Je suis sur le point d'être rappelé [par Allah] et de répondre [à ce rappel]. Je vous laisse les Thaqalayn [les deux poids] : le Livre d'Allah et ma Famille, les Gens de ma maison. Celui Qui est Doux [Allah] m'a informé qu'ils ne se sépareront pas jusqu'à ce qu'ils reviennent vers moi près du bassin [jusqu'au jour du jugement]. Regardez donc bien comment vous les traiterez après moi. » Le Prophète (saw)
En examinant les hadiths du Prophète concernant Ahl-ul-Bayt, nous pourrons peut-être percevoir la profondeur et le but de cette volonté Divine et Prophétique visant à fonder cette maison bénie, à la rendre aimée et vénérée, afin que la Umma y voie un phare dans les moments difficiles et un axe de réunification lors des dissensions. C’est du moins ce que nous suggèrent les nombreux récits et hadiths concernant ce sujet.
Le Prophète a fait sienne la descendance de 'Ali et de Fatima, en disant qu'elle constitue sa propre descendance et sa propre progéniture, comme cela est indiqué dans ce verset coranique que nous avons déjà cité:
«Si quelqu'un te contredit après ce que tu as reçu en fait de science, dit : Venez ! Appelons nos fils et vos fils, nos femmes et vos femmes, nous-mêmes et vous-mêmes..."» (Sourate Al 'Imrân (3) : V. 61)
D'après les exégètes du saint Coran et les biographes, ceux qui sont désignés par le terme "nos fils" dans ce verset, sont al Hassan et al Hussayn.
Le Prophète a confirmé à l'intention de la umma, à plusieurs reprises, cette vérité. Ainsi, il a dit : «Allah a placé la descendance de tout Prophètes dans sa progéniture, mais il a placé ma descendance dans la progéniture de celui-ci [de l'Imam `Alî]
Le Prophète avait l'habitude de couver al Hassan et al Hussayn, en disant : «Tout fils appartient à son père, car ils [les fils] prennent parti pour leur père ; excepté les fils de Fâtima : car c'est moi qui suis leur père et leur parti pris.» (Rapporté par Ahmad ibn Hanbal dans "al-manâqib"المناقب) )
Tout laisse à penser que si le Prophète saisissait toute occasion pour mettre en évidence la position particulière d’Ahl-ul-Bayt, c'est pour que la umma s'y réfère, suit leur voie et s'attache à eux.
Selon plusieurs hadith attribués au Prophète, le salut de la umma ce sont les ahl-ul-bayt, et le Messager d'Allah les associait au Livre d'Allah et rendait leur rôle doctrinal et missionnaire dans la communauté musulmane inhérent au saint coran, inséparable de lui, et ce afin qu'elle fasse appel à eux pour bien comprendre la parole d'Allah et pour déduire les significations et les statuts qu'elle renferme.
Les recueils de hadith et les biographies font tous mention du célèbre hadith dénommé "hadith al-Thaqalayn", que les musulmans de tous dogmes politiques et jurisprudentiels ont rapporté, ainsi que d'autres hadith concernant ce sujet. Nous les mentionnons ci-après, en précisant aussi quelques-unes de leurs références (sanad) tels qu'ils ont été transmis par les rapporteurs de hadith et les historiens.
Hadith al-Thaqalayn
«Je suis sur le point d'être rappelé [par Allah] et de répondre [à ce rappel]. Je vous laisse les Thaqalayn [les deux poids] : le Livre d'Allah et ma Famille, les Gens de ma maison. Celui Qui est Doux [Allah] m'a informé qu'ils ne se sépareront pas jusqu'à ce qu'ils reviennent auprès de moi près du bassin [jusqu'au jour du jugement]. Regardez donc bien comment vous les traiterez après moi.»
Selon al-Shibrâwî al-Shâfi'î, dans son livre "al-athâf bi-hub al-achrâf» : «Muslim, al-Tirmidhî... et al-Hâkim... ont rapporté ce témoignage de Zayd ibn al-Arqam : "un jour, le messager d'Allah a prononcé un discours au milieu de nous. Après avoir loué et remercié Allah, il a dit : "ô gens ! Je suis un être humain. Bientôt, un messager de mon seigneur viendra, et je répondrai. Je vous laisse les [deux] Thaqalayn : le premier est le Livre d'Allah, dans lequel il y a la bonne orientation et la lumière. Prenez donc le Livre d'Allah et attachez-vous y fermement !" et il ajouta : "et les gens de ma maison. Je vous rappelle Allah par les gens de ma maison !"
Toujours selon al-Shibrâwî :
«Et selon une autre version "Je vous laisse deux choses : si vous les suivez, vous ne serez jamais égarés. Ce sont le Livre d'Allah et Les Gens de ma Maison [selon un autre récit : "Ils ne se sépareront pas jusqu'à ce qu'ils viennent vers moi près du bassin. Regardez donc bien comment vous les traiterez après moi"]."»
Al-Shibrâwî a écrit également :
«Ibn Hajar a dit, dans "As-Sawâ'iq Al Muhriqaالصواعق المحرقة " : " Le Prophète a dénommé "Thaqalayn"(Deux poids) le Coran et sa famille, car le "Thaqal"(Un poids) est toute chose de première importance et envers laquelle on a beaucoup de gratitude. Or, ces deux-là le sont aussi, car chacun d'eux est le "métal" [la substance même, l'essence] des sciences religieuses et des secrets rationnels légaux. C’est pourquoi il a incité à suivre leur exemple. On dit aussi qu'ils ont été appelés "Al-Thaqalayn" à cause de l'obligation de respecter leurs droits et puis, celui des deux sur lequel l'accent a été mis représente ceux qui connaissent le Livre d'Allah et qui sont très attachés à la sunna de son Messager, car ce sont eux qui ne se sépareront jamais du livre jusqu'au bassin »
Al-'Allâmah al Chaykh Muhammad Jawâd al-Balâghî a écrit, dans son exégèse intitulée : «Alâ' Al-Rahmân Fî Tafsîr Al-Qur'ân آلاء الرحمن في تفسير القرآن ":
«... ainsi que ce hadith Al-Thaqalayn, qui est un hadith concordant et absolument sain, rapporté par nos frères de rites sunnites dans leurs recueils en attribuant sa source aux compagnons qui l'avaient entendu de la bouche de Prophète : "je vous laisse les Thaqalayns, ou les Khalifatayn [les deux successeurs] : le Livre d'Allah et ma Famille, les Gens de ma Maison. Tant que vous vous y attacherez, vous ne serez jamais égarés. Car ils ne se sépareront pas jusqu'à ce qu'ils viennent vers moi auprès du bassin."»
Voici les noms des compagnons qui entendirent ce Hadith de la bouche du messager d'Allah :
1- L’Imam 'Ali, amîr al-Mu'minîn.
2- 'Abdullah ibn 'Abbâs.
3- Abû Dhar Al-Ghifârî.
4- Djâbir Al-Ansârî.
5- Abdullah ibn Umar.
6- Hudhayfah ibn Usayd.
7- Zayd ibn Al-Arqam.
8- Abdul Rahman ibn Awf.
9- Dhomayrah Al-Aslamî.
10- Asim ibn Laylî.
11- Abû Râfi'.
12- Abû Hurayrah.
13- Abdullah ibn Hantab.
14- Zayd ibn Tâbit.
15- Om Salma, la Mère des croyants.
16- Om Hânî [la sœur d'Amîr al-Mu'minîn Ali].
17- Khozaymah ibn Thâbit.
18- Sahl ibn Sa'd.
19- Adî ibn Hâtam.
20- Uqbah ibn Amer.
21- Abû Ayyûb Al-Ansârî.
22- Abû Sa'îd Al-Khudrî.
23- Abû Charîh Al-Khizâ'î.
24- Abû Qodâmah Al-Ansârî.
25- Abû Laylâ.
26- Abû Haytham ibn Al-Tayhân.
Chacun des dix derniers personnages mentionnés ci-dessus (à partir du n° 17) a, individuellement et comme les précédents, rapporté ce hadith, avant de se réunir sur la grand-place de Kuffa, avec sept personnes de Qoraïch, pour témoigner ensemble qu'ils avaient tous entendu ce hadith de la bouche du Prophète ; ce qui porte donc à trente-trois (vingt-six plus sept) le nombre de personnes ayant déclaré avoir entendu prononcer ce hadith.
Ce hadith est également mentionné par Abû No'aym Al-Asfahânî, dans "Manqabat Al-Mutah-harîn منقبة المطهرين ", d'après la chaîne de Jubayr ibn Mat'am et celle d'al-Barâ' ibn 'Azib. Il est aussi relaté par Muwaffaq ibn Ahmad (le plus célèbre tribun de khawârizm, citant 'Amr ibn al-'Aç. il est rare qu'un Musnad (Livre contient des hadiths authentiques) ) ou un jâmi' (Livre de hadiths) ou un livre d'hagiographie sunnite ne mentionne pas ce hadith, et ce depuis qu'il a été transmis de la mémoire des mémorisateurs aux Suhûf (journaux) des traditionnistes, dans lesquels il est rapporté d'un compagnon ou plus, et parfois de plus de vingt compagnons, soit brièvement -comme dans "al-C,awâ'iq الصواعق ", ou accompagné des chaînes détaillées de transmetteurs, comme dans les oeuvres d'al-sakhâwî, d'al-C,iyûtî, d'al-Samhûdî et de bien d'autres.
Toujours selon al-Balâghî :
«les Imâmites [les chi'ites] l'ont aussi relaté dans leurs livres, en mentionnant leurs chaînes de transmetteurs concordantes, remontant à Al-Bâqir (5ème Imam) Al-Ridhâ (8ème Imam), Al-Kâdhim (7ème Imam) et Al-Sâdiq (6ème Imam d’ Ahl-ul-Bayt (as), qui citaient leurs pères citant le Messager d'Allah, ainsi que d'autres chaînes remontant à Amîr al-mu'minîn [L’Imam 'Alî ibn Abî Tâlib], 'Omar, Ubay ibn Jâbir, Abû sa'îd, Zayd ibn Al-Arqam, Zayd ibn Thâbit, Hudhayfa ibn 'Usayd, Abû Hurayrah et bien d'autres, citant le Messager d'Allah.
D'après al-'Allâmah Al-Fairûzabâdî, le hadith de Thaqalayn a été relaté par : Muslim dans son "Sahîh صحيح مسلم ", Ahmad ibn Hanbal dans son "Sahîh صحيح" (tome iv, p. 366), Al-Bayhaqî dans ses "Sunan سنن البيهقي " (tome ii, p. 148 et tome vii, p.30) Al-Darâmî dans ses "Sunan سنن" (tome ii, p. 45 et tome vii p. 102), Al-Tahâwî dans "Muchkil al-Athâr مشكل الأخبار " (tome iv, p. 368), al-Tirmidhî dans son "Sahîh صحيح الترمذي" (tome ii, p. 308),
Ibn Al-Athîr Al-Jazarî dans "Assad Al-Ghâbah أسد الغابة " (tome i, p. 12), al-Suyûtî dans "Al-Dur Al-Manthûr الدر المنثور " en marge du exégèse (tafsîr) du verset d'al-mawaddah آية المودّة (Sourate Al-Chûrâ « 42 »/V. 23). Il est également relaté dans "Mustadrak al-Sahîhayn مستدرك الصحيحين" (tome i, p. 109), l'a relaté également Al-Nisâ'î dans ses "Khasâ'is الخصائص " (p. 21), et dans"Mustadrak al-Sahîhayn مستدرك الصحيحين" (tome i, p. 148), ainsi que dans "Musnad Ahmad ibn Hanbal مُسند أحمد بن حنبل" (tome i, p. 17) où il est rapporté du Prophète par abû sa'îd al-khudrî :
« Je suis sur le point d'être rappelé et de répondre [à ce rappel] ; je vous laisse les Thaqalayn : le livre d'Allah - il est puissant et glorifié - et ma famille. Le livre d'Allah, une corde tendue du ciel à la terre, et ma famille, les gens de ma maison. Celui Qui est Doux m'a informé qu'ils ne se sépareront pas jusqu'à ce qu'ils reviennent vers Moi auprès du Bassin. Regardez donc bien comment vous vous comporterez avec eux après moi. »
Ce hadith est relaté aussi par Ahmad ibn Hanbal dans son "Musnad مُسند أحمد بن حنبل" (tome iv, p. 371 et tome v, p. 181), Abû No'aym dans "Hulyat Al-Awliyâ' حلية الأولياء" (tome i, p. 355), et "Kanz al-'ummâl كنز العمّال" (tome i, p. 96), Al-Haythamî dans son "Majma'المجمع " (tome ix, p. 64 et tome ix, p. 163) et dans "al-Sawâ'iq Al-Muhriqah الصواعق المحرقة " d'Ibn Hajar (p. 75).
Il y a donc concordance des sources concernant aussi bien la signification que les termes de ce hadith qui associe les Ahl-ul-Bayt au Livre d'Allah. Cela constitue, également, une preuve incontestable pour les musulmans de l'obligation de considérer les Ahl-ul-Bayt comme leur référence après le Saint Coran, et comme les gardiens du Livre d'Allah, jusqu'au Jour du jugement.
Hadith As-Safînah (L'arche)
«Le Prophète a dit: "Les Gens de ma Maison sont comme l'arche de Nûh [Noé]. Celui qui y monta fut sauvé, et celui qui le manqua fut jeté dans le feu."
Si le hadith al-Thaqalayn place Ahl-ul-Bayt aux côtés du Saint Coran, en raison de leur charge de le protéger, de l'expliquer et d'éclairer ses équivoques, ses secrets et son contenu, le hadith al-Safînah indique à la ummah qu'ils sont, après le Prophète, le Bateau de sa délivrance et la source de son salut. par conséquent, ne pas monter à bord de ce Bateau conduirait les retardataires et les manquants au naufrage et au dépérissement; manquer de les suivre (les Ahl-ul-Bayt) équivaut à manquer le Bateau de sauvetage conduisant aux rivages de la guidance et du salut.
Selon Râfi', le serviteur d'Abû Dhar, cité par al-Shibrâwî al-Shâfi'î :
«Un jour, abû Dhar est monté sur le seuil de la Ka’ba et a tenu l'anneau de la porte, en s'écriant: "ô gens ! Celui qui me reconnaît, tant mieux, et celui qui ignore qui je suis, qu'il sache que je suis Abû Dhar ! J’ai entendu le Messager d'Allah dire: "Les Gens de ma Maison sont comme l'arche de Nûh [Noé]. Celui qui y monta fut sauvé, et celui qui le manqua fut jeté dans le feu." J'ai également entendu le Messager d'Allah dire: "considérez que les Ahl-ul-Bayt sont par rapport à vous ce que la tête est au corps, et ce que les yeux sont à la tête, car le corps ne peut trouver le bon chemin que grâce à la tête, et la tête ne peut trouver son chemin que grâce aux yeux."»
Selon Abû No'aym, citant Sa'îd ibn Jubayr, citant ibn 'Abbâs, le Messager d'Allah a dit: «Les gens de ma maison sont auprès de vous comme l'arche de Nûh : Celui qui est monté a été sauvé, et celui qui l'a manqué s'est noyé.»
Toujours selon Abu No'aym: Ce hadith est relaté par Al-Hâkim dans "Mustadrak al-Sahîhayn مستدرك الصحيحين " (tome i, p. 343) en disant que ce hadith est sain (Sahîh) selon la condition de Muslim, et il est raconté par Al-Muttaqî dans "Kanz Al-'Ummâl كنز العمّال " (tome vi, p. 216) et par Al-Haythamî dans son "Majma' المجمع" (tome ix, p.168). Il est aussi relaté par Muhib Al-Dîn At-Tabarî dans ses "Dhakhâ'ir الذخائر" (p. 20). Il est relaté par Al-Khatîb Al-Baghdâdî dans son "Ta'rîkh تاريخ البغدادي" (tome xii, p. 19).»
Selon Abu No'aym encore, citant une chaîne remontant à Anas ibn Mâlik, qui a témoigné: «le Messager d'Allah a dit : "Moi et les gens de ma maison sommes comme l'arche de Nûh (Noé) : Celui qui y est monté a été sauvé, et celui qui l'a manqué s'est noyé."»
Abû No'aym écrit aussi, à propos de ce hadith : «Il est également relaté par Al-Suyûtî dans "Al-Dhur Al-Manthûr الدرّ المنثور ", à l'appendice de l’exégèse de cette Parole d'Allah: "nous avons dit : "Entrez dans cette cité; mangez de ses produits à satiété, partout où vous voudrez; franchissez-en la porte en vous prosternant et dites: "pardon !" nous vous pardonnerons vos péchés..."» Al Baqara (2) / 58.
Avec ce commentaire: «Selon ibn Shaybah, 'Alî ibn Abî Tâlib a dit: "nous sommes pour cette umma comme l'arche de Nûh (Noé) et comme la Porte du pardon".
Encore et toujours selon Abû No'aym, rapporteur de ce hadith:
«Il est relaté par Al-Muttaqî dans "kanz al-'ummâl كنز العمّال " (tome vi, p. 216) dans la version suivante : "Les gens de ma maison sont pour vous comme l’arche de Noé: celui qui y est monté a été sauvé, et celui qui l'a manqué a péri ; et comme la porte du pardon chez les banî isrâ'îl", et avec ce commentaire : "rapporté par Al-Tabarânî, citant Abî Dhar."»
Hadith Al-Amân Min Al-Ikhtilâf حديث الأمان من الاختلاف
«Le Prophète a dit: "les étoiles sont une assurance pour les habitants des cieux : si elles venaient à disparaître, ceux-ci disparaîtraient également. De même, les gens de ma maison sont une assurance pour les habitants de la terre : s'ils venaient à disparaître, les habitants de la terre disparaîtraient aussi."
Dans ce hadith, le Prophète explique le rôle doctrinal et politique d’Ahl-ul-Bayt. En effet, le danger le plus grave qui menace la umma est toujours la division et le désaccord dans l'opinion et la tendance politique. Le Prophète craignait pour sa umma un tel malheur. Aussi travailla-t-il en vue de son unité et de sa cohésion idéologique et politique.
Pour ce faire, il incita la umma à s'attacher aux gens de sa maison et à se référer à eux en cas de différend. C’est pour cela qu'il présentait les Ahl-ul-Bayt comme étant liés au Saint Coran, dont ils ne se sépareraient pas jusqu'au jour du jugement, et comme "l'arche de Noé" et "la Porte du pardon" et, dans le présent hadith, il les décrit comme étant le cadre rassembleur et l'axe unificateur de la umma, et indique que l'attachement à eux et la marche sur leurs traces constituent une garantie contre les dissensions et les différends.
«De même que les étoiles sont une garantie pour les habitants de la terre contre la noyade, de même les gens de ma maison sont une garantie pour eux contre les désaccords.»
Selon l'Imam 'Alî, cité par Muhib Al-Dîn Al-Tabarî:
«Le prophète a dit: "les étoiles sont une assurance pour les habitants des cieux : si elles venaient à disparaître, ceux-ci disparaîtraient également. De même, les gens de ma maison sont une assurance pour les habitants de la terre : s'ils venaient à disparaître, les habitants de la terre disparaîtraient aussi."»
Al-Tabarânî note que ce hadith a été rapporté par Ahmad ibn Hanbal dans "Al-Manâqib المناقب".
Hadith Al-Kisâ'
C'est le hadith que le messager d'Allah a prononcé à propos de 'Alî, Fâtima, Al Hassan et Al Husayn lors de la descente du Verset de la Purification. Nous avons déjà parlé de ce sujet, des opinions de certains exégètes, et de quelques récits relatifs à ces êtres purifiés, dans le chapitre précédent " Ahl-ul-Bayt dans le Saint Coran". nous reviendrons ici sur cette question pour citer d'autres récits, qui nous permettront de mieux saisir la portée de ce hadith, et le but recherché par le Prophète lorsqu'il a mis en évidence de la sorte les membres des ahl-ul-bayt.
Les "voies" et les "chaînes de transmetteurs" de ce hadith sont nombreuses, et se trouvent dans de nombreux livres de hadith et d’exégèse. Nous en citerons ci-après deux, mentionnées par ibn al-Sabbâgh al-Mâlikî, et remontant à Om salama.
en ce qui concerne le récit rapporté d'Om Salama, l'épouse du Prophète, l'imam Ahmad ibn Hanbal cite d'elle ce témoignage :
«Un jour, alors que le Messager d'Allah était dans ma maison, le serviteur a annoncé que 'Alî et Fâtima étaient à la porte. Le Prophète m'a dit :
"Lève-toi ! Ecarte-toi des gens de ma maison !" Je me suis levée et écartée vers un coin de la maison, tout proche. 'Alî et Fâtima étaient accompagnés d'Al Hassan et d'Al Hussein «Le Prophète a dit : Qui étaient alors de petits garçons. Il a pris Al Hassan et Al Hussein, les a mis dans son giron, et les a embrassés. Il a étreint 'Alî d'une main, Fâtima de l'autre, et les a couverts d'un voile noir, en disant : "ô Allah, avec Toi, et non pas en enfer, moi et les gens de ma maison !" Om Salama dit alors : "et moi, ô messager d'Allah ?" il répondit : "et toi aussi [non plus]!"».
Et selon Al-Wâjidî, dans son livre "Asbâb Al-Nuzûl أسباب النزول", citant une chaîne de transmetteurs qui remonte à Om Salama :
«Le Prophète était un jour chez elle [chez Om Salama]. Fatima est venue, avec une marmite contenant du riz cuit avec de l'huile. Lorsqu’elle est venue vers lui, il lui a dit : "Appelle ton mari et les deux enfants !" 'Ali, Al Hassan et Al Hussein sont entrés et se sont assis et ils ont commencé à manger, alors que le Prophète était assis sur un banc en pierre, avec sous lui un voile Khaybarite [de Khaybar] (...) le Prophète a enlevé le voile et les en a couverts et il a dit : "ô Allah ! Ce sont les gens de ma maison et mes proches. Eloigne donc d'eux la souillure et purifie-les totalement."» Om Salma ajoute : «J'ai fait pénétrer ma tête [sous le voile] et j'ai dit : "Et moi avec vous, ô Messager d'Allah ?" le Messager d'Allah a répondu : "Tu es sur le bon chemin" alors, Allah a révélé : "ô vous, les gens de la maison ! Allah veut seulement éloigner de vous la souillure, et vous purifier totalement."» Al Ahzab (33) / 33.
Hadith Al-Mawaddah
Selon Al chaykh Al Shibrâwî al-Shâfi'î: «L'imam Ahmad, Al-Tabarânî et Al-Hakim ont rapporté d'ibn 'Abbâs ce témoignage : "lorsque ce verset : "dis : "je ne vous demande aucun salaire pour cela, si ce n'est votre amour envers les proches"» (Sourate Ach--Choura (42) : V. 23) a été révélé, on a demandé :
"ô messager d'Allah ! Qui sont tes proches envers qui l'amour nous est obligatoire ?"
Le Messager d'Allah répondit: « 'Ali, Fatima et leurs deux enfants.»
Selon Al-Bazzâr et At-Tabarânî, un jour Al Hassan ibn 'Ali dit, dans un discours:
«Ceux qui me connaissent n'ont pas besoin que je me présente. Mais pour ceux qui ne me connaissent pas [je leur dis que] je suis Al Hassan ibn Muhammad, je suis le fils de l'Annonciateur de bonnes nouvelles ! Je suis le fils de l'Avertisseur ! Je suis le fils d’Ahl-ul-Bayt envers qui l'amour a été rendu obligatoire par Allah à tout musulman, et à propos desquels il a révélé le verset : "dis: "Je ne vous demande aucun salaire pour cela, si ce n'est votre amour envers les proches." a celui qui accomplit une belle action, nous répondrons par quelque chose de plus beau encore." L'accomplissement de belles actions, c'est l'amour envers nous, les Ahl-ul-Bayt."»
Selon l'Imam Abû-l-Hassan Al-Baghwî, dans son ''Tafsîr تفسير البغـوي'' et citant ibn 'Abbâs: «Lorsque cette parole d'Allah: "dis : "Je ne vous demande aucun salaire pour cela si ce n'est votre amour envers les proches" a été révélée, on a demandé au Prophète: "ô Messager d'Allah! Qui sont ceux qu'Allah nous a ordonnés d’aimer ?"
Le Prophète répondit: "'Ali, Fatima et leurs deux fils."»
Selon Al-Sady, citant Abû Mâlik ibn 'Abbâs, expliquant le sens cette parole d'Allah: "A celui qui accomplit une belle action, nous répondrons par quelque chose de plus beau encore" (Sourate Al Qasas (28) : V. 84) a dit: «C'est [une belle action] l'amour envers les Aly Muhammad آل محمّد [la famille du Prophète]»
Quelques-uns des autres hadiths concernant les Ahl-ul-Bayt
Ils sont nombreux les hadith relatifs à l'affection et à l'amour dus aux Ahl-ul-Bayt, à l'obligation de leur obéir et de s'attacher à eux. Nous n'avons choisi ici qu'une partie de ceux qui figurent à une place de choix dans les recueils de hadith.
Nous citerons ci-après quelques autres hadiths relatifs à ce sujet, afin d'enrichir la connaissance du lecteur à propos des Ahl-ul-Bayt, de renforcer sa conviction quant à la nécessité de consolider son attachement envers eux, d'exalter son désir de suivre leurs traces, ce qui lui permettra d'avoir davantage de certitude de marcher sur le bon chemin.
1) Selon Al-Tabarânî, dans "Al-Awsat الأوسط", ibn Hajar a dit: «La dernière chose que le Prophète a dite est ceci : "Trouvez, dans les gens de ma famille, ma succession."»
2) Selon Jâbir ibn 'Abdullâh, cité par Al-Tabarânî, dans "al-awsat الأوسط":
«J'ai entendu le Messager d'Allah dire, dans un discours : "Celui qui nous déteste, nous Ahl-ul-Bayt, Allah le traitera en juif le jour du jugement."»
3) Selon Zayd ibn Al-Arqam, cité par Muslim, Al-Tirmidhî et Al-Nisâ'î, le Prophète a dit : «Je vous rappelle Allah par les gens de ma famille.»
4) Selon l'Imam 'Alî, cité par Al-Khatîb dans son "Ta'rîkh تاريخ الخطيب ", le Prophète a dit : «Mon intercession en faveur de ma Umma dépend de l'amour [qu'elle éprouve] envers les gens de ma maison.»
5) - Comme on peut le constater, chaque fois que le Prophète évoquait les Ahl-ul-Bayt, il nous permettait d'apprendre une nouvelle qualité de leur vertu. Le hadith suivant du Prophète est, à cet égard, très significatif et révélateur de la position incomparable et inégalable des Ahl-ul-Bayt : «Personne ne peut se mesurer à nous, Ahl-ul-Bayt.»
6) - Dans un autre hadith, le Prophète ne se contente pas de recommander à ses contemporains de prendre conscience de la position élevée des Ahl-ul-Bayt de la première génération, mais il appelle ses adeptes à s'attacher aux générations suivantes des gens de sa famille : «Nous sommes les gens d'une famille [maison] pour lesquels Allah a préféré l'autre monde à ce bas monde. Les gens de ma famille connaîtront après moi... des difficultés et le bannissement, jusqu'au jour où des gens viendront de là-bas [en pointant le doigt vers l'orient] portant des drapeaux noirs. Ils réclameront le bon droit, mais on le leur refusera. Ils se battront alors, et triompheront. On leur offrira ce qu'ils auront voulu, mais ils le refuseront et ce, jusqu'à ce qu'ils la [la direction du soulèvement] confient à un homme des gens de ma Famille, lequel la [la terre] remplira de justice, comme elle aura été remplie d'injustice. Que ceux qui auront connaissance de leur soulèvement les rejoignent, même s'ils devaient se traîner sur la neige.»