensuite restauré par Majdolmolk Qomi à l’époque seldjoukide.

Il est à noter que l’histoire de ce grand sanctuaire ne se limite pas à l’épigraphe seldjoukide. En réalité, son importance repose également sur l’existence d’une caisse en bois avec un tissu broché d’or, une porte antique en fer et son épigraphe, quatre portes en bois ciselé datant de l’
époque safavide, un manuscrit très ancien et précieux du Coran, des rideaux épais appartenant à l’époque qâdjâre et enfin une fenêtre en céramique sur laquelle figure le portrait de Nâssereddin shâh.

Le coffre du sanctuaire de Shâh Abdol’azim compte parmi les œuvres historiques de ce lieu. Il mesure 2,5 m de long, 1,5 de large et sa hauteur est de 1,20 m. Cette caisse en bois d’aloès et de noix d’arec est décorée par des épigraphes contenant des versets du Coran et diverses citations.

Les plus vieilles œuvres du sanctuaire sont deux épigraphes en fer écrites en coufique, chacune d’une longueur de 70 cm et d’une largeur de 12 cm. Elles furent installées, durant un certain temps, au-dessus d’une porte en fer datant probablement de l’époque seldjoukide. Outre ces pièces, plusieurs autres objets de valeur dont le manuscrit du Coran, des tapis et des chandeliers antiques ont été préservés dans le trésor du sanctuaire. De même, le mausolée de Hamzah, l’un des descendants des Imams shiites, le voisine.

Une grande partie de ce mausolée fut construite sous le règne de Nâsserddin shâh, mais certaines parties ne furent achevées que sous le règne de Mohammad shâh et Mozaffareddin shâh.Le sanctuaire de Shâh Abdol’azim fut reconstruit et restauré à plusieurs reprises sous différentes dynasties.

Le roi safavide Tahmasb, soucieux de la protection des monuments sacrés, fit également restaurer ce sanctuaire et y effectuait régulièrement un pèlerinage. De même, le roi Nâssereddin shâh qâdjâr ordonna de dorer le dôme du sanctuaire et de décorer le balcon avec des centaines de petits miroirs. Durant l’invasion mongole, le sanctuaire et ses alentours ne subirent

pas de grandes destructions et dès lors, son importance et sa splendeur se sont accrues, grâce à l’enthousiasme et à l’aide des musulmans chiites.
Notes

[1] Hâj Mirzâ Hossein Nouri, Mostadrak-ol-vassâyel, tome 3, p. 614
Le Source :

La Revue de Téhéran , N° 29, Avril 2008

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