S’il est un hadith du Sceau des Prophètes et Messagers divins, Dieu le bénisse lui et les siens, qui soit moutawâtir (c’est-à-dire transmis par des chaînes multiples et ininterrompues de transmetteurs dignes de foi) aussi bien dans les sources sunnites que dans les sources shiites,
c’est bien le hadith des « deux trésors » (ou « choses de poids », ath-thiqlayn).
Ainsi, Tirmidhî rapporte (Sonan, vol.5, p.662, had.3786), d’après Djâbir Ibn ’Abd Allâh :
رأيت رسول الله صلى الله عليه وسلم في حجته يوم عرفة وهو على ناقته القصواء يخطب فسمعته يقول يا أيها الناس إني قد تركت فيكم ما إن أخذتم به لن تضلوا كتاب الله وعترتي أهل بيتي قال وفي الباب عن أبي ذر وأبي سعيد وزيد بن أرقم وحذيفة بن أسيد
Traduction : « J’ai vu le Messager de Dieu, Dieu le bénisse et lui donne la Paix, lors de son pèlerinage, le jour de ’Arafa. Il était monté sur sa chamelle [nommée] Qaswâ’ pour faire une khotba et je l’ai entendu dire :
« O vous, les gens, en vérité j’ai laissé parmi vous ce grâce à quoi vous ne vous égarerez pas si vous vous en saisissez : le Livre de Dieu et ma famille, les gens de ma demeure. »
Et Tirmidhî précise que la même chose a aussi été rapportée par Abou Dharr, Abou Sa’îd al-Khodrî, Zayd Ibn Arqam et Hodhayfa Ibn Asîd.
Une autre version du même hadith, transmise par Abou Sa’îd al-Khodrî, est retenue (avec de minimes variations) par Ibn Hanbal (Mosnad, vol.3, p.59, had.11578 ; Fadâ’ilo s-sahâba, vol.2, p.585, had.990), at-Tabarânî (al-Mo’djam al-kabîr, vol.3, p.65-66, had.2678) et Ibn Abî ’Asim (As-Sonna, v.2 p.645, had.1553) ; cette même version est aussi rapportée par Tirmidhî, mais d’après Zayd Ibn Arqam (Sonan, vol.5, p.663, had.3788) :
سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقول يا أيها الناس إني قد تركت فيكم ما إن أخذتم به فلن تضلوا بعدي الثقلين وأحدهما أكبر من الآخر كتاب الله حبل ممدود من السماء إلى الأرض وعترتي أهل بيتي وإنهما لن يتفرقا حتى يردا علي الحوض
Traduction : J’ai entendu le Messager de Dieu, Dieu le bénisse et lui donne la Paix, dire :
« O vous, les gens, en vérité j’ai laissé parmi vous ce grâce à quoi vous ne vous égarerez pas après moi si vous vous en saisissez : les deux trésors (ath-thiqlayn), l’un étant plus grand que l’autre ; le Livre de Dieu, une corde tendue entre le ciel et la terre, et ma famille, les gens de ma demeure. En vérité, ces deux-là ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils viennent me rejoindre au bassin [paradisiaque]. »
Parmi les autres références sunnites de versions de ce hadith, on peut encore citer :
MOSLIM, as-Sahîh, vol.4, p.1873-1874, Kitâb fadâ’il as-sahâba, bâb min fadâ’il ’Alî, had. 2408 ;
IBN HANBAL, al-Mosnad, vol.3, p.14 had.11116, p.15 had.11146, p.26 had.11227 ; vol.4, p.366 ; vol.5, p.181 had.21618 ;
HAKIM NAYSABURI, al-Mustadrak ’alâ s-sahîhayn (avec en bas de page le Talkhîs al-mostadrak de Dhababî), vol.3, p.109, 110, 148, 533 ;
TABARANI, al-Mo’djam al-kabîr, vol.3, p.65-67 had. 2678-2683 ; vol.5, p.182 had. 5026, p.186 had. 5040, etc. ;
IBN KATHIR, Tafsîr, en commentaire de Cor. 42.23, et al-Bidâya wa n-nihâya, vol.5, p.209 ; etc.
Après un premier forum consacré au Livre de Dieu, « corde tendue entre le ciel et la terre », ce hadith unanimement reconnu nous imposait de réserver le forum suivant au second trésor légué par le Prophète « pour que nous ne nous égarions pas après lui si nous nous en saisissons ».
Comment aurions-nous pu, en effet, séparer ces deux trésors dont le Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, nous a garanti qu’ils « ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils viennent me rejoindre au bassin [paradisiaque] » ?
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