La plupart des musulmans étaient privés d’une compréhension et vision convenable et solide de l’Islam; ces heurts conduisaient donc à des résultats indésirables et négatifs, parce qu’ils divisaient les musulmans en deux groupes. Le premier était formé des conservateurs ou de gens superficiels qui n’étaient intéressés que par la dimension extérieure de la religion; ils n’étaient pas capables de saisir l’essence, la réalité et le sens profond de la religion. Ils avaient perdu leur raison et leur intellect et étaient privés de mesure. Les Khawãrijites tout comme les Ash’arites comptaient parmi les précurseurs de cette tendance. Le second était formé par les extrémistes largement influencés par la situation qui régnait sur la société. Ils avaient abandonné les mesures, se contentant seulement de ce que leur raison superficielle leur inspirait suivant les différences entre les tendances et les changements de condition.
Jusqu’à cette époque, les Arabes n’avaient aucune idée de la philosophie grecque. C’est à partir du mouvement de traduction, lancé à l’époque de l’Imam Sãdiq (AS) et après cette époque, qu’ils se sont familiarisés avec elle. C’est pourquoi, seul un nombre limité de musulmans qui avaient saisi toutes les dimensions de la philosophie théorique de l’Islam et qui établissaient une distinction entre elles et les autres théories, pouvaient démontrer les principes théoriques de l’Islam et rejeter les principes et les théories d’autres écoles. Ces gens peu nombreux se trouvaient face à des personnes dont les connaissances ne dépassaient les hadiths d’Abou Houraira entre autres, et qui n’attachaient aucun intérêt aux multiples contradictions existant. Ils pensaient être du côté de la vérité, sans avoir la possibilité de démontrer leurs vaines prétentions.