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Universalité de l’Islam : La religion

La Religion est un Code de conduite qui gouverne la Foi de l'homme, ses actes et ses obligations morales. Elle a été apportée par les Prophètes élus d'Allah, pour le Salut de l'humanité.

 

Avoir une croyance ferme à la Religion et conduire l'activité de la vie conformément aux Principes de la Religion, tel est le meilleur moyen d'atteindre au bonheur et au succès dans ce monde et dans l'Autre.

 

C'est pourquoi, si nous sommes consciencieusement religieux dans notre vision et que nous suivons sincèrement les Enseignements d'Allah et de Son Prophète Muhammad (Ç)(1), nous gagnerons les bénéfices de la vie dans ce monde mortel tout en nous assurant une Bénédiction éternelle dans l'Autre Monde.

 

Nous savons tous qu'un homme heureusement vertueux est celui qui a un but dans la vie, et qui ne vit jamais dans un état d'incertitude. En outre, c'est un homme qui est doté de bonnes qualités morales et qui a une impulsion pour accomplir de bonnes actions. Une telle personne à une satisfaction de cœur et un caractère moral solide, et elle ne s'implique jamais dans des absurdités.

 

La Foi nous invite, en fait, à suivre de telles grandes lignes, sans lesquelles le but même de la vie serait un échec. Elle s'installe dans le tréfonds de l'homme, et comme un garde du corps, invisible, l'accompagne partout, lui évite les faux pas et le guide vers le Droit Chemin.

 

De la même façon, la Foi est avec l'homme dans toutes les circonstances. Elle le prévient contre la perversion et le conduit à accomplir les bonnes actions.

 

La Foi est un soutien solide qui sauve l'homme des souffrances et des vicissitudes de la vie. Ainsi, les gens pieux ne perdent-ils jamais courage dans l'adversité. Ils ne se permettent jamais d'être frustrés ou de souffrir d'inhibition. La raison en est qu'ils ont une Foi solide dans le pouvoir infini d'Allah. Ils pensent toujours à Lui en toutes circonstances et ils restent sous Sa protection. C'est pour cette raison que leur cœur demeure toujours content, renforcé et serein.

 

La Religion nous commande d'acquérir des valeurs morales et d'accomplir des actes nobles autant que cela nous est humainement possible.

 

La Religion peut être divisée, de ce fait, en trois parties :

 

1- les Croyances

2- la Morale

3- les Commandements

 

Nous allons maintenant développer ces trois aspects de la Religion.

 

Les Croyances

 

Si nous nous référons à notre sagesse et à notre bon sens commun, nous ne pouvons que tirer la conclusion que tout cet univers, avec tous ses aspects, son système incroyablement complexe, n'est pas venu à l'existence tout seul. En outre, il est incompréhensible que l'on puisse croire que ce vaste univers, avec toute sa complexité, fonctionne sans le contrôle d'un pouvoir qui le met en action.

 

Indubitablement, il doit y avoir quelqu'un qui a créé, par sa sagesse et son pouvoir, ce monde étonnant. Et c'est ce pouvoir qui contrôle la totalité des affaires de celui-ci selon des lois et des régulations stables.

 

Rien n'a été créé sans but. Tout ce qui a été créé n'a pu qu'être à l'intérieur du domaine de son pouvoir absolu.

 

Peut-on concevoir qu'Allah Le Miséricordieux, Qui est Bon et Bienveillant envers toutes Ses créatures, puisse abandonner l'homme à sa seule sagesse, alors que celui-ci est le meilleur spécimen de Ses créatures et que la plupart des hommes sont susceptibles de tomber dans l'abîme du malheur et de l'entêtement ? Certainement pas !

 

Ainsi, Allah a dirigé le destin de l'homme à travers Ses élus, les Prophètes, qui sont immunisés contre la faute et l'erreur. Le but en était de faire obéir l'homme à Ses Commandements et de conférer à sa vie un sens et un mérite.

 

Nous remarquons que généralement on a l'impression de ne retirer aucun avantage apparent du fait de suivre les Instructions d'Allah, que celui qui fait le Bien n'est pas récompensé, et que celui qui est mauvais et cruel n'est pas puni. De là, on déduit qu'il devrait y avoir un Autre Monde où l'action et les actes de l'homme seraient soumis à un examen minutieux pour qu'il soit récompensé ou puni selon le cas.

 

Donc, la Religion rapproche les gens de telles croyances et d'autres convictions similaires dont on traitera plus tard, et elle les met aussi en garde contre l'ignorance et la stupidité.

 

La Morale

 

La Religion nous commande de développer en nous les bonnes qualités, et de cultiver des habitudes convenables, afin de devenir un symbole de la vertu. Elle nous demande de connaître nos devoirs et nos obligations, de traiter les gens avec amour et affection, de soutenir la justice, de nous conduire aimablement et sincèrement, et de défendre nos droits personnels. De plus, elle nous incite à observer la décence et à ne pas usurper le droit des gens à vivre et à gagner leur vie dans le respect et la dignité. Et avant tout, elle nous enjoint de n'épargner aucun effort dans la recherche du Savoir et de la Sagesse. Elle souligne que nous devons adopter les principes de justice et de franchise dans toutes les sphères de l'activité humaine.

 

Les Commandements

 

La Religion nous commande d'accomplir ces actes -qui sont utiles aussi bien à nous-mêmes qu'à la société dans son ensemble- et de nous abstenir de tout ce qui pourrait apporter le malheur et appeler le désastre.

 

Elle nous apprend également à adorer notre Seigneur, Le Créateur, en faisant la Prière (Çalât), en observant le Jeûne (Çawm) et en accomplissant d'autres actes similaires de soumission à Allah.

 

Tel est le Code de conduite que la Religion nous a apportée et qu'elle nous rappelle de suivre fidèlement.

 

Evidemment, certaines de ces Lois se rapportent à la Foi et aux Croyances, certaines autres concernent les valeurs morales, et d'autres encore sont relatives à leur mise en pratique. C'est ainsi, parce qu'à moins que l'homme ne mène une vie honnête et noble, et qu'il ne devienne réaliste dans son approche, il ne pourra pas aspirer au bonheur.

 

La Religion comme une nécessité

 

La question qui se pose en tout premier lieu concerne le rapport de la vie de l'homme avec la Religion et la Croyance en Allah : la société peut-elle continuer à fonctionner sans Religion et sans croire en Allah ?

 

N'est-il pas vrai qu'un homme religieux est celui qui croit au Seul Seigneur de l'univers, et qui accomplit des actes particuliers en vue d'obtenir Sa Satisfaction ?

 

Il serait possible que, selon les lois promulguées par les hommes, les devoirs respectifs, les bénéfices et les pertes de chaque membre de la société soient déterminés. En ce cas, ces lois remplaceraient la Religion, et l'existence de celle-ci deviendrait non nécessaire. Mais après avoir scruté les Principes et les Enseignements islamiques, cette notion semble sotte, car l'Islam n'a pas ordonné seulement de louer et de prier Allah, mais il a également promulgué des Principes compréhensibles, et un Code de conduite spécifique aussi bien pour les affaires individuelles de l'homme que pour ses affaires sociales.

 

L'Islam s'est fait une idée étonnamment pertinente de la vaste étendue du monde de l'humanité, et a promulgué des Lois et des réglementations en vue du bien-être individuel et social de l'homme et de sa paix d'esprit. Il s'est assuré également du moyen de parvenir au bonheur et à la prospérité des membres de la société humaine jusqu'au maximum possible. Et tout esprit équitable ne peut qu'affirmer que les lois et réglementations émanant de l'intellect et du savoir limité de l'être humain manquent de perfection.

 

Dans le Saint Coran, Allah a fait l'éloge de la Voie de l'Islam, comme nous l'avons déjà noté. Maintenant, nous allons illustrer ce sujet en prenant quelques exemples des Versets coraniques (dont nous traduisons le sens) :

 

«La Religion à laquelle les gens ont été appelés par les Prophètes est fondée sur l'adoration d'Allah et l'obéissance à Ses Commandements. Bien que les gens instruits des différentes autres religions aient su la différence entre le vrai et le faux, ils ont, à cause de préjugés religieux et par animosité, refusé d'admettre la Vérité et ont adopté une voie différente de la leur propre, et c'est ainsi que les religions sont apparues sur cette Terre. En vérité, ces gens ont ouvertement fait fi des Révélations d'Allah. Allah les punira rapidement pour leurs malfaisances.» (Sourate Âl 'Imrân, 3 : 19)

 

«Celui qui adopte une religion autre que l'Islam, sa religion ne sera pas acceptée et il sera au nombre des perdants dans l'Autre Monde.» (Sourate Âl 'Imrân, 3 : 85).

 

«O vous les Croyants ! Soumettez-vous tous à la Volonté d'Allah en matière de Religion, et ne suivez pas les traces de Satan : il est votre ennemi déclaré.» (Sourate al-Baqarah, 2 : 208).

 

«O vous les Croyants ! Si vous vous engagez dans une convention, honorez-la, et lorsque vous faites un vœu avec conviction et que vous faites d'Allah votre Témoin, ne violez pas vos serments. Allah sait parfaitement ce que vous faites.» (Sourate al-Nahl, 16 : 91).

 

Donc, lorsqu'un Musulman conclut un accord avec Allah, ou qu'il fait une promesse à Ses serviteurs, il doit être honnête et honorer cet accord ou cette promesse.

 

«O Prophète ! Appelle les gens à Allah par la Sagesse et une belle exhortation, et si tu discutes avec eux fais-le de la meilleure façon. Oui, ton Seigneur connaît parfaitement celui qui s'écarte de Lui, comme il connaît ceux qui sont dans le Droit Chemin.» (Sourate al-Nahl, 16 : 125).

 

Par conséquent, pour expliquer la Religion, on doit parler aux gens dans un langage qu'ils comprennent et d'une façon fructueuse, et si on ne peut pas le faire par la raison et le conseil, on doit recourir au raisonnement logique, qui est l'une des méthodes pour démontrer un point, et l'inviter à accepter la Vérité.

 

Le Saint Coran dit également :

 

«Lorsque le Coran est récité, écoutez-le, et comprenez-le profondément [et ne parlez pas à ce moment-là]. Peut-être [par voie de conséquence] vous sera-t-il fait Miséricorde.» (Sourate al-Anfâl, 8 : 204).

 

«O vous les Croyants ! Obéissez aux Commandements d'Allah et de Son Prophète, ainsi qu'à ceux des Imams dont l'obéissance est ordonnée par Allah et Son Prophète. Et si vous avez cru en Allah et au Jour du Jugement, aplanissez vos différends à la lumière des injonctions du Saint Coran et du Saint Prophète. Ceci est la meilleure façon de régler les différends.» (Sourate al-Nisâ', 4 : 59).

 

En effet, dans la société islamique, il n'y a comme moyen de résoudre les différends que le Saint Coran et les instructions du Prophète (Ç), et chaque différend doit être aplani selon ces sources. Et si un Musulman aplanit les différends à la lumière d'un simple raisonnement logique, c'est parce que le Saint Coran a approuvé une décision qui découle de la sagesse.

 

«O Prophète ! C'est grâce à la Bienveillance d'Allah que tu es si bon et si doux, et si tu étais de mauvaise disposition et féroce, ces gens se seraient séparés de toi. Par conséquent, tu dois ignorer leurs erreurs, implorer pour eux le Pardon d'Allah, et continuer à les consulter dans leurs affaires. Mais lorsque tu prends une décision quelconque, place ta confiance en Allah. Ceci parce qu'Allah aime ceux qui ont confiance en Lui.» (Sourate Âl 'Imrân, 3 : 159).

 

Traiter les gens avec bonté, être attentif à leur bien-être et les consulter pour les affaires importantes, tels sont les moyens de créer un climat d'amour et de respect. Il est également nécessaire que les gens, eux aussi, aiment leur dirigeant, afin qu'il puisse les gouverner. C'est ainsi qu'Allah a commandé au Dirigeant des Musulmans de traiter ses adeptes aimablement et de se concerter avec eux.

 

Toutefois, étant donné qu'il est possible que les gens puissent se tromper dans leur appréciation des choses, le Prophète (Ç), a reçu l'Ordre de s'attacher fermement à sa décision personnelle après avoir consulté les gens, et étant donné que personne ne peut s'opposer à la Volonté d'Allah, il doit tourner son regard vers Allah dans toutes les affaires, et les lui soumettre.

 

Allah Le Tout-Puissant a mentionné les religions judaïque et chrétienne, qui ont pour Livres Révélés respectivement la Torah et l'Injîl (l'Evangile), lesquels comprennent des Commandements et des Règlements collectifs :

 

«La Torah et l'Injîl qui se trouvent actuellement chez les Juifs et les Chrétiens corroborent aussi cette signification, car la Torah contient beaucoup de lois civiles et pénales, et apparemment l'Injîl appuie et confirme les doctrines de la Torah.» (Sourate al-Mâ'idah, 5 : 43-44)

 

Conclusion : Il ressort clairement de ce qui a été dit précédemment que, dans la terminologie du Saint Coran, la Religion est le cadre de la vie auquel l'homme ne saurait échapper. La différence entre la Religion et le code social réside en ceci que la première émane des Révélations d'Allah, alors que le second est le produit des pensées des gens. En d'autres termes, la Religion lie la vie sociale des gens aux Commandements d'Allah. Mais dans le code social fait par l'homme, il n'y a pas de tels liens.

 

Les avantages de la Religion

 

D'après ce qu'on vient de voir, il est clair que la Religion non seulement joue un rôle important dans la réforme des individus et de la société, mais elle est également le seul moyen d'établir la justice et d'assurer la paix et la prospérité dans la vie.

 

La société qui n'applique pas les Lois de la Religion est privée de réalisme et de lumière, et s'égare dans la fantaisie, les manifestations ostentatoires et la négligence. Après avoir mis de côté le sens des valeurs, elle se perd dans des notions absurdes et dans l'égoïsme. Les mauvaises habitudes et la conduite mesquine deviennent son destin, et de cette façon elle se dépouille de toutes valeurs humaines. Une telle société non seulement ne parvient pas à assurer le bonheur et la prospérité de ses membres, mais elle subit les conséquences négatives de son caractère fantasque et, tôt ou tard, elle peut sortir de son sommeil pour réaliser que le seul moyen de son Salut est la Religion et la Croyance en Allah. Et, en fin de compte, elle aura des remords pour le mode de vie qu'elle avait suivi.

 

En outre, le Saint Coran déclare :

 

«Heureux seront ceux qui purifient leur âme, et privés de bonheur ceux qui les corrompent.» (Sourate al-Chams, 91 : 9-10)

Ainsi, celui qui se préserve lui-même des vices est béni, et celui qui commet des péchés est privé de paix, de prospérité et de Salut.

 

On gardera présent à l'esprit que le Salut de l'individu et de la société dépend uniquement du fait de suivre les Commandements religieux. La raison en est que la pratique (de la Religion) perfectionne l'homme, et ce qui a un vrai mérite ce n'est pas la revendication de la Vérité, mais c'est la Vérité elle-même.

 

Quelqu'un qui se dit Musulman, alors qu'il est mauvais, et qui en même temps s'attend à l'arrivée de l'Ange de la bonne fortune, est pareil à un malade qui se promène, l'ordonnance du médecin enfouie dans sa poche, et qui espère encore qu'il va guérir ! C'est un fait établi que par une telle conduite, on n'atteindra jamais son but.

 

Allah dit dans le Saint Coran :

 

«Ceux, parmi les Musulmans, les Juifs, les Chrétiens et les Çabéens(2), qui croient en Allah et au Jour du Jugement, et qui agissent avec droiture, trouveront leur récompense auprès de leur Seigneur.» (Sourate al-Baqarah, 2 : 62)

 

Peut-être d'aucuns pourraient-ils conclure que selon ce Verset coranique, tous les gens qui croient en Allah et au Jour du Jugement et qui font aussi de bonnes œuvres, sans croire forcément en tous les Prophètes, méritent cependant le Salut. Mais on doit savoir que dans le Coran, Allah a qualifié d'incroyants (kâfir) tous ceux qui ne croient pas à tous les Prophètes ou à quelques-uns d'entre eux. En effet, Il dit :

 

«Ceux qui ne croient pas en Allah et en Ses Messagers, et qui essaient d'établir une distinction entre Allah et Ses Messagers, disent qu'ils croient en certains d'entre les Messagers et non dans les autres, et veulent adopter une voie intermédiaire entre la Croyance et l'incroyance, mais en réalité ils sont des incroyants.» (Sourate al-Nisâ', 4 : 150-151).

 

Ainsi, seuls ceux qui croient en tous les Prophètes -Que la Paix soit sur eux !- et qui font le bien, tireront avantage de leur Foi.

 

Le rôle de l'homme dans la vie sociale

 

Si nous étudions les circonstances dans lesquelles les sociétés humaines naquirent dans le passé lointain, nous constatons clairement que l'homme n'aspirait à rien d'autre qu'à son bien-être et à une vie tranquille, et il ne fait pas de doute que cet objectif ne saurait être atteint sans l'utilisation complète de toutes les ressources de la vie.

 

L'homme sait, de par ses facultés intellectuelles innées, qu'il ne peut tout seul satisfaire la totalité de ses besoins, ni parvenir à la tranquillité et à la paix de l'esprit qu'il désire tant. Et puisqu'il se rend compte qu'il n'arrive pas à réussir dans la vie en surmontant individuellement les difficultés, il fait appel à la protection du rôle social de la vie. Il considère qu'il est facile de parvenir à son but par la coopération avec ses semblables et, par conséquent, il s'efforce de recevoir les avantages de la vie avec le concours des autres. Cet objectif est atteint lorsque chaque individu assume la responsabilité de contribuer par ses propres efforts à la réalisation dudit objectif, et que tous les individus mettent en commun les dividendes des efforts individuels, pour que chaque individu en prenne par la suite une part proportionnelle à ses efforts et poursuive paisiblement le train-train de sa vie.

 

Pour rendre sa vie plus plaisante, l'homme coopère avec ses semblables et coordonne ses activités avec les leurs. En fait, tous les membres de la société investissent leurs efforts dans une cause commune, et ils accumulent les fruits de leur travail en vue de les partager ensuite selon les efforts individuels et le statut de chacun.

 

Le besoin de lois dans la société

 

Etant donné que le fruit des efforts collectifs des gens est accumulé, chacun essaie d'en tirer davantage pour soi, ce qui ne manquera pas de susciter des conflits et des disputes.

 

C'est un fait vérifiable que de dire que le désir de gains matériels peut provoquer la haine et la discorde, et faire perdre l'esprit d'amour réciproque chez les gens. Afin de garder intacte l'affection mutuelle chez les gens, la société doit promulguer des règles et des règlements susceptibles, lorsqu'ils sont observés, d'enrayer ou de prévenir le désordre et le chaos.

 

Il est indéniable que sans les règles et les règlements promulgués en vue d'administrer les affaires de la société, il y prévaudrait une condition si chaotique que la société humaine ne survivrait même pas un jour.

 

Sans aucun doute, ces règlements varient en fonction des différences existant entre les civilisations, selon la disposition d'esprit de chaque nation, selon le mode de pensée de chaque société, selon la position des institutions gouvernementales, etc. Cependant, sans l'existence de tels règlements et lois coutumières, et sans que ceux-ci soient respectés au moins par la majorité des gens, aucune société ne peut fonctionner. En fait, dans les annales de l'histoire de l'humanité, il n'exista aucune société sans codes, coutumes, règles ou règlements.

 

La liberté de l'homme vis-à-vis des lois

 

Puisque l'homme fait toute son action selon sa volonté et selon son jugement, il éprouve une sorte de sentiment de liberté d'action, et considérant que cette liberté n'est assortie d'aucune condition ni d'aucune restriction, il essaie d'éviter tout ce qui pourrait l'entraver.

 

C'est pourquoi il se sent mécontent lorsqu'il rencontre des difficultés sur le chemin de la réalisation de ses désirs. Et chaque fois que des restrictions lui sont imposées, il sent en lui une sorte de fardeau et d'abattement. Donc, quelque peu nombreux que puissent être ces lois, elles vont à l'encontre de la nature de la liberté chez l'homme, puisqu'elles imposent des restrictions à sa liberté.

 

D'un autre côté, il comprend aussi que s'il n'est pas disposé à sacrifier un peu de sa liberté en vue du perfectionnement de la société et de l'application des lois, il y aura une situation si chaotique qu'elle pourra détruire sur-le-champ sa liberté et la paix de son esprit ; parce qu'il sait que s'il arrache un morceau de pain de la bouche de quelqu'un, d'autres également arracheront plusieurs morceaux de pain de sa propre main, et que s'il se permet d'être cruel envers quelqu'un, un tel traitement ne lui sera pas épargné à lui-même. Il en résulte que, pour préserver une partie de sa liberté, il accepte de se séparer du reste de cette liberté et, en même temps, il ne peut que respecter les lois.

 

L'application des lois va-t-elle contre la liberté ?

 

Il ressort de ce qui précède qu'il existe une sorte de différence et de contradiction entre la nature humaine aspirant à la liberté, et les lois. En d'autres termes, les lois sont comme une chaîne mise aux pieds de l'homme, et celui-ci a un désir désespéré de s'en débarrasser en les brisants.

 

C'est pourquoi il y a toujours, côte à côte avec les règles et les obligations pratiques, quelques lois promulguées en vue de punir les violations des lois. Celles-ci servent d'arme de dissuasion contre la violation des lois, et aussi comme un encouragement à la récompense, ce qui incite les gens à respecter les règles et règlements. De là, on ne peut pas nier que ceci, c'est-à-dire l'arme de dissuasion de la punition et l'encouragement de la récompense, aide dans une certaine mesure à appliquer les lois, mais sans toutefois pouvoir assurer un remède complet aux violations des lois, ni sauvegarder totalement l'autorité des lois. La raison en est que ces lois pénales sont violées parce que, comme d'autres lois, elles sont imparfaites et défectueuses.

 

Et comme ces lois peuvent aussi être violées, elles risquent toujours d'être enfreintes par les gens épris de liberté, car les gens qui ont de l'influence s'en moquent ouvertement et d'une façon flagrante, ou bien tout simplement grâce à leur influence ils parviennent à contraindre les autorités judiciaires et administratives à se ranger de leur côté.

 

Quant aux gens qui n'ont pas beaucoup d'influence, ils profitent de la faiblesse et de l'insensibilité de l'appareil administratif de la société pour pratiquer la violation des lois par des moyens subreptices et sournois, ou par des relations personnelles, en vue de parvenir à leurs buts et, en conséquence, ils détournent l'organisation administrative et la rendent bonne à rien.

 

La meilleure preuve de ce qui vient d'être dit, ce sont les milliers de violations des lois qu'on constate chaque jour dans les différentes sociétés.

 

La source de la vulnérabilité des lois

 

Maintenant, il faudrait trouver où réside la source de ce danger, et de quelle façon la nature humaine rebelle et aimant la liberté pourrait être bridée, afin de préparer les mesures susceptibles de constituer un remède à la transgression des lois.

 

La source de ce danger qui est grandement responsable de la propagation de maladies dans le corps politique de la société, et qui ne pourrait pas trouver de remède même dans les lois, est le fait qu'en général toutes les méthodes qui instituent les lois se sont concentrées sur l'aspect matérialiste de la vie des gens, et n'ont pas accordé suffisamment d'importance aux aspects spirituels de l'homme et à ses propensions innées.

 

Leur seul objectif est de créer une coordination des actions, une discipline et un équilibre, afin que les choses se passent d'une manière qui prévienne l'émergence de différences et de conflits.

 

Ce que la loi veut, c'est que ses dispositions soient suivies, et qu'elle puisse maintenir sous son contrôle les fonctions de la société. Elle ne se préoccupe pas de la valeur intrinsèque des aspirations des gens, qui sont pourtant la force motivante de leurs actes, et qui constituent aussi l'ennemi interne des lois.

 

Vraiment, si la nature éprise de liberté de l'homme, et ses autres nombreuses inclinations innées (telles que son penchant égoïste, son inclination aux plaisirs sexuels), qui sont la cause profonde de toutes les maladies, ne sont pas prises en considération, la société devient sujette au chaos et au désordre. De là, l'existence même des lois et des règlements serait compromise par l'invasion d'éléments rebelles formidablement puissants -qui sont les rejetons de ces mêmes anomalies instinctives. De cette manière, aucune loi ne pourra remédier aux maladies, ni freiner la différence des pensées et des actions.

 

La Loi Divine est supérieure aux autres lois

 

Pour la protection des lois, le dernier recours de la société est d'établir un code pénal et de nommer un garde. Cependant, comme on l'a noté plus haut, pour mettre les lois en application, il n'est pas possible de faire échec à la nature rebelle de l'homme et à ses autres tendances révoltées, avec le code pénal et les agents d'application de la loi.

 

D'une façon similaire, la Religion aussi nomme un garde administratif, et pour punir les transgresseurs de la loi et les éléments rebelles, elle applique le code pénal. Et encore, elle possède d'autres ressources par lesquelles elle vainc toute force d'opposition et la détruit complètement.

 

La Religion, qui maintient un lien entre la vie sociale de l'homme et Allah, rend l'homme responsable devant Allah de toutes ses activités, individuelles et sociales car, par Son Pouvoir infini et Son Savoir illimité, Allah a confiné l'homme de tous côtés, et Il connaît tout ce que l'homme peut penser et tous les secrets qui habitent son cœur. Rien ne peut lui échapper chez l'homme.

 

En dehors des gardes apparents, la Religion confie le devoir de la surveillance de l'homme à un superviseur interne qui ne s'évade jamais avec insouciance de ses responsabilités, et il devient donc impossible de se soustraire au jugement qu'il prononce. Allah dit, dans le Saint Coran :

 

«Allah est au courant de tout ce que chacun fait.» (Sourate al-Anfâl, 8 : 47)

Et :

«Allah récompensera certainement tous selon leurs actes.» (Sourate Hûd, 11 :111)

Et :

«... Allah vous observe.» (Sourate al-Nisâ', 4 : 1)

 

Si nous comparons un homme qui vit dans une société régie par les lois humaines avec un autre qui mène sa vie selon les Lois Divines, la supériorité de la Religion sautera aux yeux.

 

Dans une société où tous les individus sont sincèrement religieux et accomplissent leurs obligations religieuses, les gens réalisent dans toutes les circonstances qu'Allah les surveille pour qu'ils ne veuillent jamais du mal les uns aux autres. Par conséquent, les gens qui vivent dans un tel environnement sont généralement dépouillés de tout sentiment hostile et agressif. En outre, ils sont aussi à l'abri de l'opinion malveillante les uns des autres. Mais dans le cas d'une société régie par des lois humaines, un tel concept de sécurité n'est pas garanti.

 

La Religion interdit à l'homme d'entretenir des suspicions. Le Saint Coran dit à cet égard :

 

«O vous les Croyants ! Evitez de conjecturer sur autrui : certaines conjectures sont des péchés. N'espionnez pas, et ne dites pas de mal les uns des autres.» (Sourate al-Hujurât, 49 : 12)

 

Dans un environnement religieux sain, l'homme demeure satisfait et serein. Il y mène une vie confortable et heureuse, et s'assure une sublimité éternelle. Mais dans un milieu où les lois humaines prévalent, seule la présence de la police dissuade l'homme d'enfreindre la loi ; autrement, il aurait tendance à la violer.

 

En raison des grandes lignes bien fondées de la Religion, chaque homme religieux se rend compte de la vérité évidente que, dans ce monde périssable, sa vie n'est pas limitée à sa courte existence vécue, et qu'il a encore devant lui une vie infinie qui ne se termine pas par la mort et qu'en outre, pour s'assurer une félicité et une paix éternelles, la seule Voie qui lui est ouverte consiste à suivre les Commandements religieux qu'Allah a envoyés par l'intermédiaire de Ses Prophètes.

 

Puisque un Croyant sait très bien que les Commandements religieux proviennent d'Allah Le Très-Sage, Le Tout-Puissant et L'Omniscient, à Qui rien n'échappe aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur de l'homme, il n'est pas possible pour ce Croyant de commettre, d'une façon subreptice un acte de désobéissance aux Commandements d'Allah. En outre, il ne peut oublier le fait qu'il sera comptable de ses actes devant Allah Le Tout-Puissant dans toutes les circonstances.


Selon sa Foi, un homme religieux sait aussi que s'il s'acquitte ponctuellement de ses obligations religieuses, il aura obéit à son Seigneur. Et bien qu'en sa qualité de simple créature d'Allah, il ne cherche à recevoir rien en retour pour son obéissance, il sera quand même récompensé par la Grâce et la Bienveillance d'Allah.

 

Ainsi, chaque acte de soumission à Allah qu'il accomplit volontairement est en fait une sorte de transaction ou d'échange (donner et prendre). Cela parce que, par sa volonté, il cède une partie de sa liberté personnelle pour s'assurer, en échange, la Satisfaction et les Bénédictions d'Allah.

 

C'est pourquoi un homme religieux éprouve un immense plaisir en s'acquittant de ses devoirs religieux et en s'occupant de ladite opération d'échange. En échange de la partie de la liberté qu'il a sacrifiée, il reçoit de multiples bénéfices, comme s'il vendait un bien pour en acheter un autre encore meilleur.

 

Au contraire, une personne qui est négligente dans ses devoirs religieux estime qu'il est préjudiciable pour elle d'être liée par des règles et règlements, et elle a de la peine à sacrifier un peu de sa liberté personnelle. De cette façon, elle est toujours à la recherche du moyen de se sortir des griffes de la loi et de s'en libérer. Là, il convient de souligner qu'il y a encore plus de différences entre les Lois religieuses et les lois faites par les hommes.

 

Les gens pieux s'abstiennent volontiers des péchés, alors que les gens soumis aux seules lois humaines évitent de commettre des crimes par peur de la punition. La Religion gouverne la totalité de l'être humain, alors que la loi humaine ne couvre de sa juridiction que les mains et les pieds de l'homme.

 

La Religion commande dans une large perspective aussi bien l'intérieur que l'extérieur de l'homme, alors que la loi humaine ne gouverne que l'aspect extérieur de la conduite de l'homme. La Religion n'est pas semblable à un simple gardien qui prévient les mauvaises choses, elle est plutôt comme un tuteur qui éclaire pour l'homme les actions vertueuses. En cela, le rôle de la loi humaine n'est rien de plus que celui d'un policier.

 

C'est pourquoi les avantages résultant de la Religion sont de loin meilleurs que ceux que nous procure la loi humaine. Ainsi, les gens qui essaient de détruire la Religion et de placer leurs espoirs dans les lois humaines sont-ils pareils à un homme qui amputerait ses pieds pour marcher avec des béquilles.

 

Conclusion : Il ressort de ce qui précède qu'il est clair que la Religion est de loin le meilleur système d'organisation de la société humaine, étant donné qu'elle entraîne l'homme, beaucoup mieux que tous les autres systèmes, à appliquer les lois.

 

Les mesures curatives des autres systèmes

 

Pendant le siècle passé, les pays sous-développés, sortant de leur profond sommeil, ont adopté le modèle collectif de gouvernement pour assurer leur progrès et leur développement. Ils n'avaient ni tiré avantage du rôle de la Religion, ni accordé attention à l'aspect le plus faible de leurs lois. De cette façon, leur condition s'était détériorée et le caractère même de leur système social avait laissé refléter un aspect sauvage.

 

Au contraire, les nations développées avaient compris l'aspect le plus faible de l'application des lois, et pour empêcher celles-ci de tomber dans un échec total, ils se résolurent à adopter une nouvelle méthode d'approche en recourant à des mesures curatives. Elles ont adopté une méthode d'enseignement et d'éducation capable de forger le caractère moral de leurs peuples, et de leur faire croire que les lois constituent un héritage sacré. Ainsi, aucune place n'a été laissée à la violation des lois. Ce type d'entraînement est devenu un instrument conduisant le peuple à s'habituer au respect de la loi.

 

Toutefois, il faut garder présent à l'esprit que les sociétés qui reçoivent un tel entraînement ont deux directions d'opinion :

 

1) Selon leur vue et leur croyance, les relations humaines, les besoins de bien-être et la bonté envers les gens, concepts fondés sur des bases réalistes, ont en fait pour origine les Religions Divines, étant donné que depuis des temps immémoriaux, et longtemps avant l'avènement des sociétés bien développées, la Religion avait attiré l'attention des gens sur ces concepts. En réalité, la prospérité que nous constatons dans les sociétés avancées est due aux bénédictions de la Religion.

 

2) La disposition d'esprit qui a pour origine des idées fantasques et des fantaisies ridicules, comme par exemple le fait de faire croire aux gens que s'ils souffrent et meurent pour la cause de la patrie, leurs noms seront gravés pour toujours sur les pages de l'Histoire.

 

Il est possible qu'une personne soit influencée par cette sorte de notions et qu'elle puisse se jeter au milieu du champ de bataille, ou tuer un soldat du camp ennemi. Donc, cela pourrait aboutir à certains résultats tangibles ; mais en fin de compte, ces notions apportent beaucoup plus de mal que ce qui a l'air d'être des avantages. En outre, cette sorte de notion peut rendre l'homme superstitieux et détruire même sa faculté de penser rationnellement.

 

Toutefois, les gens qui ne croient pas en Allah et au Jour du Jugement considèrent la conception de la mort comme une annihilation totale de la vie de l'homme. De telles gens ne sont douées d'aucun sens du jugement et d'aucune faculté de perception leur permettant de réaliser qu'il y a une autre vie après la mort, une vie qui assurera une paix et une prospérité éternelles.

 

L'homme, de par sa nature même, désire vivement la Religion. Tant qu'il vit, il lutte pour son mieux-être, et pour pouvoir atteindre cet objectif, il se met à la recherche de tous les moyens et recours possibles. Alors qu'il cherche des moyens réels permanents à l'abri de toute défaite, il se heurte à une situation où, dans ce monde, il n'y a pas de moyens qui lui garantissent un succès permanent.

 

Le désir ardent de l'homme pour la Religion est fondé sur le fait que lorsqu'il veut -sa nature même l'y incite- s'assurer une source permanente de bonheur et de prospérité et compter sur un appui qui ne risquerait pas de se défaire, il réalise que seule la Volonté d'Allah n'est jamais défaillante. De là, la seule Voie pour l'homme de se soumettre à Allah est d'embrasser l'Islam.

 

A la lumière de ce qui précède, on peut dire avec certitude que ce désir de l'homme inhérent à sa nature est la preuve solide de la véracité des trois Principes fondamentaux suivants de l'Islam :

 

1) Le monothéisme

2) La Prophétie de Muhammad (Ç)

3) Le Jour du Jugement.

 

L'intellect de l'homme dépend de sa construction instinctive, et il se manifeste à travers ses sentiments et ses désirs conscients. Par exemple, l'homme ne peut pas prendre, par erreur, l'amitié pour de l'inimitié, ni la sensation de soif qu'il éprouve pour l'apaisement de cette soif. Il est vrai aussi que, parfois, l'homme aspire à être aussi libre que les oiseaux, ou qu'il désire être l'une des étoiles parsemées au firmament. Puisque l'homme désire le plus sérieusement du monde, et du fond de son cœur, une vraie source de bonheur et de prospérité, il ne renonce jamais à son espoir de réaliser son but.

 

Dans cet univers, si cette source intarissable (Allah) n'existait pas, l'homme, avec sa nature instinctive perméable, n'aurait jamais pu réfléchir à cette question.

 

En outre, s'il n'y avait pas une paix et un confort absolus après la mort, comme cela est envisagé, et si le Code de la Religion qui nous est parvenu par l'intermédiaire de la Prophétie n'était pas vrai, il n'y aurait pas de désir palpitant dans le cœur de l'homme pour la réalisation de la paix et du confort.

 

La base historique de la Religion

 

La seule source authentique d'investigation concernant la base historique des religions est le Coran, parce qu'il est immunisé contre toutes sortes d'erreur, de conjecture, de préjudice et de partialité.

 

Le Saint Coran dit franchement :

 

«Aux yeux d'Allah, l'Islam est la seule Religion.» (Sourate Âl 'Imrân, 3 : 20).

 

Dès le tout début, l'Islam a été la Religion de l'humanité. Le Saint Coran note expressément que l'humanité actuelle est la progéniture du Prophète Adam (S) (3), à qui des Révélations Divines ont été faites. Sa Religion était très simple, et fondée sur quelques Principes fondamentaux qui assignaient aux gens l'obligation d'adorer Allah, Le Seul Etre Suprême, et de traiter leurs semblables, et surtout leurs parents, avec bonté et faveur, ainsi que de s'abstenir de se quereller, de tuer, de faire du mal, et de tout acte vil semblable.

 

Après le Prophète Adam, sa progéniture commença à mener sa vie avec simplicité et sans conflits. Lorsque le nombre des membres de cette descendance augmenta, ceux-ci se mirent à vivre ensemble, et le concept et la pratique du rôle social de la vie humaine commencèrent à se concrétiser. En raison des conditions qui prévalaient, les gens s'approchèrent de plus en plus de la civilisation. Mais lorsque la population augmenta en nombre, ils se divisèrent en tribus.

 

Dans chaque tribu, il y avait un petit nombre d'individus distingués qui étaient tenus en si haute estime par les membres de la tribu qu'à la suite de la mort de l'un d'entre eux, les gens lui érigèrent des monuments en forme d'idole et des effigies et se mirent à les adorer. Comme cela est confirmé par divers dignitaires religieux, cette pratique conduisit à la fondation de l'idolâtrie. L'histoire de l'idolâtrie soutient la même thèse.

 

Par la suite, les gens les plus forts se mirent à exploiter les gens les plus faibles et, progressivement, cette pratique conduisit à des disputes et à des conflits sérieux entre les gens. Cet état de choses écarta l'homme du Droit Chemin, et l'entraîna vers des malheurs et des afflictions extrêmes.

 

Finalement, Allah Le Dispensateur de la Grâce, nomma Ses Prophètes, et leur fit Ses Révélations -telles les Saintes Ecritures- afin que les gens puissent résoudre leurs différends. Allah dit, dans le Saint Coran :

 

«Au début, tous les gens constituaient une seule nation. Lorsqu'ils commencèrent à se disputer les uns avec les autres, Allah envoya Ses Prophètes pour leur apporter la Bonne Nouvelle et pour les avertir, et Il leur révéla les Livres Saints afin que les choses qui se trouvaient à l'origine des conflits fussent résolues.» (Sourate al-Baqarah, 2 : 213)

 

L'Islam - La Voie Divine

 

L'Islam est la dernière de toutes les religions. De là, comparé aux autres religions, il est la Religion la plus complète. Après son avènement, toutes les autres religions furent révoquées. Il est évident qu'une chose imparfaite ne saurait tenir tête à une autre, parfaite, compréhensible et superbe.

 

L'Islam a été apporté à toute l'humanité par le Saint Prophète, Muhammad fils d''Abdullah (Ç).

 

La porte du Salut et de la Félicité a été grande ouverte devant toute l'humanité, à un moment où les sociétés étaient déjà passées par une longue période de dégradation morale et de corruption, pour se trouver désormais apte à atteindre le niveau d'élévation morale grâce à laquelle ces sociétés pouvaient parvenir aux idéaux sublimes de réalisations humaines et de cognition divine. Ainsi, l'Islam a apporté à l'humanité des vérités d'autant plus acceptables qu'elles peuvent être facilement comprises par un homme à l'esprit rationnel.

 

Ceci mis à part, l'Islam a mis à la disposition de l'humanité un Code distingué de bonne conduite. Il a aussi apporté des Préceptes et des Commandements qui sont à même de diriger aussi bien le rôle individuel que social de l'homme dans la vie. L'Islam demande à l'humanité de se conformer strictement à ses Principes.

 

C'est pour toutes ces considérations que l'Islam se qualifie de Religion Divine et éternelle. L'Islam est un Code de vie complet, qui traite des Croyances, gouverne les affaires humaines en tenant compte des valeurs morales et des actes vertueux, de sorte à rendre l'homme capable d'obtenir pour lui-même la paix et la prospérité dans ce monde et dans l'Autre Monde.

 

Les Enseignements de l'Islam sont tels que tout individu, ou toute société, qui les suit finira par mener une vie prospère, et atteindra progressivement la cime de la gloire.

 

L'Islam accorde ses bienfaits à tout individu et toute société d'une façon égale. Tout individu, qu'il soit grand ou petit, sage ou non, homme ou femme, blanc ou noir, de l'est ou de l'ouest, peut en être le bénéficiaire, indistinctement, et satisfaire ses besoins en le suivant. C'est ainsi parce que les Préceptes de l'Islam et ses injonctions sont fondamentalement pour toute l'humanité. Il prend en considération tous les besoins humains, et les résout en conséquence.

 

Dans les différents peuples, de races et d'âges divers, la nature et la structure de l'homme sont les mêmes. Evidemment, de l'est à l'ouest, la société humaine est comme une famille. C'est-à-dire que chacun de nous, qu'il soit grand ou petit, sage ou non, blanc ou noir, homme ou femme, est le membre de cette grande famille, et tout le monde est égal sur cette base. Les besoins des différents peuples et races se ressemblent. Les gens qui ne sont pas encore nés seront, dans le futur, les descendants des gens présents, et ils hériteront de tous leurs besoins et manques en conséquence.

 

En un mot, l'Islam est une Religion qui satisfait tous les besoins authentiques et naturels de l'homme. Cette Religion est suffisamment bonne pour tout le monde, et elle durera pour toujours. C'est pour cette raison qu'Allah décrit l'Islam comme une Religion rationnelle, et qu'Il invite l'humanité à conserver la rationalité dans la nature humaine. Les dignitaires religieux ont dit que l'Islam est une Religion simple, puisqu'il n'impose pas de contrainte.

 

De même que la Religion occupe une position unique par rapport aux autres méthodes de système social, de même l'Islam jouit d'une place privilégiée en comparaison des autres religions. C'est de ce point de vue que l'Islam est plus bénéfique à la société humaine que tout autre système. Cet état de fait devient clair lorsqu'on fait une comparaison entre les adeptes de l'Islam et ceux des autres religions.

 

L'Islam et les autres religions

 

De toutes les religions, l'Islam est la seule à être profondément sociale de nature. Les Enseignements islamiques ne sont ni comme ceux de l'actuel christianisme, qui pense uniquement au bien-être des gens dans la vie future et qui reste silencieux sur leurs affaires de ce monde, ni comme ceux du présent judaïsme, qui concentre tous ses efforts sur l'éducation et la guidance d'une seule nation, ni comme ceux de la religion des mages, ni comme ceux d'autres religions qui sont limitées à traiter très peu des aspects de la conduite morale.

 

En Islam, l'éducation et la Guidance de tous les gens, ainsi que leur paix et leur prospérité aussi bien dans ce monde que dans l'Autre, ont été toujours prises en considération. En fait, ceci est le seul moyen de réformer les sociétés et de rechercher la prospérité des gens, car il est futile de se concentrer sur la réforme d'une seule société ou nation alors que, de nos jours où les peuples des quatre coins du monde se rapprochent les uns des autres de plus en plus en raison des bonnes relations mutuelles entre les nations, car cela équivaudrait à purifier seulement une goutte d'eau dans un réservoir ou un ruisseau pollués, en laissant tout le reste tel quel. En outre, c'est contraire aux principes mêmes de la réforme que d'ignorer les autres sociétés en ne s'occupant que d'une seule.

 

Par ailleurs, l'Islam jette suffisamment de lumière sur le sujet de la création de l'homme et de l'univers, sujet auquel l'esprit humain est porté à réfléchir naturellement. Toutes les valeurs morales qu'on peut inculquer à l'homme, et tous les événements qui peuvent intervenir dans la vie de l'homme, sont traitées profondément dans les Enseignements islamiques. Toutefois, l'Islam a reconnu seulement les pensées qui sont fondées sur la réalité et considérées comme fondamentales, et en tête desquelles figure la Croyance en Allah.

 

Concernant le Code moral, l'Islam a donné la priorité seulement aux valeurs les plus proches de la conscience intelligente et qui sont fondées sur le monothéisme.

 

Sur la base de la moralité, l'Islam a promulgué les Règles et les Règlements qui prennent en considération des détails minutieux de l'activité humaine, et par lesquels les responsabilités individuelles en général, aussi bien que dans des circonstances particulières, ont été définies concernant la société et l'individu, qu'il soit blanc ou noir, campagnard ou citadin, homme ou femme, majeur ou mineur, maître ou serviteur, riche ou pauvre, gouvernant ou gouverné.

 

Allah dit à cet égard :

 

«Regarde comment Allah compare le mot béni à un arbre béni dont la racine est solide et les branches s'élèvent vers le ciel.» (Sourate Ibrâhîm, 14 : 29).

 

Quiconque scrute les Principes, les Enseignements moraux et la Jurisprudence islamiques sentira qu'il entre dans un océan dont la vaste étendue et la profondeur dépassent les perceptions de l'esprit humain.

 

Malgré ce fait, chacun de ses éléments constitutifs est tellement relié aux autres que le corps total de ces éléments constitue un système d'adoration divine et d'amour humain à propos duquel Allah a fait des Révélations à Son Prophète (Ç).

 

L'Islam et les autres systèmes sociaux

 

Si nous regardons de plus près les méthodes et les moyens des sociétés développées, nous constatons que bien qu'elles aient réalisé d'énormes progrès dans les domaines du développement éducationnel et industriel -l'exploration de la Lune et de Mars, et toutes les découvertes incroyables- elles ont quand même conduit l'humanité vers le bord de la ruine et, pis, en une courte période, celle du dernier quart de siècle, elles ont répandu deux fois le sang de centaines de milliers de gens innocents. Et encore, elles ont exposé l'humanité au risque d'une troisième guerre, et il est possible que cette guerre conduise à la destruction totale de l'espèce humaine.

 

C'est avec ces méthodes, et au nom de l'humanité et de la liberté, que ces sociétés avancées ont, dès le début, conduit les autres nations des quatre continents sous la domination de l'Occident avec des visées impérialistes. De cette façon, un petit groupe d'hommes devint le maître des destinées de millions de gens. Il est indéniable que les nations développées ont atteint, dans leurs propres sphères d'activité, une abondance concernant les plaisirs de ce monde et les luxes de la vie, et bien que tous leurs programmes ambitieux relatifs à la justice sociale et à l'avancement éducationnel et technologique aient connu un succès non contestable, elles se trouvent assaillies par de nombreuses difficultés, tels les conflits internationaux et les génocides.

 

En outre, le monde s'attend au pire pour l'avenir. Il va sans dire que tous ces fruits amers sont le produit de notre civilisation actuelle, et sont directement liés au mode de vie des nations et sociétés qui se laissent aller vers ce prétendu progrès.

 

Toutefois, il est à rappeler que les avantages qui nous reviennent, et qui sont l'instrument de la prospérité dans la société, ont pour origine non la loi humaine, mais les valeurs morales, telles que la vérité, l'honnêteté, le sens du devoir, la conscience, la bienveillance, et l'esprit de sacrifice. Mais bien que les mêmes lois et règles prévalent dans les pays sous-développés d'Asie et d'Afrique, leurs misères et leurs malheurs vont augmentant jour après jour. Et les fruits amers de ce même système social, qui laissent un mauvais goût dans la bouche de l'homme, deviennent la cause de ses malheurs et misères, et ils conduisent les pays développés vers un état ruineux. Ils ont pour origine des traits méprisables, tels que l'avidité, l'avarice, la cruauté, l'orgueil et l'entêtement.

 

Si nous méditons sur le Code de l'Islam, nous remarquons qu'il nous ordonne principalement de suivre les principes de la conduite morale en accomplissant de bonnes actions en vue du bien-être de l'humanité, et en nous abstenant de commettre toute action susceptible de perturber la paix et la tranquillité de la vie de l'homme, même si cette action comportait un bien sous-jacent pour une nation en particulier.

 

Conclusion : On peut tirer la conclusion suivante de ce qui précède :

 

1) Le système islamique est meilleur que les autres systèmes, et il est plus bénéfique pour l'humanité en général. Le Saint Coran dit à ce propos :

 

«Voilà [l'Islam] la Religion droite, mais la plupart des gens ne savent pas.» (Sourate al-Rûm, 30 : 30)

 

2) La plupart des avantages éclairants et fructueux de la civilisation contemporaine sont le résultat des bénédictions de la Religion Divine, l'Islam. Ils sont les témoignages de ce que l'Occident a tiré de la Religion Divine. C'est grâce aux principes de valeurs morales et de bonne conduite auxquels l'Islam avait appelé il y a des siècles -longtemps avant l'avènement de la civilisation occidentale- et que l'Occident a suivis, que celui-ci (l'Occident) a pris le dessus sur nous. Le Commandeur des Croyants, l'Imam Ali (S), s'adressant aux gens, dit aux derniers moments de sa vie :

 

«Ne vous comportez pas de telle façon que les autres vous devancent dans l'application des Principes du Coran.»

 

3) Selon les Enseignements islamiques, il est nécessaire que l'homme considère la bonne conduite comme son objectif, et qu'il s'impose des règles sur cette base.

 

Le fait de s'écarter du concept de bonne action, et de promulguer des lois en vue du gain matériel, conduit graduellement la société au matérialisme et la prive de la spiritualité - qui est le seul facteur qui distingue l'homme des animaux. C'est à cause d'une telle tendance au matérialisme que l'homme acquiert des caractéristiques dignes des carnivores et des herbivores, tels que les loups, les léopards, les moutons et les vaches. Et c'est pour que l'homme reste digne de son caractère distinctif que le Prophète (Ç) a dit :

 

- «Ma raison d'être est le perfectionnement de la bonne morale.»

 

Notes :

_________________________________________________________________________________

 1-Abréviation de la formule de révérence : «Que les Prières (Çalât) d'Allah soient sur lui et sur ses Descendants.»

2-Les gens qui appartenaient à la religion des mages en inclinant au judaïsme, et qui professaient la foi des mages et du judaïsme, sont appelés "Çabéens".

3-Abréviation de la formule de révérence : «Salâm-ullâh 'alayi» (Que la Paix d'Allah soit sur lui)

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