Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : L'ambassadeur du Canada à Riyad, Tom MacDonald, a exprimé « haut et fort » sa désapprobation de la sentence imposée par un tribunal islamique au citoyen du Net, a souligné le ministre du Développement international et de la Francophonie, Christian Paradis.
Badawi a reçu vendredi dernier une première volée de 50 coups de fouet devant la mosquée Al-Jafali de Djeddah. Encore 950 coups de bâton de bambou doivent lui être administrés. Le lauréat 2014 du prix Reporters sans frontières pour la liberté de la presse devra ainsi se soumettre à 19 autres séances de flagellation en public.
« On est préoccupés par ce qui se passe. Ce genre de sentence-là est inacceptable. C'est inhumain. C'est archaïque », a déclaré Paradis en marge d'une conférence de presse à Québec.
Cependant, les « moyens » de la diplomatie canadienne sont limités puisque Badawi n'est pas citoyen canadien. « Ça complique les choses », a averti le ministre conservateur. « On va continuer de mettre de la pression avec les moyens qu'on a », a-t-il ajouté. D'ailleurs, le représentant canadien dans la région du golfe Persique, MacDonald, doit rencontrer cette semaine le commissaire aux droits de l'Homme saoudien. « Il fera encore valoir son point de vue », a précisé M. Paradis.
À Montréal, des dizaines de personnes, dont certains arboraient une petite affiche « Je suis Raif », exhortaient le premier ministre du Canada, Stephen Harper, à accroître la pression sur l'Arabie saoudite afin de libérer Badawi, en prison depuis le 17 juin 2012. « S'il vous plaît, Harper, parlez directement au gouvernement d'Arabie saoudite pour sortir Raif », a lancé la conjointe du blogueur, Ensaf Haidar.
La monarchie saoudienne, celle-là même ayant dénoncé il y a une semaine l'attaque « lâche » des frères Kouachi contre la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo, a « condamné à 10 ans de prison et un châtiment corporel un jeune homme qui n'a fait que faire circuler des idées », a rappelé la porte-parole d'Amnistie internationale Canada francophone, Anne Sainte-Marie.
Flanquée des députés péquiste Carole Poirier, solidaire Amir Khadir et néodémocrate Hélène Laverdière, elle a sollicité une « condamnation ferme [...] du recours à la torture et à l'emprisonnement de prisonniers d'opinion » de la part de « la plus haute autorité » au Canada.
Le chef de la diplomatie canadienne, John Baird, doit se ranger au côté de toutes les « personnes qui se battent pour la liberté d'expression au péril de leur vie et de leur sécurité », y compris Raif Badawi, selon elle.
source : www.abna.ir