Il est donc indispensable que le pèlerin vers Dieu prenne conscience de son humble condition et garde son regard fixé sur l’humble condition de la servitude et sur la grandeur de la Seigneurie. Plus ce sentiment se renforcera, plus son culte sera spirituel et plus l’esprit de son culte sera puissant, jusqu’à ce que, si la Réalité divine et les Awliyã’ accomplis le prennent par la main et qu’il parvient à la réalité essentielle et au tréfonds de la servitude, il saisisse un effluve du secret spirituel du culte. Ces deux niveaux – à savoir le niveau de la grandeur de la Seigneurie, qui est la réalité essentielle, et le niveau de l’humble condition de la servitude, qui en est la réalité diluée – sont symboliquement présents dans tous les actes de culte, tout particulièrement dans la Prière, qui a le rang de synthèse et dont la position parmi les actes de culte est celle de l’Homme universel et du Nom suprême ”” mieux : elle est le Nom suprême lui-même!
L’imploration (qonût), parmi les actes surérogatoires, et la prosternation (sodjûd), parmi les actes obligatoires, ont [à ce propos] une spécificité que j’indiquerai par la suite, si Dieu le veut.
Il faut savoir que la servitude absolue est l’un des plus éminents degrés de perfection et des plus hauts niveaux d’humanité, [un degré] auquel nul n’a part en dehors de la plus parfaite des créatures de Dieu, Mohammad, que Dieu prie sur lui et sa famille, à qui [cette station] appartient originellement, et les autres Awliyã’ parfaits [qui en sont qualifiés] par participation. Quant aux autres, leur servitude est boiteuse et leur culte défectueux, or l’on ne peut parvenir à l’ascension réelle et absolue que par la servitude, et c’est pourquoi [Dieu] dit dans un noble verset [qui évoque l’ascension du Prophète] : « Gloire à Celui qui a emporté de nuit Son serviteur…» (Cor. 17.1). Un cheminement dans la servitude [d’une part] et l’attraction de la Seigneurie [d’autre part], voilà ce qui a fait faire à cette sainte âme l’ascension jusqu’à la proximité et à la jonction. Et dans l’attestation de foi (tashahhod) de la Prière – qui est le retour faisant suite à l’extinction absolue qui s’est produite dans la prosternation –, et bien là encore l’attention va à la servitude avant même la mission prophétique: il se peut que ce soit là une indication comme quoi la station de la mission prophétique est elle aussi un fruit du joyau de la servitude. Il y aurait encore de quoi développer longuement ce thème, mais cela sortirait du rôle assigné à ces pages.
Une partie du livre "Des règles spirituelles de la Prière rituelle" de l’Imam Khomeyni
source : tebyan