Voyons comment le Prophète (saw) présente l’Islam aux deux premiers musulmans après lui (saw), à savoir sa femme Khadija (p) et à l’Imam Ali (p), qui devait avoir dix ans à l’époque, avant même la révélation de la Chari’a. Il donne déjà une vue globale de ce qu’est l’Islam. De jour en jour, de mois en mois, d’années en années, il y aura le développement et l’éclaircissement dans le détail de ces principes.
Il est dit dans le hadith :
« Je suis l’Envoyé de Allah et je vous appelle à l’Islam ».
Et ils ont accepté de devenir musulmans.
Le Prophète dit alors : « Ô Ali ! Ô Khadija ! A présent vous êtes devenus musulmans pour Allah et vous vous êtes remis à Allah. Jibrîl est chez moi (car ils ne le voient pas), il vous appelle, vous deux, au pacte de l’Islam. Alors devenez musulmans, vous serez épargnés du châtiment d'Allah. Et obéissez, et alors, vous serez guidés. » Ils dirent : « Nous acceptons ce pacte, et nous obéissons, ô Messager d’Allah ! »
Le Prophète reprit : « Jibrîl, chez moi, vous dit : « L’Islam est constitué de conditions, de commandements (d’obligations), et de pactes. Alors commencez par ce que Allah a commencé comme condition pour être musulman !
Ces conditions se rapportent à Allah et au Prophète et consistent en deux témoignages. Le premier est que vous disiez : « Nous témoignons qu’il n’y a de Dieu qui mérite d’être adoré sauf Allah tout seul. Il n’a pas d’associés dans son royaume (aucun ne peut partager avec Lui le pouvoir de gérer toute la création). Il n’a pas été engendré par un géniteur. Il n’a pas eu d’enfants. Il n’a pas de compagne (de femme). Il est Lui seul Dieu. »
Le deuxième témoignage, en lien avec son Envoyé est : « Et que Mohammad est le Serviteur de Allah et Son Envoyé. Il l’a envoyé à toute l’humanité, comme signe de la fin du Temps. C’est le dernier Prophète. Et nous témoignons que Allah donne la vie et donne la mort, et élève ceux qui croient en Lui et rabaisse ceux qui se révoltent contre Lui. Il donne la richesse et la pauvreté. Il fait ce qu’Il veut. Il ressuscite ceux qui sont dans les tombes. » Quand quelqu’un fait ce témoignage, il est musulman.
Les deux (Khadija et Ali) dirent : « Nous témoignons de tout cela. »
Maintenant, le Prophète leur expliqua les commandements, les obligations pratiques : « Faire les ablutions, même quand on n’aime pas (à cause du froid ou d’autres raisons), laver le visage, les bras, passer la main sur la tête, les jambes, les chevilles. Prendre le bain après un rapport sexuel, qu’il fasse froid ou chaud. Accomplir les prières et s’acquitter de la Zakat . La visite de la Maison sacrée (le Pèlerinage). Le jeûne du mois de Ramadhan. Le Jihad dans la Voie de Allah (l’effort dans la voie de Allah). La gratitude et la reconnaissance envers ses parents. Ne pas couper les liens avec les proches. La justice envers ceux qui sont sous ta responsabilité. Le partage équitable des richesses .
La troisième composante de l’Islam, ce sont les pactes.
Il (saw) dit : « Le musulman doit s’abstenir d’agir quand il est confronté à une situation dans laquelle il a des doutes ou une ambiguïté ; et la présenter à l’Imam (le guide après moi, la personne qui a l’autorité après ma mort) de son temps, car l’Imam n’a pas de doute, il sait pour chaque chose ce qu’il doit faire.
Obéir aux Imams et aux Wali après ma mort. Connaître et reconnaître les Imams et Wali dans ma vie (Ali) et après ma mort (Ali et les douze autres uns à uns).
Soutenir les Imams et être leurs partisans.
Rejeter les ennemis d'Allah. Rejeter Satan le lapidé, et son groupe, ses partisans. Rejeter et combattre la tribu les Ahzab de Teim et de 'adi, et de Omeyya (la tribu de Othman et de Mu’awiya) et leurs partisans ainsi que ceux qui les suivent et leur obéissent.
Et vous vivez selon ma religion, et vous suivez selon ma sunnah , ainsi que la religion de mon successeur par testament, et ce qu’il dit et ce qu’il fait. Parce que c’est la dernière Révélation jusqu’à la fin de ce monde.
Vous vivez dans le respect de ces principes et vous mourrez selon ces principes, sans trahir ce pacte-là. Et vous vous abstenez du vin et vous ne mélangez pas le vrai et le mensonge lorsque vous vous adressez aux gens. Ô Khadija, as-tu compris ce que Allah exige de toi ? »
Elle (as) répondit : « Oui. Et j’atteste de ma foi, je reconnais que ce que tu dis est vrai, et je suis totalement satisfaite et je m’en remets à Allah. »
Ali (as) dit : « Moi aussi, je suis sur cette voie. »
Le Prophète (saw) dit à Ali (p) : « Fais-tu avec moi le pacte d’appliquer ces conditions que j’ai exigées envers toi ? »
Il dit : « Oui. »
Le Prophète (saw) tendit sa main vers l’Imam Ali (p), il l’a saisit et lui dit : « Prends le pacte sur toi-même envers moi, à remplir les conditions que j’ai exigées de toi, et que tu me protèges de ce que tu protèges ta mère, tu protèges toi-même : tu prends ma défense contre ce que tu prends la défense toi-même ? »
L’Imam Ali (p) commença à pleurer et dit : « Je suis prêt à te sacrifier mes parents ! Je ne peux m’écarter de la désobéissance, ni trouver la force d’accomplir les commandements de Allah que par Allah ! »
Le Prophète (saw) dit : « Tu es guidé, j’en jure par le Seigneur de la Ka’ba ! Tu as dit juste, et tu agis avec justice, et tu as été mené vers ce qui est juste. »
Le Prophète (pslf) dit à Khadija (s): « Que Allah tu guide, ô Khadija ! Mets ta main sur la main de ‘Ali (p), prends le pacte envers lui ! Et prends le même engagement sur les commandements envers Ali qu’envers moi-même, sauf le Jihad . »
Puis le Prophète dit : « Ô Khadija, voici Ali, ton maître (Mawla) et celui de tous les croyants, et leur Imam après ma mort. » Elle dit : « Oui, je reconnais ce que tu dis. Je m’engage envers lui selon ce que tu as dit. Je prends Allah pour Témoin, et je te prends (ô Prophète) pour témoin de cela. Et Allah suffit comme Témoin et comme Connaisseur de toute chose ! »
Dans leurs ouvrages, les savants musulmans ne présentent jamais que les commandements étaient déjà présentés depuis le départ, mais plutôt comme une révélation progressive. Alors que dès le début, les premiers musulmans devaient accepter le principe de la Zakat et tout autre commandement. Dans les écrits, on trouve très souvent que seuls les croyances de l’Islam étaient révélées et connues, alors que nous voyons que les pratiques et les principes dans les détails étaient déjà établis.
'Alî (p), élevé par le Messager de Dieu (P)
Au treizième jour de ce mois de rajab, 'Alî (p) est né à l'intérieur de la Ka'ba. Personne avant lui et après lui n'a jamais vu le jour dans cet endroit. C'est un honneur que Dieu, que Son nom soit béni, a donné à 'Alî (p) mais aussi à la Ka'ba qui a été choisie pour accueillir ce nouveau-né. Al-Allûssî, qui est un savant sunnite, a dit à ce propos "La naissance du Prince, que Dieu honore sa face, à l'intérieur de la Maison est une chose très connue dans le monde et reconnue dans les livres des deux parties, les Sunnites et les Chiites". De son côté, 'Abdulbâqî a dit :
Tu es l'Eminent (littéralement, 'Alî) qui a occupé une haute place au-dessus des hauteurs !
Tu es né au milieu de la Mecque, à l'intérieur de la Maison !
'Alî (p) vivait dans la Maison de Dieu. Dieu, cela va de soi, n'a pas une maison à la manière des hommes. La maison de Dieu est la maison à partir de laquelle s'élève le culte que l'homme voue à Dieu, ainsi que ses invocations et ses implorations. Elle est l'endroit à partir duquel l'âme de l'homme prend son chemin vers Dieu. Dès ses premières prises de conscience, 'Alî (p) était une personne qui aimait Dieu et que Dieu aimait. Lors de la bataille de Khaybar, le Prophète (P) a dit : "Demain, je donnerai l'étendard à une homme qui aime Dieu et qui est aimé de Dieu".
'Alî (p) s'adressait avec humilité à son Seigneur et L'invoquait en ces termes : "Comment Tu me tortures alors que ton amour remplit mon cœur ?". Nous lisons dans l'invocation dite de Kumayl : "Suppose, ô mon Seigneur, que je supporterai ton châtiment, mais comment supporterai-je le fait de me séparer de Toi ? Suppose que je supporterai la chaleur de Ton Feu, mais comment supporterai-je le fait de ne pas regarder Ta Gloire ?". Si tu m'enverras au Feu, cela signifie que je serai séparé de Toi. Mais je ne supporte pas le fait d'être séparé de Toi, car mon cœur est avec Toi, ma raison est avec Toi, mes sentiments sont avec Toi et ma vie est avec Toi. Seigneur ! Toute ma conduite est fondée sur le fait que je sais que Tu es Dieu et qu'il n'existe d'autres divinités en dehors de Toi.
Les vertus de 'Alî (p)
L'histoire nous fait savoir que l'un des compagnons de 'Alî (p), à savoir Dhirâr Ibn Dhamra, a rejoint Mu'âwiya après la mort en martyr de 'Alî (p). Un jour Mu'âwiya lui a dit : "Décris-moi 'Alî". L'homme s'est refusé tout d'abord mais, obligé de la faire par Mu'âwiya, il a fini par dire : "Comme le fait de le décrire est incontournable, par Dieu, il était très clairvoyant et possédait d'immenses capacités. Sa parole était décisive et son jugement juste. Sa parole est véridique et dans son jugement, il s'attache à la justice et au droit. La science jaillissait de tout son être et la sagesse fusait de toute son âme. Il se sentait mal à l'aise face à ce monde-ci et ses plaisirs et se montrait satisfait avec la nuit et sa solitude. Il ne s'intéressait pas à la vie de ce bas-monde. Cette vie ne l'attirait pas, car il était complètement attiré par l'Autre monde et par Dieu. Il préférait la nuit car son calme lui permettait de prier et de s'adresser à son Seigneur. Ses larmes étaient abondantes. Il pleurait et ses larmes couvraient son visage. Il se plongeait longuement dans ses pensées. Il avait la pensée occupée et les idées ouvertes à l'univers tout entier, à la vie toute entière et à toute la responsabilité, car tout en lui était ouvert à la connaissance de Dieu et à la responsabilité de l'homme devant Dieu. Il tournait ses doigts en pensant et il parlait à soi-même. Il s'adressait à soi-même pour s'étudier et pour demander à son âme de lui rendre des comptes sur tous les détails de sa vie. Il n'était pas comme ceux qui s'oubliaient à force de contacter les gens. Les vêtements et les aliments durs lui plaisaient. Parmi nous, il était comme l'un de nous. Il ne voulait pas être traité comme calife et que ses sujets soient traités comme des simples auxiliaires. Il nous rapprochait de lui quand nous nous rendions chez lui et nous répondait quand nous l'interrogions. Il s'exécutait lorsque nous l'appelions et nous apprenait lorsque nous cherchions à apprendre auprès de lui. Bien qu'il nous rapprochait de lui, par Dieu, nous n'osions pas lui adresser la parole tellement il était majestueux. Sa personnalité était majestueuse et il s'imposait là où il se trouvait. Lorsqu'il souriait, il montrait des dents telles des perles bien rangées. Il vouait un grand respect aux personnes pieuses, et il rapprochait les pauvres. Les puissants n'espéraient point trouver chez lui de l'injustice à exploiter, et les faibles ne désespéraient point de sa justice. Je témoigne que je l’ai vu, dans certaines de ses postures, au milieu de la nuit, alors qu’il se tenait debout dans son lieu de prière tout en tenant comme pour l’arracher, sa barbe de sa main, tout en gémissant comme quelqu’un qui est mordu par un serpent, tout en pleurant comme un affligé et tout en disant : « O la vie de ce monde-ci ! Eloigne-toi de moi. Est-ce moi que tu tentes de séduire ? Est-ce moi que tu désires ? Que je n’ai pas besoin de toi ; ce que tu tentes est irréalisable. Va donc séduire d’autres. Je t’ai répudiée par trois fois sans possibilité d’arrangement. Vie ! Tu es courte ; tu as peu d’importance et ce qu’on peut espérer de toi est ridicule. Les provisions sont chétives, le chemin est long, le voyage est interminable et l’endroit où nous irons est d’une gravité immense ". On dit que Mu‘âwiya a pleuré en entendant ces propos de Dhirâr et s'est mis à essuyer ses larmes de ses manches. Toute l'assistance a également pleuré. Mu'âwiya a fini par dire : "Que la miséricorde de Dieu soit sur Abû al-Hassan et, s'adressant à Dhirâr, il lui a dit : "As-tu été triste pour sa mort ?". Et Dhirâr de répondre : "J'étais triste comme une mère qu'on égorge son enfant dans son sein, une mère dont les larmes ne s'épuisent pas et la tristesse ne se calme point".
Ahmad ibn Hanbal, l'imâm de l'école hanbalite, a dit : "On n'a jamais noté chez les Compagnons du Prophète (P) des belles vertus de la taille de celles de 'Alî Ibn Abû Tâlib". On a dit aussi : "Que puis-je dire au sujet d'un homme que ses partisans n'osaient parler de ses vertus, par peur, et ses ennemis ne l'évoquaient pas, par envie. Pourtant, ses vertus connus remplissent le monde".
Voilà ce qu'était 'Alî (p) qui s'est élevé grâce à Dieu car il a tout donné à Dieu sans rien laisser pour lui-même. Cela est exprimé par le Noble Verset qui a été révélé à son sujet, la nuit de la Grotte lorsque, pour lui permettre de se sauver, il a passé la nuit dans le lit du Messager de Dieu. Ce Verset dit : ((Il en est un, parmi les hommes, qui s'est vendu lui-même pour satisfaire à Dieu)) (Coran II, 207). 'Alî (p) s'est vendu pour satisfaire à Dieu. Il Lui a vendu sa raison, son cœur, ses sentiments et sa vie. 'Alî (p) était du côté de la vérité car Dieu est la Vérité et la Vérité était du côté de 'Alî (p), elle le suivait là où il se dirigeait.
La maison du Messager de Dieu (p)… La couveuse de 'Alî (p)
Parmi les signes distinctifs de 'Alî (p), on note le fait qu'il a été élevé dans le giron du Messager de Dieu (P). Son père Abû Tâlib avait une famille nombreuse et ne possédait pas assez d'argent. L'un de ses frères a pris en charge l'un de ses enfants alors que le Messager de Dieu (p) a pris 'Alî chez lui dans sa maison. Certaines traditions notent qu'il avait alors deux ans. 'Alî (p) a donc été élevé dans le giron du Prophète (P). Il a été éduqué d'une éducation provenant du Prophète (P). Il a assimilé ses moralités, il a été guidé par lui, il a pris pour exemples ses paroles et ses actes et il a passé toute sa vie auprès de lui. L'Imâm 'Alî (p) en parle lui-même en disant : 'vous savez bien que je suis un proche parent du Messager de Dieu et qu'il me donnait auprès de lui une place distinguée. Il m'a mis dans son giron alors que j'étais nouveau-né, comme le fait une mère avec son enfant. Il me faisait dormir dans son lit où je touchais son corps et je humais son parfum. Il mâchait la nourriture avant de me la mettre dans la bouche. Il n’a jamais trouvé à mon compte un mensonge dans mes parole ou une stupidité dans mes actions. Dieu avait chargé le plus Grand parmi Ses anges de l'accompagner et de le guider, jour et nuit, sur la voie des bonnes œuvres et des grandes moralités. C'est donc Dieu qui a éduqué le Prophète (P). Je le suivais comme le petit chameau qui suit sa mère. Ce qui veut dire qu'en éduquant le Prophète (P), l'ange éduquait 'Alî (p) également. Chaque jour, il m’apprenait l’un de ses bons caractères, et m'ordonnait de le suivre et de l'imiter. Il se retirait chaque année à Hirâ' et, comme je l'accompagnais, je le voyais et personne en dehors de moi ne le voyait. Il n’y avait aucune maison dont tous les habitants étaient musulmans en dehors de celle du Messager de Dieu et de Khadîja ; moi j’en étais le troisième. Je voyais la lumière de la révélation et je humais le parfum de la prophétie".
Le prestige de ne pas adorer une idole
On note, parmi les prestiges de 'Alî (p), son ancienneté en Islam et le fait de ne s'être jamais prosterné devant une idole. C'est pour cette raison que les Musulmans sunnites disent, lorsqu'ils parlent de 'Alî (p), "Dieu a honoré son visage". Cette expression est d'une grande valeur car elle se réfère au prestige donné par Dieu à 'Alî en lui offrant la faveur de ne pas se prosterner devant une idole. Ibn Abû al-Hadîd dit à ce propos : "Que puis-je dire au sujet d'un homme qui a devancé les autres par son adhésion à la guidance, un homme qui a cru en Dieu et qui L'a adoré, à une époque où tous les vivants adoraient des pierres et niaient le Créateur. Il n'a été devancé que par celui qui a devancé tout le monde par l'attachement au bien, que par Muhammad, le Messager de Dieu (P)".
Passer la nuit dans le lit du Messager de Dieu
Parmi ces autres vertus, on note également la nuit de l'hégire, cette nuit qu'il a passée dans le lit du Prophète (P) pour le protéger en s'exposant à la mort à sa place. Le prophète (P) l'avait mis au courant du danger, mais apprenant que le Prophète (P) arrivera à se sauver, 'Alî (p) lui a dit : "Va et sois dans le vrai et la guidance. Quant à moi, je ne fait pas de différence entre la mort sur laquelle je tombe et la mort qui tombe sur moi !". Parmi ces autres vertus, on note également le fait que, la nuit de l'Hégire, le Prophète (P) l'a chargé de le remplacer pour rendre ses dépôts, rembourser et accompagner les Fawâtim à Médine. Le Prophète (P) n'a pas jugé quelqu'un d'autre aussi fidèle pour remplir une telle tâche car il savait combien il était compétent et courageux. 'Alî (p) a bien rempli sa tâche. On note à son compte un autre mérite, à savoir lorsqu'il a été choisi par le Prophète (P) pour être son frère lorsqu'il a fraternisé entre les Emigrants (Muhâjirûn) et les Partisans (Ansar). Il lui a dit à l'occasion : "Tu es mon frère dans ce monde-ci et dans l'Autre monde". Il a ainsi représenté la fraternité le plus sincère et la plus profonde.
'Alî (p), le héros de la paix et de la guerre
'Alî (p) était le héros de l'Islam dans les guerres des Musulmans. La moitié des polythéistes tués dans la bataille de Badr l'ont été par lui, et tous les autres Musulmans ont participé à tuer l'autre moitié. Il était le héros de la bataille de 'Uhud et de la batailles des Factions. Dans cette dernière bataille, les polythéistes et leurs alliés avaient attaqué Médine en vue d'y liquider l'Islam. 'Amr Ibn 'Abd Widd s'est présenté et s'est mis à marcher face aux Musulmans pour les braver. Et le Prophète (P) appelait les Musulmans en leur disant : "Je garantis le Paradis à celui qui lutte contre ‘Amr''. Il a répété cet appel par trois fois et, chaque fois, personne n'a répondu en dehors de 'Alî (p). Alors le Prophète (P) lui a donné l'autorisation de se battre puis, levant ses bras vers le ciel, il a invoqué Dieu en disant : "Seigneur ! Ne me laisse pas seul, Tu es le meilleur des héritiers!". Puis il a dit : "Toute la foi entre en lutte avec toute la mécréance!". L'Islam s'est incarné ainsi dans 'Alî (p). Sa victoire sur 'Amr a donc été une victoire de l'Islam. Et la mécréance s'est incarné ainsi dans 'Amr, et sa victoire possible aurait été considérée comme une victoire de la mécréance.
'Alî (p) a fini par tuer 'Amr. Il a reçu la médaille de la part du Prophète (P) qui ((ne tient langage de passion, car ce n’est qu’une révélation qui lui est révélée)) (Coran LIII, 3-4) a alors dit : "Le coup de ‘Alî, dans la bataille du Fossé, équivaut à l’adoration des hommes et des djinns". 'Alî (p) était également le héros de la bataille de Khaybar. Il y a emporté la victoire par la grâce de Dieu. Juste avant, le Prophète (P) avait envoyé des chefs, mais chaque fois ils retournaient en échangeant avec leurs soldats des accusations de lâcheté. 'Alî (p) y avait défoncé la portail en la déracinant. Il disait à ce propos : "Par Dieu ! Je n’ai pas arraché la porte de Khaybar par ma propre force physique mais par la force divine".
'Alî (p) était le héros de l'Islam dans toutes les guerres du Messager de Dieu (P). Il l'accompagnait jour et nuit et le prophète lui parlait de touts les révélations qu'il recevait. 'Ali (p) disait à ce propos : "Interrogez-moi avant de me perdre. Il n'y a aucun Verset que je ne connais pas s'il est révélé dans une plaine ou sur une montagne, pendant le jour ou pendant la nuit".
Le Prophète (P) faisait connaître aux gens ce qu'est la place de 'Alî (p) sur tous les plans. On note, parmi ses paroles à ce propos : "Je suis la cité de la science, 'Alî en est la porte". "Celui qui me considère comme son maître doit considérer 'Alî comme son maître". "'Alî est avec le Coran, et le Coran est avec 'Alî. Ils ne se sépareront avant de me rejoindre près du Bassin". "Celui qui aimerait voir Adam et sa science, Noé et sa piété, Abraham et son indulgence, Moïse et sa majesté, Jésus et sa dévotion, n'a qu'à regarder 'Alî Ibn Abû Tâlib". Lorsque le Prophète (P) a donné Fâtima az-Zahrâ' (p) en mariage à 'Alî (p), il lui a dit : "Dieu t'a donné Fâtima en mariage au ciel avant que je te la donne dans ce monde. Si 'Alî n'existait pas Fâtima n'aurait pas eu d'équivalent".
Le jihâd de 'Alî (p)
'Alî (p) a vécu pour Dieu et pour l'Islam. Aucun, parmi les Compagnons du Prophète (P) ne pouvait se comparer à lui et, par conséquent, le devancer. A la question posée à al-Khalîl Ibn Ahmad al-Farâhîdî sur les raisons pour lesquelles il a considéré 'Alî (p) comme supérieur, il a donné la réponse suivante : "Le fait que tous avaient besoin de lui alors qu’il n’avait pas besoin d’eux est une preuve sur le fait qu’il est l’Imâm de tous". Il s'adressait à Dieu et Lui confiait la raison pour laquelle il a revendiqué le califat en disant : "Seigneur! Tu sais que ce que nous avons fait n'était pas par concurrence pour le pouvoir, ni pour nous approprier des frivolités parmi les choses futiles de ce monde, mais c'était pour faire revivre Ta vrai religion et pour faire triompher les bonnes actions sur la terre. Pour assurer la sécurité pour les opprimés parmi Tes serviteurs et pour mettre en application Tes enseignements oubliés. Seigneur! Je suis le premier à avoir entendu et obéi. Personne, en dehors du Prophète (P) n'a fait la prière avant moi".
'Alî (p) s'est adressé aux Musulmans que les discordes s'agitaient dans leurs sociétés pour leur dire : "Sois dans la discorde comme le petit d'une chamelle laitière : Il n'est pas assez fort pour qu'on le monte et il n'a pas de mamelles pour qu'on le trait". Il disait : "Je me soumettrai tant que les affaires des Musulmans seront respectées et tant que je serai le seul à être traité injustement". Sa cause n'était pas une cause personnelle mais la cause de l'Islam.
Dans l'un de ses discours au sujet du fait de conseiller le bien et de déconseiller le mal, 'Alî (p) a dit : "Les bonnes œuvres et le jihâd pour la cause de Dieu ne sont en rien comparables au fait de conseiller le bien et de déconseiller le mal. Ils sont semblables à un souffle dans une mer agitée. Le fait de conseiller le bien et de déconseiller le mal ne rapproche pas la mort et ne diminue pas les revenus. Ce qui vaut mieux que tout cela est une parole de justice devant un imâm tyrannique". Il a dit "Garde-toi d’être vu par Dieu en commettant un péché qu’Il t’avait interdit de commettre, et de na pas être vu par Dieu au moment où il te faut Lui obéir. Cela te rangera parmi les perdants. Si tu te sens fort, sois-le pour obéir à Dieu. Si tu te sens faible, soit-le pour ne pas Lui désobéir".
Interrogé au sujet du bien, 'Alî (p) a répondu : "Le bien ce n'est pas de voir tes biens et ta progéniture augmenter. Le bien est de voir augmenter ta science et ton indulgence, c'est de devancerles autres par l'adoration de ton seigneur. Si tu fias de bonnes œuvres, tu dois glorifier Dieu; si tu fais de mauvaises œuvres, tu dois demander pardon à Dieu. Le bien dans ce monde-ci n'appartient qu'à deux hommes : Un homme qui a commis des péchés et qui se hâte de se repentir et un homme qui se hâte de faire du bien".
'Alî (p), l'école des générations
'Alî (p) est toujours avec nous. Ses leçons, ses idées et son attachement à son Seigneur sont toujours avec nous. Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons qu'aimer 'Alî (p). 'Alî (p) se situe au-dessus de l'amour. Nous ne pouvons que nous incliner devant son infaillibilité car il se situe aux plus hauts degrés de l'infaillibilité, lui qui a rendu infaillibles son âme, sa pensée et toute sa vie. Sa vie toute entière étaient consacrée à la pensée, au jihâd et à l'obéissance à Dieu.
Je souffre pleinement car beaucoup de monde, y des savants religieux, m'accuse à tort et avec toute leur haine, de ne pas croire à l'infaillibilité de 'Alî (p). Y a-t-il un homme doué de raison, un homme qui respecte sa pensée et qui comprend 'Alî (p), qui pourrait prétendre que 'Alî (p) n'est pas infaillible ? Je l'ai dit à maintes reprises : S'il existait quelque chose de supérieur à l'infaillibilité, ce serait 'Alî (p). Mais Dieu a déposé Son sceau sur leurs cœurs, ils ont trouvé licite de mentir et ils ont déplacé les mots de leurs vraies places.
J'invoque Dieu pour Qu'Il les dirige vers le droit chemin. Je suis éprouvé comme l'était 'Alî (p) par ceux qui mentent et qui déplacent les mots de leurs vrais places. Mais je dirais à Dieu ce qu'a dit le Prophète (P) : "Je m'en fiche, pourvu que Tu n'es pas en courroux contre moi".
Rappel de l'Imam Ali (as) au sujet de la science.
Abû al-Maâlî Abd ar-Rahman, suivant une chaîne de garants remontant à Kamîl. Ibn Ziyâd, a dit :
L'Imam Ali Ibn Abi Talib (que Dieu l'agrée) prit ma main et m'amena dans un endroit désert.
Au point du jour, il se mit à pousser de profonds soupirs. Il me dit : - Ô Kamîl Ibn Ziyâd ! Les cœurs sont des récipients. Le meilleur est le plus avisé. Apprends de moi ce que je vais te dire il y a trois sortes d'hommes :
un enseignant docte, un élève qui s'instruit pour assurer son salut, et la lie de la société qui, comme un troupeau de bétail, suit tout ce qui croasse. Ces derniers penchent du côté de tout vent qui souffle, ne s'éclairent pas de la lumière de la science et ne se réfugient pas dans un coin sûr.
La science est préférable à la richesse. La première te préserve. Quant à la seconde, c'est toi qui la préserves. La science accroît le mérite des œuvres.
Quant à la fortune, elle en diminue la valeur.
L'amour de l'homme de science est un prêt d'argent dont il sera demandé des comptes. La science fait acquérir, dans sa vie, l'obéissance à l'homme de science et, après sa mort, lui donnera une bonne réputation. Quant aux effets produits par la richesse, ils disparaissent de la même manière que les trésors
s'épuisent de leur vivant. Les savants demeurent comme le temps qui ne finit pas. Les sources de la fortune se tarissent. Par contre, leurs exemples. restent présents dans les cœurs.
Voilà ! Voilà ! C'est ici ! - Il désigna sa poitrine de sa main. Science ! Si tu pouvais trouver celui qui pourrait la transporter ! Mieux encore, si tu pouvais lui trouver quelqu'un digne de confiance pour l'enseigner. Il utilisera la religion comme instrument pour ce monde. Il apprendra par cœur les arguments de Dieu qu'il tirera de Son Livre et en fera bénéficier. Ses serviteurs, ou se montrera résigné devant les gens de vérité, sans se cuirasser contre la vivification de cette dernière.
Il anéantira le doute dans son cœur à la première opposition' d'une suspicion venant d'un côté ou de l'autre. S'il est pris d'avidité pour les douceurs de la vie, il bridera les convoitises ou les sollicitations d'amasser des biens et de les thésauriser. Il n'y a rien de plus ressemblant à certains prédicateurs de la
religion que les troupeaux errants. C'est ainsi que la science meurt de la même mort que celui qui la possède. Si fait, par Dieu ! La terre ne se désemplira pas de ceux, dont le nombre, est réduit, qui soutiennent la Cause de Dieu en brandissant Ses arguments afin que Ses arguments et Ses preuves ne soient pas vains.
Ceux qui, auprès de Dieu, ont une énorme, considération, sont ceux avec lesquels Il repousse les opposants à Ses arguments jusqu'à les acculer. Ils portent Ses arguments et les sèment dans les cœurs de leurs semblables. La science les envahit par la réalité de ses faits.
Ainsi, ils adoucissent ce que les fortunés ont trouvé difficile et font oublier ce que les ignorants ont trouvé inintéressant. Ils abordent le monde avec des corps et des âmes suspendus à l'horizon le plus haut. Ce sont ceux-là les Khulafa de Dieu dans Son royaume, les prédicateurs de Sa religion.
Ah ! Quel désir ardent à les voir. Je demande pardon à Dieu pour moi et pour toi. Si tu le veux, lève-toi à présent ! »
Hadith cité par Ibn Qudama al Maqdisi dans le livre Kitab r-riqqah wa l-buka' (livre de la sensibilité et des pleurs) traduit en français sous le titre "L'adoucissement des cœurs"
source : alhassanain