Question
Dieu dit dans son livre lumineux, dans la Sourate Youssouf au sujet de l’évènement de la demande de Zoulika à Youssouf (as) pour le pousser à commettre le péché : «s’il ne voyait pas la preuve de son Dieu, il aurait eu un désir pour Zoulika ». À présent, la question qui se pose est la suivante : Quelle était la preuve que Youssouf avait vue de la part de son Dieu et comment cela s’est passé ?
Résumé de la réponse
L’expression « Bourhane» signifie preuve absolue et convaincante. Bien qu’on ne précise pas dans le coran comment étaient ces preuves, il est évident que ce qui a été présenté à Youssouf (as) ne faisait pas partie de la catégorie des sciences ordinaires. Les hypothèses suivantes ont été avancées au sujet de cette preuve :
1 – Une forme de science illuminée face à laquelle l’âme de l’homme devient soumise en la voyant et dès lors, il ne tendra plus jamais vers le péché.
2 – Le rang de prophète et d’infaillible de Youssouf (as) face au péché.
3 – Une forme d’assistance divine qui est venue à l’aide à Youssouf (as) par rapport à ses bons actes.
4 – Une forme de mutation qui s’est opérée en Yousouf lorsque Zoulika s’était couverte avec son étoffe par honte, une mutation qui renforça son volonté d’abandonner le péché.
5 – L’information qui sujet de l’interdiction et du châtiment divin pour les adultérins.
Il existe également un hadith non fondé qui exprime que Youssouf (as) avait décidé de commettre le péché. Et après avoir vu la preuve de Dieu, il regretta. Ce hadith n’est pas compatible avec le statut de prophète.
Réponse détaillée
« Bourhane » vient de «Bar-ra » et cela signifie blanchir[1]. On utilise cette expression pour désigner toute preuve convaincante et pertinente qui permet d’éclaircir les choses et d’asseoir la certitude. C’est pour cette raison que dans le coran dans différente section, on désigné le miracle[2] et le signe absolu[3] par preuve.
Quant à la preuve que Yousouf vit de son Seigneur, bien qu’on ne précise pas dans la parole de Dieu de quoi il s’agit, cependant de toutes les manières c’était l’un des moyens pour acquérir la certitude. Quant à la nature et la forme de cette preuve, les commentateurs apportent des hypothèses comme suit :
1 – La preuve évoquée ne fait pas partie de la catégorie des sciences ordinaires c’est-à-dire les sciences qui correspondent avec les bons ou les mauvais actes. Ce serait plutôt des preuves que Dieu montre à ses serviteurs sincères et c’est également une forme de connaissance illuminée, de certitude palpable et visible qui permet à l’homme qui le voit de devenir si soumis au point de ne plus jamais penser à commettre le péché.[4]
2 – La preuve de Dieu n’est rien d’autre que le rang de prophète et d’infaillibilité de Youssouf (as) face au péché tel qu’il ressort dans un hadith de l’imam Sadiq (as) : «la preuve est la vérité de la splendeur de la prophétie et la lumière de la science et de la sagesse que Dieu avait mis dans son cœur. Comme il dit : «nous lui donnâmes la science et la sagesse »[5] et [6]
3 – C’est une forme d’assistance divine qui était venue vers lui à ce moment délicat grâce à ses bons actes[7]
4 – Il ressort des hadiths[8] qu’il y avait une idole à cet endroit dont l’épouse d’Aziz adorait. Subitement, son regard tomba sur l’idole et elle eu l’impression que l’objet la fixait avec des yeux et manifestait sa colère par rapport à sa trahison. Elle se leva alors et couvert l’idole de l’habit. En voyant cette scène, une forme de métamorphose s’opéra entre elle et Youssouf (as) et il dit : «toi qui parvient à avoir honte face à une idole inerte sans intelligence et qui n’a aucune sensation, que ferai- je pour couvrir ma honte face à mon Seigneur qui connait y compris ce qui est caché ainsi que tout ce qui est invisible ?
Ce sentiment donna à Youssouf (as) une certaine force et renforça en fond de lui sa volonté de combattre l’instinct sexuel et discernement l’aida également à maitriser les vagues de l’instinct sexuel.[9]
5 – La preuve évoquée n’est rien d’autre que le signe que Dieu a définit pour l’adultère ainsi que l’information par rapport au châtiment qu’encours l’adultérin.[10]
Il convient également de rappeler que certains commentateurs de coran ont apporté des hadiths sans aucun fondement selon lesquels Youssouf (as) avait décidé de commettre le péché et subitement, il fut illuminé par l’ange Gabriel ou Yakoub (as) qui tenait son doigt dans la bouche. Ayant vu cela, Youssouf (as) recula face au péché.
On désigne les hadiths pareils qui n’ont aucune source par « Israélites ». Ce sont des hadiths fabriqués par l’esprit humain qui n’a jamais saisit le rand et le statut des prophètes[11]. Il est également le fruit de l’esprit des athées et des ennemis qui ne veulent pas que les gens réalisent le statut des prophètes.
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[1] - Tafsir Nemouneh, Nasir Makarim Shirazi, vol 9, page 376, Darul Koutoub Islamiyya, 1374 hégire solaire.
[2] - Sourate Qasas: 32.
[3] - Sourate Naml: 64.
[4] - Tafsir Mizane, Mohammad Hossein Tabataba’I, traduction de Moussawi Hamdani Sayyed Mohammad Baqir, vol 11, page 164, les éditions Jamiat Ul Moudarissine Hawzah Ilmiyya, Qom, 1474 hégire solaire.
[5] - Sourate Youssouf: 22.
[6] - Kashf ul Asraa wouo Iddat ul Abrar de Rachidoudine Meybadi, vol 5, page 58, les éditions Amir Kabir, 5ème impression, Téhéran, 1371 hégire solaire.
[7] - Tafsir Nemouneh, Nasir Makarim Shirazi, vol 9, page 273.
[8] - Sheikh Sadouq, Ouyoun ul Akbar ul Reza, vol 2, page 45, les éditions Jahan, 1378.
[9] - Tafsir Nemouneh, Nasir Makarim Shirazi, vol 9, page 373.
[10] - Majma ul Bayane Fi Tafsir Al Qor’an de Fadhl Ibn Hassan Tabrasi, les traducteurs, vol 12, page 197, les éditions Farahani, 1360 hégire solaire.
[11] - Tafsir Nemouneh, Nasir Makarim Shirazi, vol 9, page 374.
source : alhassanain
