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Vivons l'Imam Ali dans toute sa vie…

Par Cheik Al-Durri al-Najaf ABADI
Transmettre le Message
Dieu dit dans son Noble Livre : ((O Prophète! Fais connaître ce qui t'a été révélé par ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, tu n'auras pas fait connaître son Message et Dieu te protégera contre les hommes)) (Coran V, 67). Vers la fin de sa vie et lors de son dernier pèlerinage, le Prophète (P) a été informé par Dieu, le Très-Haut, qu’il n’allait pas tarder de mourir et ce dans ce verset qui lui a enjoint de nommer un lieutenant en la personne de ‘Ali (p) et ce choix fut déterminé par le fait que ‘Ali (p) était le Musulman parfait dont la raison était celle d’un Islam purifié de toute incrédulité ou égarement. Il avait tiré l’Islam de l’esprit même du Prophète (P) qui l’avait éduqué et lui a transmis ses bons caractères. ‘Ali (p) a été ainsi familiarisé à l’Islam dès l’âge de deux ans : Sa face a été honorée, à la différence des autres, par le fait qu’il ne s’est jamais prosterné devant les idoles.

Abnégation et fidélité à l’Islam
Il s’est battu pour l’Islam dans les batailles de Badr, d'Uhud, du Fossé, de Khaybar, de Hunayn où il a déployé tout son effort pour ne pas être devancé dans la voie du Jihad. Lors de la Bataille de Badr a été entendue une voix qui disait : "Il n'y a pas de brave homme en dehors de 'Ali, et il n'y a pas de sabre en dehors de dhû al-Fiqâr". Dans la bataille du Fossé (les Factions) où les Musulmans étaient assiégés par les armés des polythéistes et leurs alliés et où le fameux ‘Amr Ibn ‘Abd Widd défiait les Musulmans avec toute son arrogance, le Prophète (P) encourageait les siens à l’affronter en leur promettant le Paradis. Mais personne n’a osé le faire en dehors de ‘Ali (p) et alors le Prophète (P) a dit : « La foi toute entière fait face à la mécréance toute entière ».

- « Ton père, a dit ‘Amr, était mon ami et je n’aimerais pas te tuer ».

- « Mais tu es un ennemi de l’Islam et j’aimerais bien te tuer », a répliqué ‘Ali (p).

Néanmoins ‘Ali (p) lui a proposé de prononcer la profession de foi et, devant son refus, il lui a demandé de se retirer avec son armée, ce qu’il a également refusé en disant :

- « Je ne veux pas que les femmes de Quraych disent que je me suis retiré à la tête de cette armée sans guerroyer ».

Alors ‘Ali (p) l’a invité au combat singulier, ce qu’il a accepté en disant :

- « Aucun Arabe avant toi n’a osé me défier », car il équivalait à mille cavaliers.

Entrant en lutte, ‘Ali (p) a mis son ennemi par terre et s’est agenouillé au dessus de sa poitrine pour l’égorger, mais ce dernier l’a insulté ou lui a craché dans la face alors que les Musulmans criaient et lui demandaient de lui trancher la tête. ‘Ali (p) a attendu un bon moment avant de le tuer et a expliqué par la suite qu’il avait attendu pour ne pas le tuer sous l’effet de la colère et qu’il l’avait fait pour Dieu une fois que sa colère fut dissipée. Le jihâd de ‘Ali (p), tout comme sa prière, était donc consacré à Dieu. A son retour du combat, le Messager de Dieu (P) l’a reçu en disant : « Le coup de ‘Ali dans la bataille du Fossé équivaut aux actions pieuses des hommes et des djinns ».

Ces paroles n’expriment pas une attitude affective de la part du Prophète (P). Elles sont véridiques dans la mesure où la victoire des polythéistes pourrait venir à bout de l’Islam. Dans la bataille de Khaybar, le Prophète (P) a envoyé l’un de ses Compagnons à la tête de son armée contre Marhab, le terrifiant chef juif qui défiait les Musulmans. Mais à son retour, ce Compagnon échangeait avec ses soldats des accusations de lâcheté. Et il en fut de même le lendemain avec un second Compagnon. Alors, le Prophète (P) a dit : « Demain je donnerai l’étendard à un homme qui aime Dieu et son Messager et qui est aimé par Dieu et son Messager, un homme qui attaque sans jamais s’enfuir ». En effet, cet homme était ‘Ali (p) qui a affronté Marhab et finit par lui asséner un coup qui l’a coupé en deux, ce qui a obligé l’armée juive à s’enfuir et à se cacher derrière les murailles de leurs citadelle. ‘Ali a arraché la porte de la citadelle et l’a utilisée comme pont sur lequel les Musulmans ont pu accéder à l’intérieur de la citadelle. ‘Ali (p) disait par la suite : « Par Dieu ! Je n’ai pas arraché la porte de Khaybar de ma propre force mais de la force de Dieu ». A Hunayn aussi, comme dans toutes les Batailles qui ont consacré la victoire, c’était ‘Ali (p) qui s’est illustré comme le héros de l’Islam.

Savant et combattant
‘Ali (p) était le savant de l’Islam. Le Prophète (P) n’a-t-il pas dis : « Je suis la cité de la science et ‘Ali en est la porte ? ». Et ‘Ali (p) n’a-t-il pas dit : « Le Messager de Dieu m’a ouvert mille portes dans la science. Chaque porte s’ouvrait sur mille autres ». Il était ascète et tellement pauvre qu’il s’est réduit à vendre sa cuirasse pour payer la dot de Fلtima (p).

Loin de toute attitude affective, aucun Musulman ne présentait des qualités semblables à celles de ‘Ali (p) sur les plans de la connaissance, du jihad et de la fidélité à l’Islam. Cela ne veut pas dire que les autres Musulmans n’avaient de mérites. Dieu a loué les Emigrants et les Ansars, mais aucun parmi eux n’avait cumulé à lui seul des mérites semblables à celles de ‘Ali (p). Le Prophète (P) n’a pas choisi ‘Ali (p) pour des raisons personnelles et tout le monde était au courant des Hadiths prophétiques qui disaient : « 'Ali est avec la vérité et la vérité est avec 'Ali. Seigneur! Fais que la vérité soit avec 'Ali là où il se dirige! » Et « Tu es pour moi ce qu’était Aaron pour Moïse, mais il n’y a pas de prophète après moi ». Ce sont donc les mérites de ‘Ali (p) qui sont à l’origine du choix divin qui l’a fixé comme héritier et calife du Prophète (P) afin d’assurer la continuité droite du Message.

Bon conseiller et pacifique
Le verset mentionné a été révélé pendant que les Musulmans étaient rassemblés sous le soleil brûlant de midi.

- « Ne suis-je pas le maître des croyants plus qu'ils ne le sont eux-mêmes?", a dit le Prophète (P) aux Musulmans.

- « Mais si, ô Messager de Dieu », ont-ils répondu.

Alors le Messager (P) a dit : « Celui qui me considère comme son maître doit considérer 'Ali comme son maître. Seigneur! Sois l'ami de ses amis, sois l'ennemi de ses ennemis, assiste ceux qui l'assistent, abandonne ceux qui l'abandonnent et fais que la vérité soit avec lui là où il se dirige ».

Les Musulmans se sont alors mis à lui prêter serment d’allégeance.

Le temps a continué son cours et le Messager de Dieu (P) quitte ce monde. ‘Ali (p) était occupé à préparer la dépouille du Prophète (P) lorsque les choses ont pris un tournant qui n’était pas dans le sens du droit chemin. La Maison de ‘Ali (p) a été prise d’assaut et menacée d’être brûlée si ‘Ali (p) ne prête pas serment. ‘Ali (p) n’a pas pensé à l’injustice commise contre lui en le frustrant de son droit au califat ni à celle commise contre Fلtima en lui extirpant ses droits à Fadak. Il a pensé à l’Islam et aux Musulmans en constatant les évolutions qui ont conduit à l’apostasie : Il a pris une attitude positive et s’est mis à aider ceux qui l’avaient devancé. Il a montré qu’il n’était pas rancunier envers ceux qui l’avaient exclu. Il a dit à ce propos : « J’ai été frappé en voyant les gens accourir à Abû Bakr pour lui prêter serment d’allégeance. Je me suis donc abstenu de le faire jusqu’au moment où j’ai vu les apostats renoncer à l’Islam et chercher à étouffer la religion de Muhammad (P). J’ai craint au cas où je n’assiste pas l’Islam et les Musulmans d’y voir une faille ou une fissure qui constituerait pour moi une catastrophe plus grande que celle qui s’abattrait sur moi en n’obtenant pas le califat qui n’est autre que plaisir pour un nombre réduit de jours qui finissent par se dissiper comme le mirage ou les nuages. Alors je me suis mis en action jusqu’à l’établissement de la vérité et la chute de l’erreur… ». Il a dit aussi : « Je me soumettrai tant que les affaires des Musulmans seront respectées et tant que je serai le seul à être traité injustement ».

‘Ali (p) était entièrement consacré à Dieu. On dit que le verset ((Il en est un parmi les hommes qui s’est vendu lui-même pour plaire à Dieu. Dieu est bon envers Ses serviteurs)) (Coran II, 207) a été révélé au sujet de ‘Ali (p) pendant la nuit de l’Emigration lorsqu’il était couché dans le lit du Prophète (P). Il disait à certains parmi ceux qui l’accompagnaient : « Vous et moi ne cherchons pas la même chose : Je vous veux pour Dieu et vous me voulez pour vous-mêmes ». Il demandait aux gens de lui demander des comptes et de le critiquer alors qu’il était au dessus de toute critique. Depuis sa naissance à l’intérieur de la Ka’ba et jusqu’au moment de son assassinat par la main de Ibn Muljam, il a été entièrement consacré à Dieu. Il a couronné sa vie en disant sous les coups de la mort : « Au nom de Dieu, par Dieu et dans la religion du Messager de Dieu ! J’ai réussi, par le Seigneur de la Ka’ba ! ».

Le pionnier de l’unité islamique
‘Ali (p) était le pionnier de l’unité islamique. Il n’a pas cédé son droit à l’imâmat car ce droit lui venait de Dieu et de son Messager (P), mais il a ajourné cette revendication pour ne pas nuire à l’Islam. Il servait l’unité des Musulmans et leurs intérêts. Il ne voulait pas, même aux moments des luttes les plus ardentes, qu’ils s’insultent et se maudissent mutuellement. Il a dit à ses compagnons pendant qu’ils se rendaient à Siffîn : « Je déteste que vous les insultiez. Il vaut mieux et il est plus convaincant de parler de leurs mauvaises actions ou de dire : ‘Seigneur ! Epargne notre sang et le leur, fais que nous nous réconcilions et dirige-les pour les faire sortir de leur égarement… ».

A l’heure actuelle où les Musulmans s’entretuent mutuellement et s’excommunient, nous devons avoir ‘Ali comme modèle et dire à ceux qui trouvent licite, comme en Iraq, le fait de tuer les Musulmans qui s’engagent dans la voie de ‘Ali et des Membres de sa Famille (P), que l’Islam a besoin de toutes les potentialités des Musulmans. Les Musulmans doivent dialoguer car l’Islam tout entier fait face à la mécréance toute entière et à l’arrogance toute entière. Nous devons connaître ‘Ali (p) et le vivre dans toute sa voie, dans tout son courage et dans tout son dévouement. Nous devons répéter avec le poète chrétien Paulos Salamé :

« Ciel ! Sois-en le témoin ;

Terre ! Calme-toi et sois humble,

Car je viens d’évoquer ‘Ali… ».

Nous invoquons Dieu à l’occasion de l’anniversaire du Ghadîr de nous raffermir sur la voie de l’Islam et nous disons : Gloire à Dieu qui a fait que nous soyons parmi ceux qui tiennent à l’Autorité de ‘Ali (p) ! Gloire à Dieu qui a rendu la religion parfaite et qui a parachevé sa grâce ((Aujourd’hui, J’ai rendu votre religion parfaite ; J’ai parachevé Ma grâce sur vous ; J’agrée l’Islam comme étant votre religion)) (Coran V, 3).

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