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La Deuxie me voie

La Deuxie me voie

La seconde voie que le Prophète pouvait choisir vis-à-vis de l'avenir de l'Appel, c'était d'adopter une «attitude active» et de préparer un plan pour sa succession, qui consisterait à confier la tutelle de l'Appel et la direction de l'Expérience à la Ummah elle-même, laquelle serait représentée, selon le système de Choura(concertation), par la première génération doctrinale qui comprenait l'ensemble des Muhâjirine et des Ançâr. Cette génération qui est la représentante de la Ummah serait le fondement du pouvoir et l'axe de la direction de l'Appel dans le cours de son développement.

Mais là encore, un examen sérieux de la situation générale (qui prévalait à l'époque du Prophète) et des faits incontestables qu'on connaît du Messager, de l'Appel et de l'avant-garde islamique réfute cette supposition et nous conduit à constater que le Prophète n'a pas confié à la Ummah - représenté par sa génération d'avant-garde (les Muhâjirine et les Ançâr) - le soin de désigner la direction de l'Appel selon le principe de Chourâ.

Ci-après quelques points explicatifs et démonstratifs (de cet examen):

I -S'il était vrai que le Prophète avait adopté une attitude positive vis-à-vis de l'avenir de l'Appel, en préconisant l'application d'un système de Choura- directement après sa mort - ayant le pouvoir de désigner une direction pour l'Appel, une telle attitude exigé du Prophète - et c'eût été la moindre des choses, ou la chose la plus évidente à faire - qu'il s'appliquât à familiariser la Ummah et les pionniers de l'Appel avec le système de Choura, ses règles et ses détails, à conférer à celui-ci un caractère religieux sacré, afin de préparer - intellectuellement et spirituellement - la société islamique à s'en accommoder, sachant que celle-ci se constituait de tribus qui n'avaient pas vécu, avant l'Islam, une situation politique basée sur le Choura, mais sous un système clanique et tribal où prévalaient, dans une grande mesure, la force, la fortune et le facteur de l'hérédité.

Or, il est facile de constater que le Prophète (P) n'a pas mené une action de nature à préparer les gens à un régime de Chouraet à ses détails législatifs. Car, si une telle action avait été accomplie, elle aurait été tout naturellement reflétée dans les hadith du Messager, dans la mentalité de la Ummah, ou, tout au moins, dans celle de la génération d'avant-garde censée être responsable de l'application du système de Choura. Or, en cherchant dans les hadith du Prophète, nous ne trouvons aucune image législative précise du système de Choura, et lorsque nous examinons la mentalité de la Ummah ou celle de sa génération d'avant-garde, nous n'y remarquons aucune trace ni aucun reflet précis d'une action quelconque de préparation à ce système.

 

En effet, la génération d'avant-garde comprenait deux tendances:

1- La tendance dirigée, par Ahl-ul-Bayt (25)

2- La tendance représentée par la Saqîfah (26) et le califat qui a pris le pouvoir effectif après la décès du prophète.

En ce qui concerne la première tendance, elle croyait à la «prédésignation»(27)et à l'Imamat, et met l'accent sur la parenté (avec le Prophète). Elle n'a rien fait qui puisse laisser entendre qu'elle croyait à l’idée de Choura.

Quant à la seconde, tous les faits dans la vie pratique et dans les actes de ses tenants, montrent indubitablement que ceux-ci ne croyaient pas au principe de Chouraet qu'ils n'avaient pas fondé leur exercice du pouvoir sur ce principe. Il en va de même de tous les secteurs musulmans contemporains de la période du décès du Prophète.

Citons quelques exemples pour étayer cette assertion:

Lorsque l'état de santé d'Abû Bakr s'est aggravé, il a désigné Omar Ibn al-Khattâb pour sa succession (au califat) et a demandé à Othmân de rédiger son testament que voici: «Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux. Voici ce que le calife (successeur) du Messager de Dieu, Abû Bakr a confié aux Croyants et aux Musulmans: Que la paix soit sur vous. Louange à Dieu (vous, dis-je). J'ai désigné pour vous, Omar Ibn al-Khattâb. Ecoutez-le donc et obéissez-lui».

Et lorsque Abdul Rahmân Ibn 'Awf s'est rendu auprès de lui et lui a demandé: «comment vas-tu, ô Calife du Messager de Dieu?», celui-ci a répondu: «Je suis mourant. Et vous, vous avez aggravé ce dont je souffre, lorsque, voyant que j'ai désigné l'un d'entre vous, chacun de vous a eu le nez enflé et chacun de vous demandait la désignation pour soi».(28)

Ce procédé de succession au califat et la protestation qu'il a suscitée chez l'opposition, montrent que le calife (Abû Bakr) ne pensait pas avec une mentalité de Choura, qu'il estimait être en droit de nommer son successeur t que cette nomination imposait aux Musulmans obéissance; c'est pourquoi il leur a ordonné de l'écouter et de lui obéir. Il ne s'agissait donc pas d'une simple suggestion ni d'une simple proposition de candidature, mais d'une obligation et d'une nomination.

On peut remarquer que Omar Ibn al-Khattâb, lui aussi, estimait qu'il avait le droit d'imposer aux Musulmans un successeur au califat; c'est pourquoi il a désigné six personnes à qui il a demandé de choisir l'une d'entre elles pour être calife, sans laisser à l'ensemble des Musulmans aucune rôle réel dans cette «élection».

C'est dire que ni le procédé adopté par le premier (calife Abû Bakr) pour assurer sa succession, ni celui du second calife (Omar ibn al-Khattâb), ne reflétaient un esprit de Choura. De même, en nous référant (des deux califes), nous n'y remarquons pas de traces de cet esprit de Choura.

Ainsi, lorsqu'on a posé à Omar la question de sa succession, il a dit: «Si l'un de ces deux hommes (Salîm Mawlâ Ibn Abî Huthayqah et Abî 'Ubaydah al-Jarrah) était là, je la(29)lui avais confiée et j'aurais confiance en lui. Et si Salîm était vivant, je l'(30)aurait faite sans Choura».(31)

Quant à Abû Bakr, il confiait (de son lit de mort) à Abdul Rahmân Ibn 'Awf: «J'aurais aimé demander au Messager de Dieu à qui revenait cette affaire (la succession). De cette façon, personne ne l'aurait contestée».(32)

Lorsque des Ançâr, réunis à la Saqîfah, décidèrent de désigner l'un des leurs pour commander les Musulmans après le décès du Prophète, l'un d'eux s'inquiéta:

- Et si les Muhâjirine de Quraych(33)s'y opposaient en faisant valoir leur droit (à la succession, au califat), en leur qualité de Muhâjirine, de fidèles Compagnons du Prophète et de membres de sa famille?

- Nous leur dirions alors: «L'un (calife) des nôtre et l'un des vôtres. C'est notre dernier mot», lui répondit-on.

Effectivement, Abû Bakr s'adressa à eux (Ançâr) et fit le discours suivant : «Nous les Musulmans Emigrés (Muhâjirine), étions les premiers à nous convertir à l'Islam. Les gens nous ont suivis. Nous sommes la tribut du Messager de Dieu et nous descendons des plus honorables des arabes».

Et lorsque les Ançârs suggérèrent que le califat revînt alternativement aux Ançâr et aux Muhâjirine, Abû Bakr répondit : «Lorsque le Messager de Dieu fut révélé, les arabes ne voulurent pas renoncer à la religion de leurs ancêtres. C'est pourquoi, ils s'opposèrent à lui et lui créèrent des difficultés. Dieu désigne les premiers Emigrés de sa tribu (du Prophète) pour le croire. Ils sont donc les premiers à adorer Allah sur la terre. Ils sont les fidèles compagnons du Prophète et les membres de sa famille. Ils ont plus que quiconque, le droit à sa succession. Ne peut leur disputer ce droit qu'un injuste».

Et lorsque, al-Habbâb Ibn al-Munthir s'adressa aux Ançârs pour les inciter à rester sur leur position en leur disant : «Tenez bien ce que vous avez entre vos mains. Les gens vivent sous votre ombre et sur votre terre. Si ceux-ci (les Emigrés) refusent(34), alors un prince à nous et un prince à eux».

Omar Ibn al-Khattâb lui répondit: «Jamais deux épées ne se réunissent dans un fourneau... Celui qui nous dispute le pouvoir et la succession de Muhammad, dont nous sommes pourtant les compagnons fidèles et la tribut, n'est peut-être qu'un faux, tendant au péché ou compromis dans une grande faute».(35)

Le procédé de désignation d'un successeur, adopté par le premier et le second califes, l'absence de protestation contre ce procédé, l'esprit général qui prévalait le jour de la Saqîfahchez les deux ailes rivales de la génération de l'avant-garde (les Muhâjirine et les Ançâr), la tendance manifeste des Muhâjirine à limiter le pouvoir à eux-mêmes en en excluant les Ançâr, leur insistance sur les conditions héréditaires, selon lesquelles la tribu du Prophète avait la priorité dans la succession sur les autres Arabes, la disposition de beaucoup d'Ançâr à accepter l'idée de deux émirs (califes), l'un parmi les Ançâr, l'autre parmi les Muhâjirine, le fait qu'Abû Bakr a manifesté, le jour où il était porté au califat, son regret de n'avoir pas demandé au Prophète à qui reviendrait la succession... tout cela montre d'une façon indiscutable que cette génération d'avant-garde de la Ummah islamique - y compris le secteur qui a eu le pouvoir après le décès du Prophète - ne pensait pas dans un esprit de Chouraet qu'elle n'avait pas une idée précise du système de Choura. Comment peut-on, dès lors, concevoir que le Prophète ait oeuvré en vue de préparer les Musulmans - au système de Choura, et qu'il ait formé la génération de Muhâjirine et d'Ançâr pour qu'elle se charge de la direction de l'Appel selon ce système, alors que nous ne remarquons aucune application consciente, ni aucune idée précise de ce système chez cette même génération! D'un autre côté, on ne saurait concevoir que le Messager ait institué ce système et en ait défini la notion et la législation, sans s'appliquer à y préparer les Musulmans.

Il ressort de ce qui précède que le Prophète n'a pas proposé à la Ummah le système de Chourâ, comme solution à sa succession. Car il n'est pas possible normalement qu'un projet de cette importance ait pu être débattu d'une façon proportionnelle à son importance, et qu'il ne laisse aucune trace nulle part.

cet article se poursuit



source : http://www.alhassanain.com/french
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