Dans ces existants inférieurs, qui sont encore inférieurs à l’homme et aux animaux, et qui sont des existants imparfaits, ces perfections ont encore un reflet, seulement à la mesure de leur propre amplitude existentielle. Ils ont même une perception ; cette perception qui est en l’homme est aussi en eux: «Il n’est rien qui ne proclame Sa transcendance, mais vous ne comprenez pas leur proclamation» (Cor. 17.44) ; c’est nous qui sommes aveuglés par un voile et qui ne comprenons pas la proclamation de la transcendance par les existants. Certains, du fait qu’ils ne savaient pas qu’un existant imparfait pouvait avoir une perception, ont interprété ce verset comme référant à une proclamation existentielle, alors que le verset parle d’autre chose que d’une proclamation existentielle. Cette proclamation existentielle, nous la connaissons bien: il s’agit du fait que ce sont là des existants et qu’ils ont une cause [et que donc leur existence est en soi une proclamation de la transcendance divine]. Non, la proclamation de la transcendance [dont il est question dans ce verset] n’est pas existentielle: ces choses-là célèbrent la transcendance divine.
La proclamation de la transcendance par certains existants a été évoquée dans les hadiths. L’Envoyé de Dieu, que Dieu prie sur lui et sa famille, entendit la proclamation de la transcendance faite par des graviers qu’il tenait en main. C’est une proclamation à laquelle mon oreille et la vôtre sont étrangères: il y a énonciation, il y a parole, il y a langage, mais pas comme notre langage, pas comme notre énonciation; il y a perception, seulement une perception à la mesure de leur propre amplitude existentielle. Il se peut bien que certains degrés supérieurs [de l’existence] – du fait, par exemple, qu’ils se voient comme le principe de toute perception – disent que les autres existants n’en ont pas.
Nous aussi, du fait que nous ne percevons pas les réalités essentielles de ces existants, nous aussi nous sommes aveuglés par un voile, et comme nous sommes aveuglés, nous ne savons pas, et comme nous ne savons pas, nous nous imaginons que cela n’est pas. Il y a bien des choses dont l’homme s’imagine qu’elles ne sont pas alors qu’elles sont et que c’est [seulement] vous et moi qui y sommes étrangers. […] Le monde entier est en effervescence, le monde entier est vivant et tous sont des Noms de Dieu.
Une partie du livre "Commentaire de la Sourate d’ouverture du Coran" de l’Imam Khomeyni
source : tebyan