Bismihi Ta‘âlâ
Avertissement
On sait que le Hadith est après le Coran la seconde source de la Charia (la Loi islamique). Chaque hadith sous-tend souvent un enseignement, un statut légal, une obligation, une interdiction, un acte recommandé ou un acte détestable, ou encore un précepte moral.
Mais vu notre éloignement de l’époque de la législation ou de l’émission de ces hadiths, il est difficile pour un non-initié ou un non-spécialiste de déterminer la valeur juridique du concept ou de l’enseignement à tirer de chaque hadith.
Le but de ce livre et de la présentation de hadiths sur la femme n’est donc pas de permettre au lecteur de connaître les statuts de celle-ci, ni de tirer de la lecture de cet ouvrage des règles morales la concernant, car seuls les uléma, les mujtahid et les spécialistes dans les différentes branches des sciences islamiques sont à même de s’acquitter de cette tâche ardue.
En effet, pour pouvoir tirer un jugement ou déduire un statut légal ou une règle morale, d’un hadith, il faut être sûr et certain de ce qui suit :
1- Comprendre le sens réel du hadith et non pas seulement son sens apparent;
2- Connaître le contexte dans lequel le hadith a été prononcé afin de déterminer sa portée;
3- Savoir distinguer le hadith authentique qui peut être considéré comme un argument légal dont on peut tirer un jugement légal, du hadith douteux ou dont l’authenticité est sujette à caution. Et pour ce faire il faut être versé dans les différentes sciences du Hadith;
4- Avoir une large connaissance de l’ensemble des statuts de la Charia (le Coran et la Sunna) pour être certain que le Hadith en question n’est pas en contradiction avec cet ensemble, ou pour pouvoir mieux l’éclaircir et en faire une lecture correcte à la lumière de cet ensemble;
5- Confronter ce hadith à tous les autres hadiths relatifs au thème qu’il sous-tend, et qui pourraient nuancer le jugement qu’il dénote ou le concept qu’il renferme.
6- Savoir quand un hadith dit, sous forme d’impératif, indique une obligation ou une simple recommandation, une interdiction de prohibition ou une interdiction de détestation. Par exemple si un hadith dit : « ne divorcez pas », doit-on comprendre que le divorce est haram (illicite) ou bien qu’il est détestable? Et si un autre hadith stipule : « Choisissez une vierge comme épouse », dénote-t-il une obligation ou une recommandation, etc. ?
Pour toutes ces raisons et bien d’autres, le lecteur ordinaire, le profane ou le non-initié est tenu de s’abstenir de tirer de ces hadiths des conclusions hâtives en les tenant pour des stipulations de la Charia ou pour des statuts légaux ou encore pour des règles morales.
Ces hadiths lui serviraient tout au plus d’indications générales, de points de repère qui lui permettraient de rechercher, à travers les ouvrages et les explications des ulémas et des spécialistes en la matière, des préceptes et des prescriptions de l’Islam relatifs aux différents concepts qui se dégagent desdits hadiths. En un mot, chaque hadith doit être considéré de prime abord comme le titre général d’un thème ou d’un sujet dont il faut découvrir les détails, le développement et le contenu exact.
Ainsi, prenons à titre d’illustration le hadith suivant rapporté de l’Imam Abu-l-Hassan (p) :
Ali ibn Sûwaid témoigne : « J’ai parlé à Abu-l-Hassan (p) de mon habitude tenace de regarder les belles femmes, et du plaisir que j’éprouve en les regardant. Il m’a répondu : « O Ali ! Nul mal en cela, si Allah constate ta bonne intention. Mais garde-toi de t’adonner à l’adultère, car il efface la bénédiction et anéantit la religion. »[1]
Or un lecteur non averti pourrait déduire de ce hadith que le fait de regarder une belle femme avec plaisir ou désir est tout à fait autorisé, et se permettre subséquemment de faire sienne une telle habitude, laquelle est en réalité du moins très détestable sinon prohibée si l’on se réfère à l’ensemble des hadiths relatifs à ce sujet, ainsi qu’à l’opinion des uléma, lesquels affirment qu’un tel acte n’est autorisé (ou plutôt toléré) que dans deux cas : si le regard est fortuit ou si l’homme regarde la femme dans l’intention de se marier avec elle, mais à condition, là encore, que son regard ne soit pas lascif ou voluptueux[2].
Seuls les ulémas ou les spécialistes peuvent soit préciser le sens réel de ce hadith en s’appuyant sur d’autres hadiths prononcés par le même Imam ou d’autres Imams, soit le rejeter, en se fondant sur des arguments solides qui mettent en doute son authenticité.
Un autre exemple : Un lecteur peut rencontrer au hasard de ses lectures des hadiths, comme ceux qui suivent et qui suggèrent que la femme est presque « le mal personnifié » :
1- Selon l’Imam al-Sadiq (p) : « Les premières choses par lesquelles Allah -le Très-Haut- a été désobéi sont au nombre de six : « L’amour de ce bas-monde, l’amour de la présidence (pouvoir), l’amour du sommeil, l’amour des femmes, l’amour de la nourriture et l’amour du repos. »[3]
2– Selon un hadith attribué à l’Imam Ali (p) : « La femme est entièrement le mal, et le pire qu’elle enferme est qu’elle est un mal indispensable. »[4]
3- Selon un hadith attribué à l’Imam al-Sâdiq (p) : « Sans les femmes, Allah aurait été adoré réellement comme il faut. »[5]
Le même lecteur ou tout autre peut trouver d’autres hadiths, comme ceux qui suivent et qui lui inspirent une conception tout à fait contraire de la femme, à savoir qu’elle est « l’incarnation du bien » :
1- Le Prophète (p) dit : « Je n’aime de votre vie d’ici-bas que la femme et le parfum. »[6]
2- Selon un hadith rapporté de l’Imam al-Sâdiq (p) :
« La plupart du bien et des bienfaits se trouve chez les femmes. »[7]
3- L’Imam al-Sâdiq (p) dit : « Je ne crois pas qu’il y ait un homme dont la foi augmente sans que son amour pour les femmes n’augmente en même temps. »[8]
Le premier lecteur, s’il ne s’en tient qu’au sens apparent de ces hadiths, ne peut qu’inférer que la femme est l’incarnation du mal, alors que le second, ne peut que comprendre que la femme est le synonyme du bien.
Ainsi, les deux conceptions de la femme, telles qu’elles se dégagent de l’apparence de ces deux séries de hadiths sont aussi éloignées l’une de l’autre que le sont le bien et le mal.
Or, lorsqu’on se réfère à l’opinion des ulémas à ce sujet – lesquels examinent chaque hadith par rapport à l’ensemble des hadiths connexes et à l’ensemble des autres sources de la Charia -, on constate que l’Islam nous encourage à aimer les femmes tout en nous déconseillant d’éprouver un amour excessif pour elles, et il nous informe que la femme croyante et pieuse représente le bien et le bienfait, alors que celle qui est dépouillée de la foi incarne tout le mal. Le Hadith suivant en est une illustration :
L’Imam al-Sâdiq (p) dit :
« La femme est un collier. Fais attention donc à ce que tu veux mettre autour de ton cou. Les femmes, quelles qu’elles soient (bonnes ou mauvaises) n’ont pas de valeur extrinsèque mesurable : la bonne d’entre elles ne saurait être estimée en quantité d’or et d’argent, car elle vaut mieux que tout l’or et l’argent; et la mauvaise d’entre elles ne saurait être évaluée en quantité de terre, car une poignée de terre vaut bien mieux qu’elle » [9].
Donc, à défaut de pouvoir tirer des jugements légaux de ces hadiths, le lecteur ordinaire y trouve des références à des avis juridiques qu’il connaît déjà et/ou qui sont déjà établis par les autorités compétentes (les uléma). Par exemple s’il sait préalablement que le célibat est détestable en Islam et qu’on lui demande de corroborer cette opinion par une source de la Charia, il peut citer les hadiths suivants :
عن رسول الله (ص) قال : »اراذل موتاكم العزّاب. «
Le Messager d’Allah (P) dit : « Les plus vils de vos morts sont les célibataires. »[10]
عن رسول الله (ص) قال : »من كان له ما يتزوج به فلم يتزوّج فليس منّا.«
Le Messager d’Allah (P) dit : « Quiconque a les moyens de se marier et ne le fait pas, n’est pas des nôtres. »[11]
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source : sibtayn