Celui-ci consiste à graver sur la surface du cœur, au moyen du stylet de l’intelligence, tout ce que l’intelligence a saisi à force de démonstration et par la démarche scientifique, à faire réellement saisir à son cœur l’humble condition de la servitude et la grandeur de la Seigneurie, et à en finir avec les voiles et les chaînes du savoir. Nous ferons très bientôt allusion à ce niveau, si Dieu le veut. Le résultat de ce second niveau est l’obtention de la foi (Imãn) en les vérités essentielles.
Le troisième niveau est celui de la sérénité et de la quiétude de l’âme (Exmînãn-o xoma’nîne), qui est en réalité le degré accompli de la foi. Le Très-Haut a dit, en s’adressant à Son ami intime [le Prophète Abraham, que la Paix soit avec lui]: «“N’as-tu pas la foi ?” Il répondit: “Si! Mais afin que mon cœur se rassérène”» (Cor. 2.260). Peut-être sera-t-il aussi fait allusion à ce degré par la suite.
Le quatrième niveau est celui de la contemplation (Moshãhada), laquelle est une lumière divine et une théophanie du Tout-Miséricordieux qui accompagne l’apparition des théophanies des Noms et Attributs divins dans le for intérieur du pèlerin spirituel et qui illumine totalement son cœur d’une lumière contemplative. Ce niveau comporte beaucoup de degrés dont la mention dépasse la capacité de ces pages. A ce niveau paraît un avant-goût de la “proximité relevant des œuvres surérogatoires” (Qorb An-Nawãfel) – «Je suis son ouïe, son regard, sa main…» – et le pèlerin spirituel se voit lui-même noyé dans l’océan de l’infini. Il pénètre dès lors dans un océan fort profond dans lequel un aperçu des mystères de la prédestination lui sera dévoilé.
Il existe, pour chacun de ses niveaux, des modalités propres de régression, en lesquelles il y a grand risque de perdition pour le pèlerin spirituel. A tous les niveaux, le pèlerin doit se dégager de l’égoïsme et de l’égocentrisme, ne pas tout ramener à lui et à son propre vouloir, car c’est là le principe de la plupart des choses funestes, tout particulièrement pour un pèlerin spirituel. Nous ferons allusion à cela par la suite, si Dieu le veut.
Une partie du livre "Des règles spirituelles de la Prière rituelle" de l’Imam Khomeyni
source : tebyan