« Et avertis ton clan le plus proche. » (Al-Chu’arâ, 26 : 214)
C’était aux premiers temps de l’Islam à la quatrième année de sa mission. Lorsque le Prophète reçut cet Ordre de Dieu d’avertir ses proches parents, il invita les enfants de Abdoul Mouttalib à un entretien dans ce but. Une première rencontre eut lieu.
Le Prophète (SAW) demanda à l’Imam Ali (S) de préparer le repas pour une quarantaine de personnes avec seulement deux kilogrammes et demi, soit un sâ’a, de farine de blé et un gigot de viande. L’Imam Ali (S) s’exécuta et non seulement tout le monde mangea à sa faim mais la nourriture resta. Ce miracle fit dire à Abou Lahab que le Prophète (SAW) les avait ensorcelés. Suite à cette déclaration les hôtes du Prophète quittèrent les lieux sans avoir attendu l’objet de la réunion.
Une deuxième rencontre fut alors convoquée par le Prophète (SAW) dans les mêmes conditions d’organisation et avec le même miracle. Cette fois-ci on l’écouta.
Le Prophète (SAW) dit ceci :
« Ô fils de Abdul Muttalib, je jure par Dieu que je ne connais pas un jeune dans le monde arabe qui a amené quelque chose de meilleur que ce que je vous ai amené car je vous ai amené le meilleur qui soit dans ce monde et dans l’Au-delà. Dieu m’a ordonné de vous appeler à Cela.
Dieu n’a jamais envoyé de Prophète sans qu’Il ait désigné son successeur parmi ses propres parents. Qui va m’assister dorénavant dans ma noble tâche et être ainsi mon frère, mon héritier et mon successeur ? Il sera pour moi ce que fut Harun pour Moïse. »
Devant le mutisme teinté d’incrédulité et de railleries de l’assistance, le jeune Ali (S) se leva aussitôt et se porta volontaire avec véhémence pour une telle mission. Cependant, afin de laisser la possibilité à d’autres candidats de se proposer, ce ne fut qu’au troisième appel que le Prophète accepta l’unique proposition venant de Ali (S).
Le Prophète l’entoura de ses bras et portant haut son bras, dit :
« Voilà mon frère, mon lieutenant, mon successeur, mon Khalife sur vous. Ecoutez-le tous et obéissez-lui. »
La réunion terminée, l’assemblée se disloqua. Certains, se moquant de Abu Talib, lui faisaient remarquer qu’on venait de lui ordonner ainsi d’obéir à son fils. Cette histoire a été ainsi racontée par plusieurs sources parmi lesquelles on peut citer :
L’Imam Ahmad dans ses Musnad tome I page 111.
Ibnul Athir dans Al Kâmil page 24
Souyoûti dans Jamoul Jawami tome VI pages 392, 396, 397.
Al Muarîkh (l’historien) Jorgy Zeïdan dans Tarikhou Tamadoûnoul Islami tome I page 31.
L’érudit Mohammed Hassanil Haïkal dans Hayyat Mohammed page 104, 1ère édition.
Le savant Al Kanji Ashaf-’i dans Fil Kifâya page 89.
Tabari dans ses Fi Tawârikh.
Ibn Abil Hadid dans Charhou Nahj tome III page 255.