Il est important de rappeler que les deux principes de justice et d’Imãmat font partie des principes essentiels de la foi chiite tout comme le principe de justice existait dans la pensée du groupe sunnite des moutazilites qui ont actuellement disparu.
Il existe différentes visions sur la succession du Prophète (AS), une vision chiite et une vision sunnite. Les deux groupes estiment que celui qui succède au Prophète (AS) devra prendre en main les affaires et diriger, mais il existe deux visions tout à fait différentes sur l’étendue de ses pouvoirs et de ses responsabilités. C’est la raison pour laquelle la question de la nature du califat et des conditions de l’Imãmat dans les deux écoles est différente.
Nous présentons ici les avis des sunnites sur cette question et ensuite les avis des chiites. Le califat pour les sunnites, fait partie des principes secondaires de la religion et du principe d’encouragement au bien et de prévention du vice.
Athad-o-din Iji, dit dans son livre, vol 2, p. 397,mavaghif:
"و هى عندنا من الفروع و انما ذكرناها فى علم الكلام تاسيا بمن قبلنا"
Le califat pour nous, fait partie des principes secondaires de la religion, si nous avons dans notre science du kalam, parlé de ce sujet, c’est en suivant l’exemple de nos prédécesseurs
dont Sa’ad-o-din Taftazani qui a dit dans Sharh al-maghasid
"لا نزاع فى ان مباحث الامامة بعلم الفروع اليق لرجوعها الى ان القيام بالامامة و نصب الامام الموصوف للصفات المخصوصة من فروض الكفايات... و لا خفاء ان ذلك من الاحكام العملية دون الاعتقادية "
Il n’y a pas de doute que la question de l’Imãmat convient mieux aux discussions sur les principes secondaires car en réalité, l’Imãmat signifie qu’un Imam ait été choisi en fonction de critères spéciaux pour la gestion des affaires par le peuple, et personne n’ignore que cela fait partie des questions pratiques et secondaires, et non des principes idéologiques et élémentaires de la doctrine.
Nous devons ici faire une critique amicale à nos frères sunnites car si l’Imãmat et le choix de la personne qui succède au Prophète (AS), font effectivement partie des principes secondaires, dans ce cas, les divergences sur la question de la personne qui devait succéder au Prophète (AS) ne doivent pas être une raison de bannissement et d’exclusion de l’Islam. Une question qui dans son essence, fait partie des principes secondaires, ne pose pas de problèmes car il existe d’innombrables divergences entre les ulémas et les savants au sujet des questions secondaires. Par conséquent, les divergences sur la question de l’Imãmat, et le fait de savoir si l’Imãmat devait revenir à ‘Ali ou à Abou Bakr, ressemblent aux divergences sur d’autres questions secondaires comme la possibilité ou non de faire les ablutions avec des chaussettes ou des chaussures, ou la possibilité de produire des règles religieuses par comparaison.
Il est étonnant que l’Imam des hanbalites ait mis la foi aux quatre califes au niveau des principes élémentaires et qu’Abou Ja’afar Tahawi l’ait suivi, et qu’après eux, la question de la reconnaissance des quatre califes dans les livres d’Abol Hassan et du cheikh Abdoul Ghaher Baqdadi, soit devenue une question primordiale et un principe élémentaire de la foi.