Demander des comptes à soi-même, s'auto-contrôler ou s'auto-surveiller est l'un des plus importants résultats de la refixation des croyances et des concepts islamiques. Il est naturel que chaque invocation d'Allah et chaque rappel de Ses Bienfaits, de Son Omniscience et de Ses Attributs de perfection, poussent le croyant à s'interroger sur ses actes et à se demander dans quelle mesure il observe les principes auxquels il croit. Donc l'auto-comptabilité est la conscience et l'examen des résultats de nos actes. Et c'est ce que l'Islam veut inculquer à l'homme dans sa vie quotidienne.
Les textes de la «charî'ah» ont renforcé l'effet de l'auto-surveillance de la Prière en liant l'acceptation ou la validité de celle-ci à l'observance préalable des Lois islamiques, et c'est conformément à la règle coranique: «Allah n'accepte ... que de la part des pieux».(22)
On trouve la confirmation de cette règle dans beaucoup de hadith attribués aux Ahl-ul-Bayt (le Saint Prophète (P) et les Imams (p) de sa descendance).
En effet, l'Imam al-Redha (p) (le 8e Imam d'Ahl-ul-Bayt) dit: «Allah - IL est Puissant et Exalté - a ordonné trois choses liées à trois autres choses: 1- IL a ordonné qu'on accomplisse la Prière et qu'on acquitte la Zakât, 2- ... etc.».(23)
Et l'Imam al-Baqer (p) (le 5e Imam) dit: «Quiconque boit de l'alcool et s'enivre, sa Prière ne sera pas acceptée pendant quarante jours».(24) Et selon un autre hadith: «Celui qui outrepasse les droits des autres, sa prière ne sera pas acceptée».(25)
Enfin, c'est sans doute parce que la Prière développe chez le priant l'élément de l'auto-comptabilité ou de l'auto-surveillance, qu'on dit qu'elle «éloigne la turpitude et les actions blâmables» (Inna-ç-çalâta tanhâ 'an-il fah-châ'i wal-munkar).(26)
source : sibtayn