L’enterrement secret de Fatima, la preuve de sa colère
Fâtima ne survivra que 75 jours à la mort du Prophète (six mois selon Tabari : “Dans cette même année, au mois de ramadhân, mourut Fâtima, la fille du Prophète, six mois après la mort de son père ; elle était âgée de vingt-neuf ans. Elle sera enterrée de nuit par ‘Alî et inhumée à Médine, – “Quand Fâtima mourut, elle demanda à être enterrée en secret ; la jalousie de A’icha menaçait sa sépulture” (Louis Massignon, “La notion du vœu”, idem, p.590) -, mais l’endroit exact de sa sépulture sujet à controverse.
“Il fallait que Fâtima, cet otage de l’hospitalité arabe, qui priait non pour elle-même, mais pour les autres, meure dans la déréliction, emmurée dans son deuil filial, gardant à son père mort sa main, cette bay’a, ce serment d’allégeance, le shebbâk al-Rasûl : gage de sa promesse de venir la chercher la première, lui, après sa mort. En fait, elle mourut, 75 jours après lui, ayant accouché avant terme, d’un fils mort-né, Muhsin, sâbib al-sirr al-khafi ; malmenée comme une rebelle pour avoir refusé de sortir de sa “demeure d’afflictions” (bayt al-ahzân) et d’aller prêter serment. Elle avait, alors, “dénoué sa chevelure“, geste noble de détresse suprême de la femme libre ; qu’elle renouvellera à la Résurrection : l’indignation de la Femme.” “La Mubahala de Médine et l’hyperdulie de Fatima” Louis Massignon, (1943-1955), Opera minora, I, P.U.F., 1969
Plus fragile que son époux, profondément affectée par l’absence de son père, troublée par le comportement de l’esprit de la contestation des droits de la Famille du Prophète Mohammad (pslf), Fatima (s) sera chaque jour davantage envahie par la maladie : « Lorsque la maladie d’Az-Zahra s’aggrava, elle dira à son cher époux : « Mon cher cousin, je sens arriver la proximité de l’instant de mon Retour vers mon Créateur et de l’instant qui va me joindre à nouveau à mon père, et je voudrais te faire quelques confidences.2
Ali lui dira : « Recommande et confie-moi tout ce que ton cœur nécessite, ô fille du Messager de Dieu, exalté soit-Il (…) Je suis déjà tellement affecté et malheureux à l’idée de notre proche et irréversible séparation dans le monde d’ici-bas, la peine de ton absence m’attriste déjà… Par Dieu ! Je revis la même douleur continuelle qu’a créée en moi l’absence à nos côtés du Messager de Dieu (…) Demande et confie-moi ce que ton cœur nécessite, je te fais la promesse de m’acquitter de tes exigences avec dévouement ; j’accomplirai minutieusement et en toute sincérité tes ultimes volontés terrestres et je privilégierai tes exigences aux miennes. »
Fatima al-Zahra demenda de se fair enterrer secretement de la nuit
Elle lui demandera alors ceci : « Enterre-moi de nuit, dissimule le lieu de ma tombe, qu’aucun de ceux qui m’ont opprimée et maltraitée n’assiste à mes funérailles (…)
Quelques heures plus tard, elle se lèvera pour accomplir le bain rituel de la purification ; s’allongera à nouveau, face à la qibla – orientation vers laquelle se trouve la Sainte Kaaba – et elle laissera échapper son âme vers son Seigneur, satisfaite et apaisée à l’idée de rejoindre son bien-aimé père, le Messager de Dieu. L’Imam ressentira encore plus profondément l’absence d’une épouse modèle, d’une mère sainte et pleine d’affection à l’égard de ses enfants, d’une alliée exceptionnelle, jeune, vaillante, courageuse et dynamique dans le chemin de Dieu, exalté soit-Il. Ce furent les dernières recommandations de Fatima la Radieuse.
Les gens de Médine y compris Abubakr et Omar, apprendront le décès de la fille du Messager de Dieu. Ils accourront chez elle pour accomplir la prière du défunt et participer à ses funérailles, mais tout avait déjà été réalisé. Ils en furent bouleversés, profondément attristés lorsqu’ils apprirent les dernières volontés de la fille du Prophète qui avait exigé d’être inhumée dans un absolu secret, dans l’obscurité de la nuit . »
Le Prophète (pslf) a dit : « Fatima est une partie de moi et qui la met en colère me met en colère. » (Sahih al Bukhari, Volume 5, hadith 61)
Le Prophète (pslf) a dit : « Fatima est une partie de moi-même, ce qui l’offense m’offense et ce qui la met en colère me met en colère. » (Mouslim : 2/376)