Mohammed a des documents et des photos sur son portable montrant comment la police française s’en est prise à lui et l’a passé à tabac.
Sur fond de recrudescence de la protestation populaire contre la violence policière en France, les médias français ont révélé le nom d’une nouvelle victime : un jeune musulman noir, appelé Mohammed, qui a porté plainte après le viol de son ami Théo, 22 ans, par des policiers, le 2 février dernier, à Aulnay-sous-Bois.
Au moment des faits, le jeune homme décide de ne pas porter plainte pour ne pas risquer de perdre son travail. Aujourd’hui, Mohammed K. porte plainte et le ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, a saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Le 26 janvier, Mohamed K., livreur, rentre tôt du travail pour « aller aux Assédic » (NDLR : l’organisation a fusionné avec l’Agence nationale pour l’emploi pour former Pôle emploi). Alors qu’il sort acheter du pain, il voit « un petit de la cité courir, avec derrière lui un homme de grande taille, vêtu d’un manteau à capuche avec de la fourrure. Il a fait une balayette au petit à cinq mètres de moi, je suis intervenu, j’ai demandé ce qui se passait ». C’est alors que l’homme à la capuche, qui ne porte pas de brassard, lui dit qu’il est policier. Mohammed décide alors de poursuivre son chemin.
Plus loin, il tombe sur deux policiers, dont l’homme à la capuche, qui lui disent : « Viens là, toi aussi on va te fouiller ». Lors de l’arrivée d’un troisième policier, la situation dégénère complètement.
« Ils me frappent, coups de pied, coups de poing au visage, dans le ventre, dans le dos, je saigne parce qu’ils m’ouvrent le crâne, je leur dis que je suis essoufflé, ils me traitent de "sale noir”, de "salope”, ils me crachent dessus », explique Mohammed.
Après 24 heures de garde à vue, Mohammed se réveille les yeux « si gonflés par les coups reçus » qu’il n’y voyait plus rien. Sa famille n’est pas parvenue à obtenir de ses nouvelles au commissariat. À ce moment-là, il préfère ne pas porter plainte « parce que je venais de trouver du travail et que je ne pouvais pas me permettre de risquer de le perdre », explique-t-il.
Après les attentats terroristes de l’an dernier en France, les hommes d’État français se montrent de plus en plus racistes envers la minorité musulmane, rendant ainsi la vie des musulmans de plus en plus dure.
Jusqu’ici, plus de 25 mosquées ont été fermées en France, dont 10 % de la population est musulmane.