Louanges à Dieu Seigneur de l’univers, celui qui a créé l’homme et qui lui a enseigné ce qu’il ne connaissait pas. Que le salut et la paix de Dieu soient sur la meilleure des créatures, son Prophète Muhammad, ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille ; et que la malédiction soit sur leurs ennemis ainsi que les ennemis de l’Islam, aussi bien humains que démons soient-ils, jusqu’au jour dernier.
Nous somme le 20 du mois de Safar. La commémoration du quarantième jour de l’anniversaire de son martyre se présente pour qu’on se rappelle à travers elle la personnalité de l’Imâm al-Hussein(p), la personnalité de l’Imâm réformateur, sauveur et dirigeant islamique qui a affirmé la dignité sur la voie du Massage.
L’Arbaïn marque le 40ème jour du martyre vénéré Imam Hussein, prince des martyrs (béni soit-il). La cérémonie d’Arbaïn coïncide avec le 20 du mois de Safar. L’Arbaïn est ancré dans notre culture religieuse. Selon un hadith, l’Imam Hassan Askari énumère cinq caractéristiques pour un « croyant » : Accomplir la prière (la salat), 51 rak’ats, réciter le "Ziarat Arbaïn" (prière de salutation au 40e jour du martyr de Imam Hussein, béni soit-il), porter une bague à la main droite, poser le front par terre et dire à haute voix « Bismillah », lors de la prière. [1] De même, les historiens ont rapporté que Jabir Ibn Abdullah Al-Ansari, accompagné d’Attiya Al-Oufi, se présenta, au première Arbaïn, sur la tombe des martyrs du soulèvement d’Achoura, dont le vénéré Imam Hussein (béni soit-il). [2] Seyyed Ibn Tavous dit : « Du retour de la Syrie, lorsque, les femmes et les enfants de l’Imam Hussein (que la paix de Dieu soit sur lui), arrivèrent en Irak, ils demandèrent au guide de la caravane de les amener à Karbala. Lorsqu’ils arrivèrent à l’endroit du martyre de l’Imam Hussein et de ses compagnons, ils y virent Jabir Ibn Abdullah Al-Ansari et un groupe des Bani Hashim ainsi qu’un membre de la famille du messager de Dieu, qui étaient venu rendre visite à la tombe du vénéré Imam Hussein (béni soit-il). Ils y arrièrent, tous, dans un même temps. Des yeux remplis de larmes, très affligés et attristés, ils organisèrent la cérémonie de deuil pour l’Imam Hussein. Les femmes de cette région aussi les rejoignirent. Donc, ils organisèrent quelques jours de deuil dans une ambiance, pleine d’affliction et d’émotion. [3]
Le Messager de Dieu(p) a dit : « Hussein(p) fait partie de moi-même et moi-même je fais partie de Hussein. Que Dieu aime celui qui aime Hussein ».
En mettant le Message devant la Nation et ses contenus doctrinaux, culturels et légaux, il voulait l’inciter à ne pas s’incliner devant l’illégalité. A cette occasion, nous rencontrons l’Imâm al-Hussein(p). Nous ne sentons pas son absence par rapport à nous, bien qu’il soit tombé en martyr avant quelques quatorze siècles. La présence de l’Imâm al-Hussein(p) dans toutes les épisodes de cette histoire, son rayonnement dans toutes les ténèbres de l’histoire, continuent de s’imposer sur toute raison qui raisonne, sur tout cœur qui aime et sur l’action qui s’élance, qui relève le défi et qui confronte le défi.
Nous sentons que l’Imâm al-Hussein(p) est présent parmi nous, car il était le révolté de l’Islam, son Imâm et son martyr. Il est vrai qu’il est tombé en martyr à Karbalâ et qu’il y a été enterré avec la pure élite que constituaient les membres de sa famille et ses compagnons. Pourtant, il était le martyr de toute la Nation et de tout l’Islam. Karbalâ’ ne l’a pas réduit à sa seule géographie, mais il a englobé le monde entier à travers l’universalité de l’Islam, cet Islam que l’Imâm al-Hussein(p) voulait réformer en réformant la Nation de son Grand-père (p).
Il voulait lutter contre l’ignorance qui gisait dans les cerveaux des gens. Comme son Grand-père(p), il souffrait en voyant la haine nourrie par eux et la déviance qui dirigeait leur vie.
Comme son Grand-père(p), il portait le Message et disait : « Seigneur ! Dirige mon peuple sur le droit chemin car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Comme son Grand-père qui souffrait pour ceux qui n’ont pas été ouverts à l’Islam, il souffrait pour ceux qui soutenaient Yazîd et Ibn Ziyâd et qui gagneront l’Enfer à cause de ce soutien.
Il a dit : « Je ne me suis pas soulevé de gaîté de cœur ni par arrogance. Je me suis soulevé pour réformer la Nation de mon grand-père, le Messager de Dieu. Celui qui m’accepte ne fait qu’accepter le vrai. Et c’est à Dieu que revient la rétribution pour le vrai ». Comme les prophètes, al-Hussein(p) a donc appelé à la réforme et il voulait ordonner le convenable et interdire le blâmable.
L’armée ennemie a demandé à al-Hussein(p) de s’incliner devant l’illégalité et de se soumettre à ceux qui ont mis la main sur le commandement des Musulmans. Il leur a donné la réponse suivante : « Non par Dieu ! Je ne me soumettrai pas à vous comme un humilié ni ne me baisserai devant vous à la manière des esclaves…on nous fait choisir entre deux choses : Entre la mort et l’humiliation. Loin de nous l’humiliation ! Dieu, Son Prophète et les croyants ne l’acceptent pas pour nous ».
Al-Hussein(p) a donc pris position pour le Message de l’Islam, pour sa dignité et sa liberté, pour tout ce que l’Islam propose dans ces domaines. Il a consacré toute sa révolution, toute son action, tous ses sacrifices et son martyre à la consolidation de l’Islam.
L’Imâm al-Hussein(p) aimait Dieu comme personne ne L’a aimé. Il était ouvert à Dieu comme personne ne Lui a été ouvert. Comme son père, il aimait Dieu et Son Messager et il était aimé de Dieu et de Son Messager. Il s’est dirigé vers Karbalâ’ pour donner à l’humanité une leçon qui est celle de celui qui porte un message et qui reste fidèle à son message jusqu’au martyre.
Cette grande commémoration avec laquelle nous vivons al-Hussein(p) en tant qu’Imâm, en tant que bien-aimé et en tant que dirigeant, continue de renouveler en nous la foi en l’Islam. Elle nous incite à le défendre et à refuser l’oppression et l’arrogance.
Nous devons faire de la commémoration de l’Imâm al-Hussein(p) une révolution dans l’action de l’homme pour la dignité et pour la défense de l’Islam et de tous les Musulmans.
Voici quelques Hadîths, racontés de l’Imam Al-Hussein (p), qui éclaircissent les objectifs de son mouvement et de sa révolution
1."Nous sommes le Parti d’Allah, lequel sera vainqueur, et nous sommes les plus proches parents du Messager (p)et les membres pieux de sa famille. Nous formons l’un des Deux-Poids, ceux-là mêmes que le Prophète (p) a placés après le Livre d’Allah".
2. "Allah est content de celui dont nous sommes contents (la famille du Prophète)... Car nous savons patienter devant l’épreuve à laquelle Il nous soumet..., et Il nous en récompense de la récompense que méritent ceux qui savent patienter."
3. "Nous sommes la famille du Prophète (p), et le lieu de fréquentation des Anges. C’est par nous qu’Allah a débuté (le Message) et c’est par nous qu’Il (l’) a parachevé. Par contre, Yazîd est un libertin qui ne cache pas son libertinage, un alcoolique et un assassin de l’âme innocente qu’Allah a interdit de tuer. Quelqu’un comme moi ne saurait donc prêter serment d’allégeance à quelqu’un comme lui."
4. L’Imam Al-Hussein, lors de l’annonce de son soulèvement contre Yazid:
"Je ne me suis pas soulevé de gaieté de cœur, ni pour une quelconque insatisfaction personnelle, ni par subversion ni injustement. Je me suis soulevé pour réformer la nation de mon grand-père, le Messager d’Allah, pour commander le bien et interdire le mal, et pour suivre les traces de mon grand-père et de mon père (p)…"
5. Rappelant aux musulmans leur devoir de s’opposer à Yazîd, l’Imam Al-Hussein (p) dit:
"O gens! Le Messager d’Allah (p) a dit: Celui qui voit un Sultan injuste qui rend légal ce qu’Allah a interdit, qui transgresse le pacte qu’il a conclu devant Allah, qui dévie la Sunna du Prophète (p), qui agresse les musulmans et commet des péchés contre eux, sans qu’il s’oppose à lui (à ce sultan) ni par une parole ni par une action, Allah lui réservera obligatoirement le même traitement qu’Il réserve à ce sultan."
Notes
[1] Majlissi, Bihar al-Anwar, t.98, p. 329, Beyrouth.
[2] Tabari, Mohammad Ibn Ali, Bicharat al-Mustafa, p. 126, Qom, Institut d’Al-Nashr al-Islami, première publication, 1420.
[3] Bihar al-Anwar, t. 45, p. 146.