Les musulmans d'Inde protestent contre la célébration de la Journée internationale du yoga dans les écoles publiques le 21 juin.
Les 51 oulémas qui constituent le comité exécutif du All India Muslim Personal Law Board (AIMPLB) ont décidé, dimanche 7 juin, de lancer une campagne nationale afin de ne pas rendre cette pratique obligatoire pour tous.
Les douze postures du « Surya namaskar », ou « salutation au soleil », les plus connues du yoga, ne conviennent en effet pas du tout aux théologiens de cette organisation musulmane. Pour les fidèles de l'hindouisme, les positions de cette pratique impliquent de s'incliner face à l'astre du jour, ce qui est clairement contraire à l'islam en tant que tel. Or tous les élèves étaient l'obligation d'appliquer ces postures le jour la célébration nationale.
« La salutation au soleil ne doit pas être obligatoire dans les écoles publiques car les musulmans ne s'inclinent que devant Allah », a indiqué Kamaal Farooqui, un des membres du AIMPLB, au quotidien The Hindu. Il envisage même de « porter l'affaire devant la Cour suprême et de lancer un mouvement contre cette décision ».
Face au tollé, le BJP, le parti nationaliste hindou au pouvoir, qui entend transformer cette Journée internationale du yoga en symbole d'un succès reconnu dans le monde, a décidé, mardi 9 juin de ne plus rendre obligatoire le « Surya namaskar », tout en insistant sur le fait qu'il relève davantage d'un sport que d'une pratique religieuse. La ministre indienne des Affaires étrangères, Sushma Swaraj, a par ailleurs fait savoir que « 47 Etats membres de l'Organisation de la conférence islamique (OIC) ont non seulement soutenu la résolution indienne adoptée par l'ONU, mais sont également sponsorisant des événements », citant l'Arabie saoudite et l'Indonésie.
Cette annonce a tout de même soulagé les opposants musulmans au yoga, tout en mettant en colère des ultranationalistes qui ont alors appelé les opposants au surya à quitter le pays. Un appel à la haine parmi d'autres qui se sont développés en Inde contre les minorités religieuses depuis l'arrivée au pouvoir de Narendra Modi en 2014.
source : irib.ir